Publié par Guy Millière le 29 juillet 2015

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[dropcap]G[/dropcap]uy Millière – Les grands médias de gauche américains, autrement dit quatre vingt pour cent des médias américains, insultent Donald Trump depuis qu’il s’est placé dans la course à l’investiture républicaine.

La quasi-totalité des concurrents républicains de Donald Trump, jusqu’à une date récente, l’ont traité avec mépris, et, parfois, insulté aussi. Les médias de gauche français, autrement dit, quatre vingt dix neuf pour cent des médias français, reprennent ce qu’ils trouvent dans les médias de gauche américain, et en rajoutent, même : pour la gauche française, les Américains en général sont des crétins, sauf s’ils sont Obama, Kerry, la famille Clinton, et les Américains étiquetés républicains sont la quintessence du crétinisme. (La gauche française est supérieurement intelligente, on le voit tous les jours.)

Il semble pour l’heure improbable que Donald Trump aille jusqu’au bout des élections primaires. Il semble également improbable qu’il soit le candidat républicain, et qu’il l’emporte.

Pour l’heure, il est en tête des intentions de vote du côté républicain, et il importe de comprendre pourquoi.

[quote]Donald Trump ne pratique aucune langue de bois et il n’a pas peur des journalistes de gauche[/quote]

La première raison à mes yeux est que Donald Trump ne pratique aucune langue de bois : il ne s’embarrasse d’aucune circonlocution. Il dit ce qu’il pense. Il désigne les ennemis de l’Amérique comme des ennemis de l’Amérique, et il pointe les problèmes du doigt de manière franche et directe. Nombre d’Américains sont lassés de la langue de bois et des politiciens qui usent de circonlocutions. Donald Trump n’use pas de téléprompteurs ou de conseillers en communication, et ne recule devant aucune question.

La deuxième raison à mes yeux est que Donald Trump n’a pas peur des journalistes de gauche et n’hésite jamais à les remettre à leur place. Nombre d’Américains sont excédés par l’arrogance des journalistes de gauche et éprouvent une joie libératrice en voyant Trump leur parler sans céder à la moindre intimidation.

La troisième raison est que Donald Trump sait mettre en avant des problèmes réels et sait leur proposer des réponses concrètes : les débats actuels sur l’immigration clandestine et sur les villes sanctuaires, telles San Francisco, où même des immigrants illégaux au passé criminel peuvent trouver refuge, sont venus de Trump. Les débats sur le délaissement des vétérans (anciens combattants) sont aussi venus de Trump.

La quatrième raison est que Trump est immensément riche, ne s’en cache pas, et s’affirme à l’abri des influences financières : le peuple américain ne déteste pas les riches entrepreneurs. L’envie et le ressentiment ont pénétré les Etats-Unis, mais moins profondément que des sociétés socialistes telle que la France.

La cinquième raison plus inquiétante : il y a présentement quinze candidats républicains autres que Trump, et aucun n’a le charisme de Donald Trump, aucun ne se détache vraiment et ne sort effectivement du lot.

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Il me semblerait important que, plutôt que traiter Trump avec mépris, ou l’insulter, d’autres candidats républicains s’inspirent de son charisme, de son aptitude à pointer les problèmes du doigt et de mettre en avant les problèmes réels.

Il me semblerait important qu’ils discernent les frustrations qui imprègnent le peuple américain, et que Trump, lui, sait discerner.

Il me semblerait important qu’ils n’oublient pas que Trump est leur concurrent, mais pas leur adversaire, et que leur adversaire est, pour l’heure, Hillary Clinton, qui reste en tête des sondages pour l’élection présidentielle et qui est, pourtant, loin d’être imbattable, tant ses bagages sont lourds, qu’il s’agisse des emails qu’elle a supprimé et qui dataient de la période où elle était Secrétaire d’Etat, ou des accablants liens de corruption qui renvoient à la fondation Clinton.

La presse de gauche sous estime la vague qui, depuis quelques semaines, porte Donald Trump, et sous estime ce que cette vague signifie. Elle espère utiliser Trump pour ridiculiser tout le camp républicain, et ne fait, pour l’heure, qu’accentuer la popularité de Trump.

En ayant longtemps parlé de Trump sur le même mode que les médias de gauche et en ayant centré le débat sur Trump, ses concurrents républicains m’ont semblé jouer contre eux-mêmes et révéler, surtout, leur propre faiblesse.

Un seul d’entre eux, Ted Cruz, s’est refusé à jouer à ce jeu : son attitude montre qu’il est le plus intelligent des concurrents républicains de Trump. Plusieurs concurrents républicains de Trump semblent ne pas comprendre ce qui fait aussi le succès de Trump : la lassitude de nombre d’électeurs face à un parti républicain trop timide, trop consensuel, pour l’heure concrètement incapable de dénoncer l’abomination qu’ont été les années Obama et d’inverser le courant face à cette abomination. Ils répètent que Trump n’est pas un conservateur, ce qui est sans doute exact, mais les positions de Trump aujourd’hui sont des positions conservatrices.

Si un Républicain doit l’emporter en 2016, il lui faudra tout à la fois galvaniser ceux qui ont fait les tea parties au début de la présidence Obama, avoir l’aptitude de toucher une frange des minorités ethniques, et redonner un sens à la fierté que doivent avoir les Américains en l’Amérique.

Trump touche tout à la fois des gens qui ont fait les tea partie et des franges des minorités ethniques. Il ne cesse de rappeler la fierté que les Américains doivent avoir en l’Amérique.

Il semble improbable qu’il aille au bout des élections primaires, qu’il soit le candidat républicain et qu’il l’emporte, mais si ses concurrents républicains ne changent pas, si Trump n’est pas abattu par la seule personne qui puisse abattre Trump, à savoir Trump lui-même, tout est ouvert.

Hillary Clinton reste à même de l’emporter, mais elle est, je l’ai dit, loin d’être imbattable. Elle fuit les journalistes et les contacts humains et les questions, pour l’heure, mais elle ne pourra le faire indéfiniment. Il se peut qu’elle soit rattrapée bientôt par la justice.

Les débats vont commencer. Ils devront être suivis attentivement.

L’héritage que va laisser Obama va être d’une noirceur abyssale.

Hillary entrainerait le monde plus profond vers les abysses. Un homme comme Trump a un tempérament à renverser la table, l’énergie et la détermination pour le faire. Y aura-t-il un républicain autre que Trump pour avoir cette énergie et cette détermination ? On le verra vite.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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