Publié par François Préval le 19 avril 2015

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L’écrivain et penseur allemand Gunther Grass vient de décéder à l’âge de 87 ans.

Grande personnalité de la gauche bienpensante de l’Allemagne (et plus largement de l’Europe) d’après-guerre et auteur reconnu du « Tambour », « les années de chien » ou « Une rencontre en Westphalie », sa mort n’a pas manqué de susciter nombre d’hommages.

Les premiers sont évidemment venus du parti de gauche qu’il a soutenu, le SPD.

« Il a changé notre pays, l’a éclairé au meilleur sens du terme. Ses prises de parole souvent contestables et ses interventions dans différents domaines ont donné plus de couleurs, ont enrichi la culture politique allemande et ont modifié les relations entre la politique et la culture », déclara son président.

Lech Walesa, ex-leader polonais de Solidarnosc, a également rendu hommage à « un grand intellectuel qui aimait Gdansk comme moi » (sic).

La France ne fut pas en reste, notamment avec la presse comme Le Monde qui titre « Gunther Grass, le poète national à l’esprit querelleur », Le Nouvel Obs qui le compare à Victor Hugo, ou encore la télévision avec Arte, qui bouleverse ses programmes du 15 avril spécialement pour lui rendre hommage.

Hors, qu’a donc fait durant sa vie ce grand homme si estimable qui fait désormais de l’ombre à André Malraux et Albert Camus ?

Le monsieur s’est longtemps fait le contempteur du passé nazi de l’Allemagne, notamment dans son livre « Le chat et la souris » paru en 1961. Une position très convenable et logique, fort courageuse aussi, de nombreuses années après la guerre.

[quote]Il fut lui-même engagé dans les jeunesses hitlériennes[/quote]

Or, il se trouve qu’il fut lui-même engagé dans les jeunesses hitlériennes et rejoignit, volontairement, à 17 ans, la 10e Panzerdivizion SS Frundsberg, après avoir, vainement, tenté de s’enrôler dans les sous-marins.

Voici comme Grass aimait réellement Gdansk.

Ce fait de son passé sera d’ailleurs révélé par son auteur dans son livre « Pelures d’oignon » paru en 2007, suscitant quelques remous cependant vite éteints, et il demeura bien soutenu (dont, déjà, par Lech Walesa qui vieillit décidément très mal).

Voila qui met légèrement à mal le piédestal d’une grande conscience auto-proclamée de la gauche d’après-guerre. Mais heureusement pour lui, il a bien placé ses billes et put se permettre cet aveu peu dangereux.

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Mais ce n’est pas tout…

Compagnon de route du SPD allemand (coalition rouge-vert), il eut également plusieurs prises de positions internationales durant la Guerre froide, notamment par son soutient à la RDA (et son régime policier de la Stasi), à la Chine populaire (responsable de plusieurs dizaines de millions de morts) et il fut un contempteur de l’intervention américaine au Vietnam (donc un allié de fait du Vietminh totalitaire).

[quote]Il critique durement la réunification allemande[/quote]

La fin de cette période le voit critiquer durement la réunification allemande, notamment dans « Toute une histoire » qui suscite une polémique.

Les idéologues de gauche n’arrivent pas à se défaire de leurs lubies. Cela ne l’empêche pas de recevoir le Prix Nobel de Littérature en 1999. La société libérale qu’il conspua tant est finalement bonne fille.

Le XXIe siècle ne devait rien arranger, au contraire.

[quote]”Il y a beaucoup de tapage « pour trois mille blancs tués »[/quote]

Les attentats meurtriers du 11 septembre 2001 (plus de 3000 victimes) lui font dire qu’il y a beaucoup de tapage « pour trois mille blancs tués », donnant ainsi dans le racisme anti-blanc avant l’heure et la haine de soi pathologique.

En 2006, l’affaire des caricatures de Mahomet lui donne l’occasion de fustiger « l’arrogance de l’Occident » et son « mépris de la culture musulmane ». Il devient ainsi un islamophile et dhimmi accompli.

Enfin, ultime (mauvais) coup et non des moindres, en 2012, il publie dans un journal munichois un poème « sur ce qui doit être dit », accusant Israël de menacer la paix mondiale et d’avoir une politique agressive vis-à-vis de l’Iran dans une splendide démonstration d’inversion accusatoire.

L’écrit suscitera bien sûr polémique, comme pour les déclarations anti-israéliennes de Stéphane Hessel survenues la même année, mais n’affectera nullement l’auteur, comme pour Stéphane Hessel.

[quote]Un idéologue pervers qui a épousé toutes les mauvaises causes, un traitre et un collabo[/quote]

Voici donc le grand écrivain et humaniste que l’on nous vante tant, un idéologue pervers qui a épousé toutes les mauvaises causes, un traitre et un collabo patenté, animé d’une haine maladive pour l’Occident dont il est issu, pour les blancs et les juifs, un Sartre au petit pied, un Drieu La Rochelle qui aurait été dans le camp du vainqueur.

Un peu comme pour François Maspero, autre représentant de l’ultra-gauche tiermondiste et anti-occidentale au dossier bien chargé (adhésion au communisme, soutien au FLN algérien génocidaire), lui aussi fraichement décédé, lui aussi encensé par la gauche au pouvoir.

[quote style=”boxed” float=”left”]L’exigence de vérité m’oblige à les présenter comme ils sont, c’est-à-dire des traitres et des salauds[/quote]

Si le fait d’être chrétien m’interdit de me réjouir de deux hommes ignobles, l’exigence de vérité m’oblige à les présenter comme ils sont, c’est-à-dire des traitres et des salauds objectifs à condamner sans hésitation.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © François Préval pour Dreuz.info.

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