Publié par Alain Leger le 24 avril 2015

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L’un des plus anciens et plus respectables journal médical est attaqué par un groupe de plus de 500 médecins au sujet de la façon partiale dont il a couvert le désastre humanitaire provoqué par le conflit arabe-israélien.

The Lancet et son rédacteur en chef, Richard Horton, sont la cible d’un groupe de médecins qui reprochent leur “grossière et irresponsable utilisation du [journal] à des fins politiques”. La controverse a éclaté suite à un article critique envers le comportement d’Israël à Gaza.

Les médecins, y compris cinq lauréats du Prix Nobel, dont Lord Winston, un des pionniers de l’IVG, auto-qualifiés “universitaires engagés”, accusent le journal d’avoir publié “une propagande de haine digne des stéréotypes extrémistes” (en réalité rien de très différent de ce qu’on lit sur Le Monde, sauf qu’en France, les intellectuels honnêtes n’ont pas le cran ou l’éducation pour protester).

Ils accusent notamment le propriétaire du journal, la maison d’édition Reed Elsevier, de “profiter de la publication d’informations malhonêtes et malicieuses qui incitent à la haine et à la violence” contre les Juifs.

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Les 500 médeciens ont menacé de boycotter le journal si Reed Elsevier “n’applique pas les standards éditoriaux éthiques appropriés”.

Selon plusieurs commentateurs, il s’agit là de la menace la plus sérieuse contre The Lancet et la liberté d’expression dans le monde universitaire depuis que le rédacteur en chef, Thomas Wakley, avait du affronter une série de procès après s’en être pris à l’incompétence, le népotisme et l’avarice de l’élite médicale.

La controverse est partie d’un article publié pendant la guerre de Gaza contre Israël durant l’été 2014.

Richard Horton, un pro-palestinien, qui dirige The Lancet depuis les années 90, a établi des liens académiques entre The Lancet et les Arabes palestiniens de Judée Samarie dans le but de mieux améliorer l’information sur la santé dans la région. Cela a été en son temps salué par ses détracteurs, et n’est pas la raison pour laquelle il est critiqué.

Ce qui a choqué, c’est la publication, dans un article, des témoignages de l’impact médical du conflit sur les civils, sans même reconnaître la responsabilité du Hamas dans la guerre.

“Une lettre ouverte au peuple de Gaza” a fait polémique, certains lecteurs, dans les commentaires, reprochant au journal de faire de la “propagande anti-juive”, tandis que d’autres lecteurs affirmaient que la médecine “ne devait pas prendre partie”.

Peu de temps après, il apparu que deux des signataires de la “lettre ouverte” étaient des antisémites américains blancs suprémacistes. Autrement dit, des banals néo-nazis antisionistes.

Ils présentèrent leurs excuses, ainsi que le Dr Horton. Mais il refusa de retirer l’article.

En octobre, voyant que les critiques ne se dissipaient pas, le médiateur du Lancet décida d’enquêter sur la lettre ouverte, mais il refusa encore de la rétracter. Cela ne satisfit évidemment pas les critiques, qui haussèrent le ton.

Ainsi, les protestataires, conduits par le professeur Sir Mark Pepys de l’Université du Collège de Londres, réunit 396 professeurs et spécialistes du monde entier, afin de signer une plainte qui a été soumise le mois dernier au conseil d’administration de Reed Elsevier.

Les signataires demandent que l’éditeur retire la lettre ouverte, s’excuse de l’avoir publiée, et s’engage à “éviter toute mauvaise pratique [de propagande] dans les colonnes du Lancet”.

Ils menacent également Reed Elsevier, qui publie plus de 2 000 journaux scientifiques, d’un boycott académique si leurs demandes ne sont pas suivies. “Aucun d’entre nous ne se sentira plus obligé de soumettre des articles pour publication dans leurs journaux, ou de participer comme conseiller à leurs réunions éditoriales.”

150 médecins supplémentaires ont ajouté leur signature depuis que la plainte a été soumise, sur un site spécialement créé à cette fin, auquel nos lecteurs médecins puissent apporter leur signature concernedacademics.org.

Le biais académique est d’autant surprenant que les universitaires sont supposés examiner les faits de façon approfondie, et savoir que la couverture des médias est déformée, quand il s’agit d’Israël.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Leger pour Dreuz.info.

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