J’aime cette photo parce que ce qu’elle ne dit pas, détruit ce qu’elle dit.
Une petite fille symbole d’innocence, tenant son vélo, sa serviette de bain sous le bras, et accompagnée de son petit chien tout mignon et inoffensif, arrivent à la plage pour affronter un panneau où sont énoncés trois interdits : interdit aux chiens, interdit aux vélos et baignade interdite.
Et ces interdits sont en anglais, la petite fille est blonde et son vélo ressemble aux choppers, ce qui donne à croire que la scène se situe aux Etats Unis.
L’auteur veut nous montrer l’innocence et la pureté, contrariées par la société américaine, cruelle et inhumaine, et nous instiller l’idée que le pouvoir américain “impérialiste” est répressif, et responsable du malheur sur terre – le grand satan. D’ailleurs la photo s’appelle “rebel”. Le photographe veut que celui qui regarde la photo se dise, consciemment ou inconsciemment, que partout ailleurs qu’en Amérique, cette petite fille serait déjà dans l’eau en train de barboter et crier de joie…
L’auteur ne veut surtout pas que l’on réalise que ces interdits sont, dans une société libre et ouverte comme l’Amérique, destinés à protéger l’homme et son bien-être, et non à le réprimer.
Il ne veut surtout pas que l’on songe que ce n’est qu’entre les mains des dictateurs que les interdits servent à broyer l’homme.
Les interdits qui bloquent la petite fille ne sont en réalité pas là pour la frustrer de sa baignade, au contraire :
- La baignade est interdite parce que la plage n’est pas gardée, et si la petite fille se noie, il n’y aura pas de maître nageur pour la sauver d’une mort certaine.
- Les chien sont interdits parce qu’un chien, dans le sable, a la délivrante habitude de laisser des témoignages de sa présence que vous ne voulez pas que vos enfants découvrent, les mains dans le sable.
- Quand au vélo, je vous encourage à regarder une course de VTT pour imaginer ce que serait l’accès à la mer avec leur présence sur la bande de sable mouillé où les vélos peuvent rouler…
Mais ça, ce n’est surtout pas ce que l’auteur veut vous montrer…
La photo originale, d’ailleurs, était en couleur. Les blogs gauchistes, révolutionnaires et marxistes la montrent en noir et blanc – sans dire que c’est dans le monde révolutionnaire et marxiste qu’ils admirent et appellent de leurs vœux, que les privations de libertés fondamentales font partie de l’ADN, pour dramatiser la scène.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Je suggère à ceux qui trouvent la société américaine “impérialiste” et “répressive” de partir en stage en Corée du Nord, en Arabie saoudite ou au Pakistan, entre autres riantes contrées où s’épanouissent les droits fondamentaux de l’être humain. Dans la plupart de ces pays au charme exotique, ce n’est pas la baignade qui serait interdite, mais la petite fille en maillot de bain.
En Arabie ou au Pakistan, la petite fille serait tenue en laisse par un enturbanné qui ne saurait même pas faire de vélo….
Par un enturbanné qui serait son mari.
Et pour compléter le tout,,,
No Black,,,
No Jude ,,,
Souvenir cauchemardesque d’un passer sombre, qui réapparaît a la vitesse de l’ombre, engendrée par la lumière.
Il y a de quoi désespérer de l’humanité.
Eddy
par mesure de sécurité , on peut trouver les mêmes panneaux aux accès des plages Françaises !
Bravo, excellent décryptage.
J’aurais ajouté NO SHITTING
Je veux et j’exige le droit de chier sur les plages!
entre ce que vous proposez et les déchets non organiques en tous genres qui se déversent sur les plages aucun écolo ne vous donnera tord ! :-))
Une jolie lecon de decriptage de photos et autre publicite.