Publié par Gaia - Dreuz le 19 juillet 2015

De nombreuses manifestations ont eu lieu au Maroc il y a quelques jours pour protester contre l’arrestation de deux jeunes Marocaines de 23 et 29 ans, dont le procès s’ouvrait lundi pour attentat à la pudeur. Les deux jeunes femmes risquent une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans.

Les deux femmes ont été agressées par une foule qui jugeait leur tenue indécente, le 16 juin, pendant qu’elles magasinaient au souk. Elles se sont réfugiées dans une boutique en attendant l’arrivée de la police, pour ensuite être arrêtées pour attentat à la pudeur.

Bien que le Maroc soit un pays reconnu pour être tolérant et qu’il reconnaît le droit à la vie privée, le Code pénal restreint beaucoup la liberté d’expression et de conscience, explique la spécialiste en relations interculturelles, Rachida Azdouz. Cette psychologue ajoute que ces événements se sont produits lors du mois du ramadan, un mois qui exacerbe les sensibilités religieuses.

L’arrestation de ces femmes a par ailleurs été effectuée au nom d’un article de loi très flou qui laisse place à l’interprétation, selon Mme Azdouz. La longueur tolérée d’une jupe, par exemple, peut varier. « Est-ce que le fait que cela se soit passé lors du mois du ramadan est un facteur aggravant? », s’interroge-t-elle.

« Ce qui se joue actuellement, ce n’est pas une guerre à finir entre les conservateurs et les progressistes, […] mais plutôt la capacité du Maroc à apprendre à vivre ensemble et à intégrer les minorités au-delà de la tolérance. »

— Rachida Azdouz, psychologue et spécialiste en relations interculturelles à l’Université de Montréal
Le Maroc en transformation?

Mme Azdouz affirme qu’il est dans les moeurs du Maroc que la police agisse aussi comme police des moeurs. Toutefois, il est inhabituel que la foule se fasse justice par elle-même en réprimant ceux qui ne respectent pas la religion du pays.

Un autre phénomène nouveau dans ce pays nord-africain est la revendication des minorités d’être reconnues et d’obtenir des droits, et de ne plus être simplement tolérées et protégées. Les minorités marocaines, en regardant celles du reste du monde, souhaiteraient désormais pouvoir afficher leurs différences sur la place publique, plutôt que de les montrer dans le privé.

Toutefois, il existe des sacralités inviolables au Maroc, dont la religion. « Le Maroc est un peu mal pris, car comment concilier ça [sa tolérance] avec une religion d’État? », soutient Mme Azdouz.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2015/07/07/004-maroc-jupe-prison-courte-islam-2460-rachida-azdouz-code-penal.shtml

© Gaïa pour www.Dreuz.info

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