François Hollande a célébré quatre figures de la Seconde Guerre mondiale, à l’occasion de l’entrée au Panthéon. Professeur courageux, magistrat intègre, chrétien de France: Gilles-William Goldnadel dévoile qui sont les résistants actuels de notre société.
Par un méchant coup du sort médiatique, le scandale de la Fifa aura éclipsé ce discours de François Hollande au Panthéon qu’il voulait éclatant.
De toute façon, sans vouloir être cruel, l’oraison présidentielle n’inscrira pas profondément son sillon dans l’Histoire. On peut être sympathique et intelligent sans être éloquent et démocrate, sans être Démosthène. On ne peut à la fois être normal et Malraux. Et ce n’est pas faire injure à une éminence de l’Internationale Socialiste de lui signifier qu’il n’est ni sauveur suprême, ni César, ni tribun.
À supposer même que ce discours eut été inspiré, il n’est pas sûr qu’il aurait recueilli sa juste réception, à l’ère du négativisme obligatoire et de la nécessaire dérision. De toute manière, il semble que les Français commencent à se lasser des grand-messes incantatoires et des happening narcissiques où les discours courageux et généreux valent quittance d’action.
Que reste-t-il du rassemblement gentillet du 11 janvier et de son esprit gnangnan sanctifié? Dès 1947, le général De Gaulle s’agaçait: «Si vous saviez ce que je m’en fous de votre 18 juin. Je les emmerde avec le 18 juin. L’esprit dans lequel ils le célèbrent, je le connais» (G.Pompidou, Pour Rétablir, Flammarion).
Sur le fond, l’invocation vertueuse et religieuse de l’esprit sacrificiel de la Résistance appliquée à la période contemporaine, devant quatre cercueils paritaires, dont deux étaient vides, laisse un sentiment vertigineux de vacuité. Non que le chef de l’État soit, moins qu’un autre, illégitime pour l’évoquer: ni sa politique étrangère, ni sa contestation du terrorisme ne sont moins vigoureuses; mais n’avoir pas osé durant ce discours «résistant» désigner par son nom le responsable de l’actuelle barbarie, du racisme assassin, de l’antisémitisme au présent montre cruellement le combat qui reste à livrer chez beaucoup entre la détermination et la soumission. Qu’un homme comme François Hollande, loin d’être le plus atteint, doive lui aussi mener ce combat intérieur montre les ravages de l’esprit de l’époque.
La vérité, trop longtemps piétinée, triturée, torturée oblige à présent à dire que les vrais résistants contre nos temps mauvais ne se trouvent pas en nombre dans le camp de la gauche gauchisante. Il ne suffit pas de chanter le Chant des Partisans, ou de promettre sans risque, mais avec grandiloquence, que le fascisme passé ne repassera plus. Encore faut-il ne pas se compromettre avec l’esprit de collaboration avec une idéologie dominante qui aura systématiquement tyrannisé moralement, intellectuellement et socialement toute résistance à la nouvelle oppression.
[quote]Alain Juppé considérait avec indulgence le pouvoir des frères musulmans en Égypte et François Fillon, premier ministre, morigéna Jeannette Boughrab pour avoir osé dire qu’il n’existait pas d’islamistes modérés[/quote]
Il ne se trouve pas non plus forcément dans le camp d’une opposition, dont certains de ses membres préconisent avec une lourde insistance chamberlienne «l’apaisement» et n’ont jamais voulu mener frontalement le nécessaire combat culturel contre la démission de l’État et la désertion de la nation. Je rappellerai ici qu’Alain Juppé considérait avec indulgence le pouvoir des frères musulmans en Égypte et que François Fillon, premier ministre, morigéna Jeannette Boughrab pour avoir osé dire qu’il n’existait pas d’islamistes modérés.
Les résistants d’aujourd’hui ne chassent pas au son du clairon les fantômes d’hier, ils ne chantent pas à tue-tête «Bella Ciao» en prenant la pose avantageuse de Manoukian.
C’est un professeur de collège visé par une fatwa pour avoir osé jeter un regard critique sur l’islam. C’est un journaliste du service public placardisé qui a osé s’en prendre à la mainmise gauchisante sur sa station. C’est un écrivain licencié pour avoir dit sa crainte de prendre le métro à certaines heures du soir. C’est un magistrat qui refuse une plus grande sollicitude pour les jeunes délinquants que pour les vieilles victimes, qui se verra privé d’avancement. C’est un musulman pratiquant qui milite pour l’ouverture d’une religion fermée et qui risque sa vie. C’est un juif qui refuse le dénigrement obsessionnel et criminogène d’Israël et qui sera exclu du débat médiatique. C’est un chrétien de France qui se bat contre l’arrachage des racines spirituelles de son pays et qui, moqué et méprisé, sait ce que signifie le mot désespérance.
