Publié par Guy Millière le 17 avril 2014

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L’auteur de la tuerie antisémite commise dans les faubourgs de Kansas City a été abondamment décrit dans les médias français et européens. Il a été présenté comme un homme d’extrême droite, ce qui est exact. Il a été présenté comme un admirateur d’Hitler imprégné d’une haine anti-juive obsessionnelle, et c’est exact encore. Il a été dit qu’il avait voulu se présenter à des élections, et c’est exact, toujours. Avant que (ce qui ne saurait tarder), on incrimine une « Amérique de la haine » et des milices conservatrices, il importe de souligner certains points, qui, je pense, seront omis en France et en Europe.

D’une part, c’est pour le parti Démocrate que cet homme, Frazier Glenn Miller, a voulu se présenter (la première fois en 1984 au poste de gouverneur de Caroline du Nord, la dernière fois en 2006 au poste de représentant du Missouri*), et c’est au parti Démocrate qu’il a été affilié l’essentiel de sa vie : ce qui est logique, puisque le parti Démocrate a été très longtemps le parti des Blancs du Sud, qui n’ont pas pardonné aux Républicains d’avoir été le parti d’Abraham Lincoln. Après avoir été le parti des Blancs du Sud, et de ceux nostalgiques du temps des plantations et de l’esclavage, le parti Démocrate est devenu le parti qui a enfermé les noirs américains dans une nouvelle plantation et dans un nouvel esclavage : la nouvelle plantation est l’Etat providence américain mis en place dans les années 1960, et le nouvel esclavage est l’état de passivité dans lequel tant de Noirs américains sont enfermés aujourd’hui grâce aux assistances distribuées par l’Etat providence, qui subventionne le statut de mère célibataire, de drogué à vie, et tout ce qui découle en matières de gangs et de contre culture. C’est, on l’ignore souvent, le Président Eisenhower qui a fait voter la première loi faisant de la ségrégation telle qu’elle existait encore dans le Sud à l’époque un crime fédéral, en mai 1960 (une première loi avait été votée en 1957, sous Eisenhower aussi, mais elle n’allait pas aussi loin), et les opposants les plus farouches à la loi furent dix-huit sénateurs démocrates du Sud, qui pratiquèrent un obstructionnisme systématique. La loi sur les droits civils de 1964, votée à l’instigation de Lyndon Johnson, principal architecte de la nouvelle plantation et du nouvel esclavage, a été votée malgré l’obstructionnisme, à nouveau systématique, de vingt deux sénateurs démocrates, menés par Robert Byrd, sénateur de West Virginia, ancien dirigeant du Ku Klux Klan, fondé lui-même après la guerre civile par des démocrates.

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D’autre part, si cet homme, lorsque Barack Obama est devenu le candidat démocrate, puis le Président, a cherché un candidat chez les Républicains, qu’il n’a cessé de détester comme le montrent tous les textes qu’il a mis sur internet, c’est vers Ron Paul qu’il s’est dirigé, et c’est à Ron Paul qu’il a apporté son soutien, donc au candidat du mouvement libertarien, dont les liens avec divers mouvements antisémites sont avérés depuis longtemps, et qui a tenu des propos très explicitement anti-israéliens et pro-iraniens (tout en fustigeant l’influence d’un lobby pro-Israélien aux Etats Unis, Ron Paul a souligné que l’Iran des mollahs avait le « droit » d’avoir l’arme atomique, et s’est déclaré hostile à toute mesure venant faire obstacle à ce « droit »). Ron Paul est aussi éloigné qu’il est possible de l’être du conservatisme américain (dont il ne se rapproche qu’en matière économique), et a coalisé derrière lui une extrême droite isolationniste et des gens venus de l’extrême gauche. Il va, sans aucun doute, constituer un embarras pour son fils, Rand Paul, si celui-ci envisage sérieusement de se présenter à la présidence en 2016. Rand Paul s’efforce, d’ailleurs, de se dissocier de son père et des odeurs sulfureuses qui émanent de celui-ci.

Enfin, cet homme a, au cours des récentes années, trouvé un maître à penser qu’il cite de manière fréquente, et à peine moins souvent qu’Adolf Hitler, un Juif antisémite d’extrême gauche appelé Max Blumenthal. Ce Juif antisémite d’extrême gauche a publié un livre ignoble appelé Goliath. Et ce livre (je l’ai feuilleté deux heures dans l’aéroport de New York) est à la haine d’Israël ce que les Protocoles des sages de Sion est à la haine des Juifs. Il a, avant la publication de Goliath, publié des articles dans la revue de gauche The Nation, éditrice du livre, et ces articles, lors de la campagne présidentielle de 2012 ont « expliqué », entre autres, que le « lobby juif américain », financé par Israël entendait « acheter » la présidence pour la faire passer aux mains de « Juifs d’extrême droite sionistes ». Dans des conférences ces derniers mois, Max Blumenthal a continué ses « explications », et dit que ces mêmes Juifs d’extrême droite « sionistes » voulaient à nouveau acheter la présidence en 2016. Frazier Glenn Miller a trouvé en Max Blumenthal un Juif qui l’inspirait presque autant qu’Adolf Hitler. L’inspiration l’a visiblement conduit jusqu’aux faubourgs de Kansas City. Tout en citant Max Blumenthal, Frazier Glenn Miller, ces derniers jours, ses publications sur internet le montrent, semblait de plus en plus furieux, et de plus en plus certain que les Juifs d’extrême droite « sionistes » avaient un pouvoir occulte insupportable sur l’Amérique.

Qu’un admirateur d’Adolf Hitler, lié au Ku Klux Klan ait voulu être candidat sous une étiquette démocrate à plusieurs élections est impossible à énoncer dans les grands médias. C’est pourtant la vérité.

Que cet admirateur d’Hitler ait soutenu un libertarien, puis ait trouvé son inspiration chez un Juif antisémite et « antisioniste » d’extrême gauche est encore plus impossible à énoncer dans les grands médias. C’est pourtant la vérité encore.

Ces vérités doivent être dites. Il doit être dit, en particulier que nazisme et gauchisme ont des traits communs, et se retrouvent souvent dans la haine des Juifs et d’Israël.

Le tueur antisémite du Kansas avait deux inspirateurs : Hitler, et Max Blumenthal. Honte à Max Blumenthal !

On peut noter que Max Blumenthal est le fils de Sidney Blumenthal, conseiller de Bill et de Hillary Clinton. Sidney a-t-il honte de Max ? Que pensent Bill et Hillary ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

PS Aux fins qu’on ne pense pas que je suis seul à dire ce que je dis ici, je citerai Ron Radosh : pjmedia.com. Je citerai aussi Daniel Pipes : danielpipes.org.

Je donne également le lien vers le site de campagne de Frazier Glenn Millier en 1986, les photos qui y figurent sont éloquentes : http://www.whty.org.

*Il s’est présenté, une fois, comme candidat républicain en 1986 au poste de sénateur de Caroline du Nord, tout en disant rejeter le parti républicain dans sa campagne. Et il s’est présenté, une fois aussi, comme candidat indépendant, en 2010, au poste de sénateur du Missouri, mais en soulignant que sa candidature était pour lui uniquement l’opportunité de disposer de temps d’antenne à la radio.

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