Publié par Olivier Fabre le 18 décembre 2014

Man Haron Monis

A Sydney, comme chaque fois après un attentat islamique dans le monde, les médias, les hommes politiques et les représentants de la communauté islamique tentent de détourner l’attention allant aux victimes pour rappeler en boucle que les musulmans dans leur ensemble n’y sont pour rien, et même que l’islam est étranger à ces terroristes dont le seul tort est d’être déséquilibré.

Pour les attentats de Merah, Tarek Ramadan expliquera que « [M.Merah] fut lui-même la victime d’un ordre social qui l’avait déjà condamné, lui et des millions d’autres » (1), Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman tenait à ce que « l’islam soit dissocié définitivement du terrorisme » (2), enfin une pétition « Merah: appel contre l’instrumentalisation » réunissant une quarantaine de personnalités parmi lesquelles Dalil Boubakeur (recteur de la mosquée de Paris), Christiane Taubira, Jean Daniel, mettait en garde contre la méfiance que la population ou certains hommes politiques pourraient éprouver à l’encontre d’une religion ou d’une culture, l’islam pour la nommer (3).

De même pour l’Etat islamique qui selon nos politiques, nos médias et nos imams, n’a rien d’islamique.

Laurent Fabius l’appellera Daech, ses collègues de politique et les médias serviles suivront. M. Moussaoui, toujours lui, dira « l’organisation connue sous l’appellation État Islamique, qui n’a rien d’État ni d’islamique, [n’est qu’] un ramassis de terroristes sanguinaires » (4).

Cependant, pour les attentats islamiques de Sydney, le mensonge, l’indécence et l’inversion des rôles ont encore franchi un pallier.

Interrogé par i-Tele (5), le spécialiste du terrorisme islamique, Mathieu Guidère a conjecturé que l’auteur de l’attentat avait beaucoup de chances d’être un Australien d’extrême droite « instrumentalisant l’islam pour stigmatiser la communauté (islamique) ».

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Puis, dans l’hypothèse du loup solitaire attiré par le djihad, il rend alors responsable de ce comportement la société australienne, dont l’islamophobie serait la cause de ce passage à l’acte et la menace contre cette méfiance à l’égard de l’islam qui légitimerait un retour de violence, physique cette fois, de la part de la pauvre communauté stigmatisée.

Décrit par certains comme étant Moez Kouider, tunisien, précepteur du fils de l’émir du Qatar (6), Mathieu Guidère, fait preuve dans cette analyse partisane d’autant de mauvaise fois que d’indécence pour les victimes australiennes.

Mais il y a pire.

Alors que la prise d’otage n’est toujours pas terminée, le hashtag #illridewithyou sur twitter se propage comme une trainée de poudre. Ce hashtag est un mot clé invitant à la solidarité avec les musulmans, leur proposant de les escorter dans les transports en commun pour éviter qu’ils ne soient victimes de l’islamophobie vengeresse. Dans l’article du Figaro, lui même enthousiaste, nous lisons :

« Plusieurs médias australiens se sont fait l’écho d’une initiative considérée comme une manifestation spectaculaire de tolérance: ‘Sydney se lève contre le racisme et l’intolérance grâce à un beau hashtag’ , ou encore ‘#Illridewithyou est la réponse parfaite aux réactions racistes suite à Martin Place’ titraient ainsi certains journaux en ligne. » (7)

[quote style=”boxed” float=”left”]L’interrogation raisonnable sur le danger de l’islam dans le monde et plus particulièrement dans nos sociétés est interdite et montrée comme elle-même dangereuse.[/quote]

Cette prise d’otage au dénouement tragique provoquant la mort de deux héros australiens et des blessés graves va susciter plus que de la compassion pour les réelles victimes, un sursaut de solidarité relayé par les médias envers l’islam pourtant coupable. La communauté musulmane va être dépeinte comme la victime de cette prise d’otage, tandis que l’interrogation raisonnable sur le danger de l’islam dans le monde et plus particulièrement dans nos sociétés est interdite et montrée comme elle-même dangereuse.

