Publié par Gaia - Dreuz le 30 novembre 2014

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Un para d’origine tahitienne, bassin et thorax écrasés, est mort le 30 octobre à l’hôpital de Cayenne. Le second est légèrement blessé.

Le 26 octobre dernier, vers 5 heures du matin, une altercation éclate entre des soldats français et des « autochtones » dans une discothèque de Kourou, Guyane française. Un des civils, qui avait tenté de dérober de l’argent aux militaires, prend alors la fuite. Poursuivi par les soldats.

Le fuyard va être récupéré par un couple en 4×4. La conductrice du 4×4, dont l’avocat, Me Jérôme Gay, a expliqué que sa cliente était alcoolisée : « Les faits s’inscrivent dans un contexte d’alcoolisation”, expliquera que le fuyard, en montant à bord, lui criera : « Shoote-les ! »

Alors elle fonce dans le tas et percute deux soldats de 35e RAP de Tarbes. S’étant arrêtée un peu plus loin, elle passe le volant à son compagnon. Ce dernier – sous les encouragements de la foule – fait demi-tour et revient rouler, à plusieurs reprises, sur les deux blessés.

L’un des deux, le brigadier chef Teva Paeahi, originaire de Mahina (Tahiti), bassin et thorax écrasés, est mort le 30 octobre à l’hôpital de Cayenne. Le second est légèrement blessé. Il est sorti de l’hôpital de Kourou avec 5 jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Les deux occupants du 4×4, un homme et une femme âgée de 22 ans, ont été mis en examen pour « tentative de meurtre », et placés en détention. Le procureur de la République de Cayenne, Ivan Auriel, explique que l’écraseur dit avoir « involontairement » roulé sur les paras gisant au sol… L’enquête devra déterminer si c’est le choc initial avec le 4×4 ou le fait qu’on lui a roulé dessus qui a provoqué la mort du soldat, un homme âgé de 35 ans et père de deux enfants.

Brigadier-chef au 35e régiment d’artillerie parachutiste de Tarbes, Teva Paeahi servait à Kourou pour assurer la protection du centre spatial dans une section de tir «sol-air très courte portée» (SATCP) chargée de la défense anti-aérienne.

Imaginons un seul instant que ces deux paras aient, involontairement ou pas, écrasé deux « autochtones ». Les médias n’auraient pas eu assez de mots et les chaînes télé pas assez de temps d’antenne pour fustiger l’abominable crime commis par des militaires.

Au 35e RAP, à Tarbes, régiment auquel appartiennent les deux victimes, on ne souhaite pas faire de commentaires.

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Grands muets, le gouvernement français et son ministre de la Justice, Christiane Taubira, ex (?)-indépendantiste guyanaise, n’ont pas dit un mot.

On comparera l’omerta observée sur ce lynchage et le tam-tam autour de la mort de Rémi Fraisse, bolchévique vert-rouge, avec laquelle on continue de nous bassiner plusieurs jours après ce malheureux accident avec, en renfort, des manifs de lycéens acnéeux.

Pour ce para français, père de deux enfants, pas de mobilisation médiatique, pas de minute de silence, pas d’indignations de députés, pas de cris d’orfraie. Le silence total. Un silence de mort.

C’est également à l’aune de telles choses que l’on peut mesurer le « deux poids deux mesures ».

Le corps du brigadier chef a été rapatrié à Mahina, en Polynésie Française par Air France, selon le commandement Supérieur des Forces Armées de Polynésie.

Un hommage a été rendu sur le site du détachement Air 190 de la Faa’a.

Une allocution du colonel Eric Chasboeuf, représentant le Contre Amiral Morio de l’Isle, du COMSUP, a clôturé la cérémonie.

Une messe de funérailles a été dite à l’ église St Paul de Mahina le mardi 11 novembre, selon Tahiti-info.

RIP, brigadier chef Teva Paeahi. Nous présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches.

© Gaïa pour www.Dreuz.info (merci a Hagdik)

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