Publié par Sidney Touati le 19 avril 2015

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Jean-Marie Le Pen avec son sens aigu de la provocation, a mis sous les projecteurs de l’actualité, la période de la Collaboration et le rôle joué par Philippe Pétain.

Et si pour une fois, on quittait le champ clos et stérile de la polémique pour ouvrir un vrai débat?

Le débat sur Vichy qui n’a jamais eu lieu?

[quote]Les deux grands procès : Pétain n’a pas parlé et on a fait taire Laval[/quote]

Ce qui frappe lorsque l’on se penche sur la très courte période de la Libération, avec l’épisode de l’Epuration et le changement des équipes dirigeantes, ce sont les deux grands procès qui devaient faire toute la lumière sur cette période tragique: celui de Pétain et celui de Laval.

Un fait les caractérise: le silence.

Pétain n’a pas parlé et on a fait taire Laval.

Le principal argument avancé par Laval pour justifier de sa conduite avec l’occupant est: je ne connais pas les Allemands. Je ne connais que des Allemands.

Laval réduit son rapport à l’Allemagne nazie à de simples relations individuelles, il n’est plus le représentant d’un pays vaincu, mettant l’immense machine bureaucratique au services des nouveaux maîtres nazis. Il se présente comme un citoyen qui a fait ce qu’il lui était possible de faire pour limiter la casse.

La question comment et pourquoi toutes les administrations, tous les Grands Corps de l’Etat, toutes les Institutions, se sont mises au service de la Collaboration, n’est pas et ne sera jamais examinée.

Laval ne sera pas entendu. Son procès vite expédié fermera définitivement la porte à une vraie réflexion sur la responsabilité de l’Etat dans la Collaboration.

Ce silence aura un effet dramatique: la répétition. Nous savons qu’une histoire non comprise est une histoire qui se répète.

Les principes retenus pour “nettoyer” le pays des personnes qui ont à des degrés divers collaboré avec l’ennemi, reposeront sur l’argument énoncé par Laval. On jugera des individus ayant eu des relations avec d’autres individus.

On examinera la place de chaque accusé dans la chaîne du commandement sans vraiment interroger la mécanique du commandement elle-même, celle qui rend possible le crime de masse.

Les simples exécutants seront épargnés tandis que les plus hauts responsables seront condamnés, parfois exécutés.

[quote]Eviter de juger le principal coupable : l’Etat et ses “grands corps”[/quote]

Ce “nettoyage” politique, nécessaire certes mais non suffisant, évitera de juger le principal coupable, celui qui a rendu possible le rabaissement de la France, alors qu’il avait vocation à en assurer la défense: l’Etat et ses “grands corps”.

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L’Etat, en tant que regroupement structuré, hiérarchisé, centralisé d’institutions, d’administrations, ne sera pas mis en cause, ne sera pas réformé réellement en 1945.

[quote style=”boxed” float=”left”]Ni l’Assemblée Nationale, ni le Sénat, ni le Conseil d’Etat, ni la Cour de Cassation… n’ont émis la moindre protestation contre la Collaboration[/quote]

Pourtant, ni l’Assemblée Nationale, ni le Sénat, ni le Conseil d’Etat, ni la Cour de Cassation… n’ont émis la moindre protestation contre la Collaboration. Pire: ces “nobles” institutions y ont loyalement participé. Les magistrats ont appliqué les lois scélérates de Vichy, notamment les lois raciales qui faisaient du crime de masse, une règle (un seul juge a refusé de concourir à ce simulacre de justice, le juge Didier).

C’est donc avec des institutions corrompues, pour ne pas dire totalement gangrénées, que le pays a continué à fonctionner après la guerre.

Les Résistants parvenus au pouvoir ont fait usage de la machinerie du crime, celle la-même qui avait envoyé dans les fours crématoires 75 000 Juifs et alimenté la machine de guerre Allemande par la spoliation massive des Juifs en tout premier lieu, mais aussi de la masse des Français.

C’est cet “outil” encore rempli de souffrances, de trahisons et de mensonges, dont les lames ont été à peine essuyées, qu’on a utilisé pour aider le pays à sortir du honteux épisode de la Collaboration.

C’est un peu comme si on avait condamné la prostitution en ne faisant le procès que de quelques proxénètes, tout en laissant ouverts les bordels.

La machine à tricher, à mentir, à tuer – “l’Etat Français”- est restée intacte.

On s’est contenté de repeindre les façades.

La logique de domination, d’exploitation, de séparation des castes dirigeantes d’avec le peuple, à l’origine de la Collaboration, est restée. On peut même dire qu’avec la création de l’ENA, la logique des castes a été officiellement institutionnalisée au point qu’aujourd’hui les membres de cette caste exercent tous les pouvoirs.

À l’Etat Français Vichyste, ennemi de la France, a succédé l’Etat Français ennemi du peuple Français.

L’Etat a continué à être une machine d’oppression, le peuple Français étant de plus en plus écrasé par la mécanique bureaucratique qui lentement le détruit, aussi bien économiquement, que culturellement.

C’est la raison pour laquelle aujourd’hui nous assistons à ce spectacle ahurissant d’un État Français soumis à l’Europe, soumis à la mondialisation, se conduisant en puissance occupée face à l’invasion islamique.

La répétition est le moteur de la France depuis 1940.

Le principal coupable, la monstrueuse machine étatique sans laquelle le crime de masse est impossible, n’a jamais été jugé.

Est-il surprenant que cette machine penche du côté de ceux qui veulent la destruction de l’Etat d’Israël ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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