Publié par Guy Millière le 9 juillet 2014

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L’offensive enclenchée par l’armée d’Israël contre le Hamas était indispensable. Je ne peux que souhaiter une chose : qu’elle soit décisive et qu’elle soit, cette fois, menée à son terme. Je ne peux que souhaiter aussi une autre chose : que tout soit fait, strictement tout, pour préserver la vie des soldats israéliens. Trop souvent à mes yeux, l’armée israélienne s’est conduite avec un humanisme exemplaire, qui a débouché sur des morts et des blessés israéliens, sans qu’Israël en tire la moindre gratification internationale, bien au contraire.

Je pense que la situation est grave : à la pluie de missiles qui a continué à s’abattre sur le Sud du pays, se sont ajoutés des missiles tirés jusqu’à Tel Aviv et Jérusalem, montrant que les capacités des groupes terroristes se sont accrues, mais aussi les gestes insurrectionnels d’Arabes israéliens. Une horde haineuse venue manifester son appétit de destruction anti-juive s’est assemblée sur le Dôme du Rocher.

Je pense que le Hamas a voulu la guerre, considéré qu’Israël était en position de faiblesse et n’oserait pas se livrer à une offensive résolue, par crainte d’embraser la Judée Samarie en un moment où la Jordanie est menacée par l’Etat Islamique en Irak et au Levant devenu califat.

Je pense que le Hamas attendait, et espère encore, un surcroît de popularité dans l’ensemble des territoires occupés par l’Autorité palestinienne et l’enclenchement effectif d’un embrasement qui déborderait la Judée Samarie et toucherait aussi les Arabes Israéliens.

Je pense qu’Israël a choisi, depuis des années l’endiguement du Hamas et de l’Autorité palestinienne et que cet endiguement a atteint ses limites : tout endiguement atteint ses limites lorsque l’ennemi qu’on prétend endiguer se renforce, et l’ennemi s’est, de fait, contrairement aux apparences, renforcé.

Je pense qu’Israël a choisi la gestion du statu quo en choisissant l’endiguement, et je pense que la gestion du statu quo n’a pas été gestion du statu quo, dès lors qu’il n’y a pas eu vraiment de statu quo : au fil du temps, le Hamas a stocké des armes et des explosifs, et s’est doté de moyens plus sophistiqués, des groupes tels le Djihad islamique ou l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont infiltrés à Gaza. L’Autorité palestinienne a, elle, intoxiqué les esprits de la population des territoires qu’elle occupe, mais aussi d’une part notable de la population arabe palestinienne. Elle a, aussi, posé davantage ses pions sur l’échiquier médiatique et diplomatique international.

Je pense qu’Israël a perdu sa capacité de dissuasion, doit la restaurer, et de là, passer d’une position défensive (qui, en stratégie, est toujours une position perdante), à une position offensive.

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Restaurer la capacité de dissuasion d’Israël passe par un écrasement du Hamas à Gaza, par l’élimination et la traque aux fins d’élimination de tous les chefs du Hamas, sans exception. Israël doit tout faire, et fera tout, je le sais, pour éviter des victimes dans la population civile. Mais le Hamas et les autres organisations djihadistes présentes à Gaza utilisent les civils comme boucliers humains. Il y aura donc des victimes civiles, hélas. Et bien que ce soit la faute du Hamas et des djihadistes, ce ne sera pas dit dans le reste du monde. Je pense, avec tristesse, qu’Israël doit assumer. Israël doit aussi envisager de couper l’électricité à Gaza : on n’a jamais vu dans l’histoire un pays fournissant à ses ennemis l’énergie dont ils ont besoin.

Restaurer la capacité de dissuasion d’Israël doit passer aussi par une répression très ferme des émeutiers arabes israéliens.

La position offensive impliquera qu’Israël, tout en écrasant le Hamas, n’épargne pas l’Autorité palestinienne, mais procède à l’égard de celle-ci à des sommations claires, nettes et précises : l’Autorité palestinienne doit se voir demander d’arrêter totalement son travail d’intoxication des esprits, sous peine d’être considérée comme une entité ennemie par Israël, avec toutes les conséquences qui en découleront en termes de transactions financières, commerciales, diplomatiques.

La position offensive impliquera aussi qu’Israël tienne un discours différent à l’échelle internationale, exige que l’Union Européenne et les pays qui la composent cessent de soutenir financièrement le terrorisme, l’incitation à la haine et au meurtre de Juifs et l’épuration ethnique, car, de facto, aujourd’hui, ils soutiennent le terrorisme, l’incitation à la haine et au meurtre de Juifs et l’épuration ethnique. Elle impliquera qu’Israël exige des Etats Unis ce qui sera exigé de l’Union Européenne.

