Publié par Gaia - Dreuz le 17 décembre 2014

Un imam salafiste a lancé un appel au meurtre contre l’auteur de Meursault, contre-enquête. Le journaliste et romancier va porter plainte.

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Avec ses chroniques virulentes dans Le Quotidien d’Oran, l’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud sait qu’il ne laisse pas indifférents ses détracteurs. Mais il ne s’attendait pas à ça: à une fatwa! Car, mardi 16 décembre, un obscur imam salafiste nommé Abd El Fattah Hamdache a, ni plus ni moins, appelé à la condamnation à mort du journaliste. Le siteTout sur l’Algérie a repris les mots précis que cet imam a postés sur sa page Facebook en arabe. Des mots qui font peur: «L’écrivain apostat, mécréant, algérien, «sionisé», criminel insulte Dieu (…). Nous appelons le système algérien à le condamner à mort publiquement.»

Le Huffington Maghreb précise que Abd El Fettah Hamdache, chef d’un mouvement non reconnu baptisé Front de la Sahwa islamique salafiste libre, a écrit «Si la charia islamique était appliquée en Algérie, la sanction serait la mort pour apostasie et hérésie» contre Kamel Daoud.

L’écrivain a d’abord réagi sur son compte Twiter en confirmant l’information: «Fatwa pour me tuer émise par le mouvement salafiste algérien. signée par Abd El Fettah Hamdache. Voilà où mène le sentiment d’impunité chez ces gens là.» Contacté par Tout sur l’Algérie, il a affirmé: «Je vais déposer plainte, demain matin (c’est-à-dire, aujourd’hui, mercredi 17 décembre), parce que c’est un appel au meurtre. Qu’est ce que je peux faire? C’est la conséquence du sentiment d’impunité dont bénéficient les islamistes en Algérie. Quand ils peuvent tenir des universités d’été, quand ils peuvent être au-dessus de la loi, pourquoi ne pas appeler au meurtre maintenant…»

Un appel au meurtre relativement «adouci»

Depuis que l’information a été rendue publique et reprise par les médias, le salafiste aurait relativement «adouci» son appel au meurtre, en affirmant: «Je n’ai pas dit que j’allais le tuer et je n’ai pas appelé les musulmans à le faire. On demande au pouvoir algérien d’appliquer la condamnation à mort» On ne peut pas dire que ce soit plus rassurant.

Ce n’est pas la première fois que Kamel Daoud fait l’objet d’attaques. Mais cela n’allait pas jusqu’à à un appel à tuer un homme. Rencontré en octobre dernier, Daoud expliquait au Figaro qu’il avait été «traité» de sioniste parce que dans sa chronique il s’insurgeait contre une sorte de «solidarité sélective» et s’étonnait que ceux qui s’émeuvent du sort des Palestiniens ne s’inquiétaient pas du sort des chrétiens d’Orient.

En France, Kamel Daoud avait fait parler de lui positivement. Il est l’auteur du roman Meursault, contre-enquête (Actes Sud), un texte qui s’inspire de L’Etranger d’Albert Camus revisité par le jeune écrivain. Ce livre a été salué par la critique et a figuré en finale du Prix Goncourt.

http://www.lefigaro.fr/livres/2014/12/17/03005-20141217ARTFIG00153-l-ecrivain-kamel-daoud-fait-l-objet-d-une-fatwa.php

© Gaïa pour www.Dreuz.info

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