Tel le loup de la fable du « loup et l’agneau », l’islam est décrit en victime légitimant la violence qu’il exerce sur l’agneau occidental.

La doxa relayée par nos hommes politiques et médias innocente toujours les musulmans et exonère à chaque fois l’islam de ce qui est fait en son nom, sans jamais expliquer en quoi l’islam serait étranger à la violence s’en prévalant.

Toutefois, sur ce sujet, il y a une certaine unanimité dans la classe politique qui de l’extrême gauche à l’extrême droite disculpe les musulmans des attentats qu’ils ont commis.

Jean Marie Le Pen et avec lui une bonne partie de l’extrême droite remet en cause la version officielle du 11 septembre, suggérant qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone (8). Alain Soral, lui-même très influent à l’extrême droite, dépeint aussi les attentats du 11 septembre comme une farce.

Le jour anniversaire des 10 ans du 11 septembre, Radio Courtoisie, au lieu de réaffirmer notre appartenance à une civilisation commune en lutte contre l’islam, a promu la manifestation de l’association ReOpen911 “pour rouvrir l’enquête sur le 11-Septembre” .

Cette attitude de l’extrême droite rejoint celle de l’extrême gauche et de la doxa, qui par pacifisme refusent le choc des civilisations en disculpant systématiquement l’islam, et en accusant ceux qui veulent le dénoncer et s’en prémunir d’être eux-mêmes des va t-en guerre dangereux pour la paix.

Comme l’Histoire se répète, Démosthène, le grand homme politique athénien, devait faire face au même problème de déni de réalité de ses concitoyens face à l’impérialisme de Philippe II de Macédoine.

Démosthène expliquait ainsi la situation désolante d’Athènes dans ce conflit qui ne se disait pas :

« Mais comme quelques uns sont si curieusement constitués que, tandis que cet individu [Philippe II] prend des cités, détient nombre de vos possessions et lèse tous les hommes, ils laissent certains soutenir à maintes reprises dans nos assemblées que c’est chez nous que se trouvent les fauteurs de guerre, nous devons absolument nous défendre et rétablir la vérité sur ce point.

Car on pourrait craindre qu’un jour, pour avoir proposé et conseillé un moyen de nous prémunir, un orateur ne se fit accuser d’avoir provoqué la guerre » – Troisième philippique 6,7

Là se trouve le gros du problème, en France.

Il n’y a aucun parti politique à la hauteur des enjeux civilisationnels de notre pays, pour rompre avec le pacifisme ambiant tellement ancré qu’il occupe unanimement le terrain politique. Ce pacifisme sert directement les projets de l’agresseur islamique et nous conduit au suicide.

Le pacifisme dont souffre l’Occident le force à s’abaisser toujours plus bas à chaque attaque du loup islamique, lequel se prévaut du statut de victime pour mieux légitimer sa violence.

Et l’on nous dira demain que nous méritons leur terrorisme.

Au delà des luttes idéologiques au sein d’un Occident divisé, le réel clivage réside entre ceux qui veulent survivre, même au prix de lourds sacrifices, et ceux qui préfèrent se laisser mourir mollement.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Olivier Fabre pour Dreuz.info.

  1. http://tariqramadan.com/les-enseignements-de-toulouse/
  2. http://lci.tf1.fr/le-cfcm-souhaite-que-l-islam-soit-dissocie-definitivement-du
  3. http://www.lefigaro.fr/merah-appel-contre-l-instrumentalisation
  4. http://www.lefigaro.fr/des-responsables-musulmans-condamnent-l-ei
  5. https://www.youtube.com/watch?v=0czrTYhyIl4
  6. http://ripostelaique.com/matthieu-moez-guidere-kouider-specialiste-de-lislam-eduque-le-fils-de-lemir-du-qatar
  7. http://www.lefigaro.fr/sydney-le-hasgtag-illridewithyou-contre-l-islamophobie-s-empare-de-la-toile
  8. https://www.youtube.com/watch?v=fVeMlUkdTg0

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