A moyen terme, il devra être vu qu’une coexistence entre l’Autorité palestinienne et Israël n’est pas possible, car sans le terrorisme, l’incitation à la haine et au meurtre de Juifs et l’épuration ethnique, et sans le soutien financier de l’Union Européenne et des pays qui la composent, sans le soutien financier des Etats Unis, l’Autorité palestinienne perd toute raison d’être : elle est la continuation de l’OLP, qui n’a existé que pour détruire Israël, et elle n’existe que pour détruire Israël.

La position offensive dont je parle vaudra à Israël des imprécations, des menaces de boycott, des discours hypocrites et odieux. Israël est déjà confronté à tout cela. Ce à quoi Israël est déjà confronté se fera plus véhément, pour un temps. Mais ce temps ne durera pas. Comme je l’ai déjà écrit, une guerre s’achève lorsqu’il y a un vainqueur et un vaincu, et lorsque le vaincu est conduit à discerner que sa cause est irrémédiablement perdue. Quand il apparaîtra que la « cause palestinienne » est irrémédiablement perdue, une autre phase s’ouvrira.

Depuis les accords d’Oslo, Israël est devenu un pays plus riche, plus fort, plus dynamique, depuis la construction de la barrière de sécurité, le terrorisme a nettement reflué, mais il y a à cette face superbe un envers : Israël en laissant Gaza à l’ennemi a laissé se créer un mini Etat terroriste sur son flanc Sud. Israël a laissé aussi, avec la création de l’Autorité palestinienne, se créer un semi Etat terroriste sur son flanc Est. Israël a laissé des dispositifs d’intoxication mentale des populations arabes perdurer. Israël a laissé une large part du monde occidental se faire complice et relai de ces dispositifs.

Les conséquences sont évidentes depuis longtemps. Nombre de gens en Israël, du côté gauche de l’échiquier politique, mais pas seulement, n’ont pas voulu voir ces conséquences. J’espère, parce que je suis profondément attaché à Israël et à son peuple, que des yeux par milliers sont en train de s’ouvrir.

Passer à une position offensive ne sera pas facile.

La gauche israélienne s’y opposera, car, comme toute gauche, elle est suicidaire.

L’Europe sera plus hostile, incontestablement : le peuple d’Israël doit voir que l’Europe est d’ores et déjà hostile et qu’avoir de faux amis qui disent vous vouloir du bien et vous trahissent dans l’ombre est hypocrite et délétère. L’Europe n’a, de toute façon, pas les moyens de son hostilité : nombre de technologies israéliennes sont indispensables à l’économie européenne. Dire aux dirigeants européens que soutenir le terrorisme, l’incitation à la haine et au meurtre de Juifs et l’épuration ethnique est très éloigné des « valeurs » que l’Europe prétend incarner ne devrait pas être très difficile.

L’administration Obama sera mécontente : elle ne pourra aller beaucoup plus loin qu’aujourd’hui dans son hostilité à Israël, car le peuple américain continue de soutenir Israël, tout comme les Républicains et le mouvement conservateur.

Le monde arabe vocifèrera sans doute : le chaos qui règne en Syrie et en Irak, pour l’heure, a largement de quoi l’occuper et le préoccuper davantage. Le Maréchal Sissi ne tient pas outre mesure à la survie du Hamas, et fait des gestes concrets qui le montrent. L’Arabie Saoudite et les émirats (sauf la Qatar) ne tiennent pas non plus vraiment à la survie du Hamas. Le Hezbollah est largement neutralisé par la situation syrienne. La Jordanie, qui a l’EIIL à ses portes, comme l’Arabie Saoudite, dépend d’Israël pour sa survie.

Israël a tous les moyens d’avoir un avenir fécond. Mais le temps n’est plus à l’endiguement, non.

Ne pas écraser le Hamas serait lui donner une victoire, et en donner une au djihadisme.

Ne pas être plus ferme vis-à-vis des émeutiers arabes israéliens serait un signe de faiblesse, et une forme d’encouragement à d’autres émeutes : les Arabes israéliens doivent savoir qu’ils ont les droits et libertés de tout citoyen israélien, mais ne peuvent se faire les agents de l’ennemi sans en payer le prix. Seule une minorité se fait agent de l’ennemi, elle doit être traitée comme agent de l’ennemi.

Epargner l’Autorité palestinienne serait un autre signe de faiblesse, et un encouragement donné à ses dirigeants et cadres de continuer à se conduire comme ils le font : laisser subsister une tumeur cancéreuse en se disant qu’il n’y aura plus de métastases est dangereusement utopique.

Ne pas changer de discours à l’échelle internationale signifierait laisser le venin anti-israélien, le mensonge et l’imposture continuer à se propager sans mot dire, et donc laisser le venin, le mensonge et l’imposture continuer à agir.

Oslo a été un piège. Israël doit briser le piège avant qu’il soit trop tard. Il est déjà très tard.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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