Publié par Gaia - Dreuz le 22 mars 2014

C’étaient des riverains, excédés, qui avaient alerté les autorités. Sur la Nationale 7, à hauteur de Celony et St-Canat, des dames se livraient régulièrement à la prostitution. L’alerte avait déclenché des investigations de la police. Écoutes, filatures, jusqu’à la mise en cause de deux hommes de nationalité bulgare, convoqués devant le tribunal correctionnel d’Aix pour faits de proxénétisme.

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Ibish Memisch et Dzhemal Halil, en détention provisoire, sont interrogés par la présidente Boresi qui tente de tracer le schéma de ce qui semble relever du réseau. Plus ou moins bien organisé. Il y a d’abord les filles. Elles sont trois, assises sur le banc des parties civiles. Elles vont passer l’audience à répéter que les prévenus n’ont jamais commis le moindre fait de proxénétisme. Pas pris d’argent, ni exercé de contrainte.
5 à 10 euro par fille

Halil a bien conduit une fille, ou deux, jusqu’à l’endroit où elles proposent leurs services, avant de les reconduire chez elles. Mais il le fit, soutient-il, parce qu’il est le compagnon d’une des filles concernées. Et ce, jusqu’à l’interpellation d’un de ses copains pour proxénétisme.

Au fil des écoutes téléphoniques, on apprend qu’il demandait 5 à 10 € par fille. Aidé d’une interprète, il explique qu’il les a accompagnées de temps en temps. Une autre prostituée avait, devant les policiers, évoqué des menaces. Halil grince : “J’aimerais bien qu’elle vienne ici le dire, qu’elle a peur !” Peut-être comprend-on ainsi pourquoi elle n’est pas là… Memisch, lui, se borne à répéter qu’il se peut qu’il les ait accompagnées. Mais pas pour l’argent.

La présidente souligne que certaines qui avaient témoigné auraient été menacées avec un couteau. Sur le banc des parties civiles, on murmure, on tape des pieds, on rigole, à telle enseigne que la présidente somme ces jeunes femmes de laisser les débats se dérouler dans la sérénité. Mais pour elles, point de proxénète : “Je travaille pour moi toute seule”, “C’est pour envoyer de l’argent à mes enfants”, “Eux sont pas proxénètes”. Soit. De quoi, en tout cas, agacer suffisamment la présidente qui va reprendre les comptes-rendus des écoutes pour démontrer le contraire.

Le procureur Vanbremeersch rappelle qu’il suffit d’amener et ramener les filles pour constituer le délit de proxénétisme. Nul besoin d’argent. Il prononce ensuite des réquisitions allant jusqu’à trois ans de prison dont deux avec sursis contre Dzhemal, et dix ans d’interdiction de territoire français contre les prévenus. Son avocat, Me Blot, plaide qu’il n’y avait aucun élément intentionnel. Il s’agit simplement d’amener sa compagne sur son lieu de travail “comme il l’amènerait chez le médecin ou faire les courses. Ce n’est pas lui qui a fait d’elle une prostituée. Lui, travaille”, dit l’avocat en proposant de le vérifier avec les bordereaux de chèques.

Son client écopera de trois ans dont deux avec sursis et sera maintenu en détention. Le tribunal va prononcer une peine de deux ans dont 18 mois avec sursis contre Memisch, maintenu aussi en détention. Tous deux sont interdits de séjour pour dix ans. Son avocat, Me Fiat, avait insisté pour faire entendre que son client se trouvait simplement à la périphérie du dossier et des faits.

http://www.laprovence.com/article/actualites/2801261/aix-le-reseau-de-prostitution-de-la-nationale-7-a-la-barre.html

© Gaïa pour www.Dreuz.info

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