C’est un chanteur qui risque sa carrière pour refuser de marcher au pas cadencé des faux rebelles unanimistes, ou un cinéaste qui va avouer ne pas partager l’engouement extatique pour un misérabilisme cannois finement pailleté. C’est un intellectuel qui refuse l’obsession raciale pathologique d’un antiracisme de pacotille qui empêche toute analyse objective des rapports humains et que l’on va classer extrêmement à droite sur des listes soigneusement tenues à jour par la presse résistante et de progrès. C’est un historien qui va aborder l’histoire de l’esclavage autrement que dans le cadre de la traite transatlantique et qui pour cela fera l’objet d’une pétition et d’une menace de procès. C’est un simple citoyen qui va avouer ne pas avoir honte d’être blanc, catholique et hétérosexuel et même envisager l’organisation d’une «French Pride», rien que pour faire bisquer les ligues de vertu. C’est un homme politique qui va être ostracisé parce qu’il ose dire non au chantage compassionnel du déferlement irrésistible et mortel d’une immigration incontrôlée.
Tous ces résistants- là risquent la mort civile, quand ce n’est pas la mort physique. Et pourtant ils aiment la vie. Ce ne sont pas des démagogues, ils ne craignent pas l’impopularité et ne sont pas obsédés par les sondages. En rien romantiques, ils ne confondent pas la poésie et la politique.
Ils ne crient pas «indignez-vous»! De toute manière, on ne les écoutera pas autant qu’un ancêtre suprême embaumé de son vivant par les iconoclastes appointés. Ils ne se prennent pas pour Guy Moquet, ils ne sont ni dans l’imposture, ni même dans la posture. Mais ils avancent en marchant droit.
La résistance, toujours discrète, est comme l’amour: moins on en parle, mieux on la fait.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.
C’est un élu qui rend hommage à la mémoire des massacrés et disparues d’Oran après un cessez le feu qui ne fut que le début de tueries , en apposant une plaque de rue honorant un officier qui fit son devoir en désobéissant aux lâches politiques !
La question pourrait être posée d’une autre façon:
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Qui sont les collabos de notre époque ?
Ce texte me fait un bien fou ! Il dit de façon intelligente et avec des mots bien tournés ce que je peine, avec mon maigre vocabulaire, en m’énervant et en bafouillant, à répéter à certains de mes amis, qui me serinent qu’il faut toujours se méfier du “fascisme”. Et qui sont scandalisés quand je leur dis que le fascisme est là, qu’il s’insinue en nos murs, avec son drapeau vert, ses milliers de vecteurs nouveaux qui s’échouent chaque semaine sur les plages d’Italie, sa menaçante dénonciation “d’islamophobie” qui peut vous traîner au tribunal en moins de deux, que c’est un fascisme immémorial qui s’étend sur une énorme partie de la planète, et qui s’installe chez nous sous l’ombre protectrice de ses complices politiquement corrects…
Je perds pas mal d’amis en ce moment. Mais, sont-ils vraiment des amis ?
Aux élections de 2012 , je me suis annoncé non-votant et j’ai convié tout mon listing internet à un saucisson pinard pour le jour des élections , sur une soixantaine d’adresses d’amis et famille , un seul m’a répondu avec entousiasme , un camarade juif qui s’est même déclaré prêt à arrêter son cachrout pour trinquer avec moi .
A la suite de cette démonstration de soumission dhimmitique de mes amis et familiers , j’ai quitté la France néo-pétainiste , et je suis très heureux au Québec !
J’aurais vraiment pas pu faire de la politique , moi !
Me faire morigéner par Allah Juppé , j’aurais pas supporté !
Amicale pensée à Jeanette Boughrab …
et j’ajoute à l’intention de Jeannette Boughrab que dans mon Panthéon personnel , il y a une place pour Charb ,
son dessin de Mahomet promenant un chameau en laisse était fort touchant !
Magnifique article.
Que sont mes amis devenus…le temps (islamique) les a ôtés.
La famille a failli y passer; les discussions puis les attentats ont fait leur oeuvre et l’ostracisation qui était en cours s’est arrêtée. Il fallait pour cela que les faits sanglants apparaissent vraiment menaçants et proches. Mais les amis, pfffuit…ils ne sont pas revenus.