Publié par Hervé Roubaix le 30 mars 2014

article-2216161-1574A4BF000005DC-84_634x370

Cela devait arriver et c’est arrivé.

Hamid Aboutalebi, a été ambassadeur d’Iran en Belgique et en Italie au nom de la tolérance envers l’intolérance, les radicaux et les terroristes. L’Iran vient de le désigner comme ambassadeur auprès de l’ONU.

Hamid Aboutalebi est un des membres du groupe de “militants” radicaux qui ont gardé en otage 52 américains pendant 444 jours à l’ambassade des Etats Unis à Téhéran en novembre 1979.

Le gouvernement iranien, qui a parfaitement intégré la décomposition des valeurs occidentales sous le coups de bélier des progressistes et des relativistes, et s’attend à encore plus de compréhension et de tolérance pour son programme nucléaire, a fait une demande de visa américain pour Hamid Aboutalebi.

Le Département d’Etat américain n’a pas encore répondu à la demande de visa. Seule l’opinion publique et des personnalités politiques peuvent peser dans la balance et influencer la décision de la Maison blanche, à condition que les médias décident de relayer leur indignation, ce qui revient, dans une année électorale compliquée pour les Démocrates, à apprécier la réaction du public américain rarement amnésique.

D’un autre coté, le refus pourrait contrarier les discussions menées par Obama et les européens pour trouver un accord sur le programme nucléaire iranien d’ici le 20 juillet prochain.

“Il n’y aura aucune rapprochement avec l’Iran tant que les otages ne recevront pas de compensation pour leur torture,” a déclaré Tom Lankford, un avocat de Virginie qui tente d’obtenir des réparations de l’Iran depuis 2000. “Il est très important qu’aucun Etat qui soutient le terrorisme ne puisse éviter de payer pour ses actes de terreur.”

Cet article vous a intéressé ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

Toute personne en rapport avec la prise d’otage devrait se voir refuser une demande de visa, a déclaré un des anciens otages, lui-même diplomate américain qui a demandé à conserver l’anonymat.

Aboutalebi a tenté de minimiser son implication dans la prise d’otage au simple rôle de traducteur, lors d’une interview au site iranien Khabaronline.

“A quelques reprises, quand ils ont eu besoin de traduire des informations pour les autres pays, j’ai traduit leur communiqués en français ou en anglais,” a expliqué Aboutalebi. “J’ai fait les traductions pendant une conférence de presse quand les femmes et les noirs de l’ambassade ont été libérés, et c’était simplement pour des raisons humanitaires.”

Sauf que la photo d’Aboutalebi est bien présente sur Taskhir, le site internet des étudiants musulmans. Taskhir veut dire capturer et occuper, en Perse.

Sauf que Mohammad Hashemi, un des étudiants qui a commandé l’occupation de l’ambassade, a envoyé Aboutalebi et Abbas Abdi, un autre “militant” de la prise d’otage, comme émissaires à Alger qui à l’époque était le repère des mouvements de libération du tiers monde, y compris l’OLP.

Interrogé, Hamid Babaei, un des porte-paroles de la mission de l’Iran auprès de l’ONU, a refusé de répondre.

Même refus de répondre du porte parole du département d’Etat américain : “nous ne faisons aucun commentaire sur les demandes de visa” a déclaré Marie Harf. “Les gens sont libres de faire une demande,” et les Etats Unis examinent toutes les demandes.

A la question : “êtes-vous au courant que Aboutalebi était membre du groupe de preneur d’otages”, Harf a refusé de répondre.

Ajoutons que les Etats Unis sont obligés de remettre un visa d’entrée aux représentants des Etats à l’ONU, selon un accord signé en 1947.

Mais à l’inverse, l’an dernier le président soudanais Omar al-Bashir n’a pas reçu de réponse à sa demande de visa pour se rendre à l’Assemblée générale de l’ONU, et a décidé de ne pas faire le déplacement.

Bashir est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (ICC) pour crimes contre l’humanité, et l’ICC avait demandé aux autorités américaines de leur remettre Bashir s’il entrait sur le territoire américain.

“Toutes sortes de leaders de Cuba et d’Afrique qui pourraient être accusés d’horribles crimes et qui sont opposés aux Etats Unis reçoivent des visas,” a déclaré Gary Sick, le principal expert auprès du conseil de sécurité du président Jimmy Carter pendant la crise des otages. “Il n’y a aucun moyen de savoir pourquoi certaines personne obtiennent un visa et d’autres pas.”

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.

http://mobile.bloomberg.com/news/2014-03-29/iran-names-1979-u-s-embassy-hostage-taker-its-un-envoy.html

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous