Publié par Guy Millière le 1 octobre 2015

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Mes valeurs sont celles du judaïsme et du christianisme, qui doit au judaïsme l’essentiel de ce qu’il est. J’ai, en ces conditions, du respect pour l’Eglise, mais ce respect ne me dispense pas de garder les yeux ouverts et de garder l’esprit critique.

Tout en considérant que le pape a un rôle crucial en termes de magistère moral, je ne considère pas qu’un pape est au dessus de toute critique.

Je n’ai eu aucune critique à adresser à Jean Paul II, qui, dans les années du communisme finissant, a joué un rôle important et fécond, en synergie avec Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Lech Walesa.

Benoit XVI a su admirablement se faire gardien des principes, et ses écrits sont l’oeuvre d’un penseur. Il m’arrive souvent de regretter qu’il ait démissionné.

Je ne peux dire du pape François ce que je viens de dire de ses deux prédécesseurs.

Autant ceux-ci étaient moqués par la gauche « bien pensante », autant François est couvert de louanges par elle, et cela me semble tristement logique. En l’écoutant, en le regardant agir, j’ai souvent l’impression qu’il n’a, la plupart du temps, qu’un seul évangile, et que c’est l’évangile selon Saint Marx.

J’avais trouvé sa visite en « terre sainte » scandaleuse, car il s’était largement conduit en militant « pro-palestinien », et j’avais fort peu apprécié, c’est le moins que je puisse dire, son arrêt devant la barrière de sécurité à l’endroit précis où il était écrit que Gaza était l’équivalent d’Auschwitz. Je n’avais pas cru, à l’époque, à un malencontreux hasard. Je ne crois toujours pas à un malencontreux hasard.

Je n’ai pas cru non plus à un signe du hasard dans ses rencontres en Amérique latine au mois de juillet dernier, et en particulier dans sa rencontre chaleureuse avec Evo Morales, président marxiste de Bolivie, qui lui a offert un crucifix communiste, en forme de faucille et de marteau, digne du Piss Christ d’Andres Serrano. 



(AP Photo/Alessandra Tarantino)
(AP Photo/Alessandra Tarantino)

J’ai lu, depuis, textes et déclarations qui sont imprégnés d’un anticapitalisme radical, et d’un écologisme militant tout aussi radical. L’encyclique Laudato Si a été inspirée par des gens tels que l’agitatrice écolo-gauchiste Naomi Klein, qui a, d’ailleurs, été invitée à parler au Vatican l’été dernier.

Un pape n’a pas, à mes yeux, à prendre de positions politiques, sinon pour fustiger le totalitarisme, qui broie la liberté de conscience. Un pape a moins encore à se situer dans une mouvance économique issue des idées d’un homme ressentimental, pour qui la religion était « l’opium du peuple ». Il a bien moins encore à s’inspirer de propos écolo-gauchistes basés sur des données scientifiques biaisées et à vouloir convertir à l’écologisme radical.

Je passerai sur quelques propos douteux, tels ceux tenus après les massacres islamiques à Charlie Hebdo et à l’Hypercacher de la porte de Vincennes, ainsi que sur la reconnaissance de la Palestine par le Vatican, embrassades avec Mahmoud Abbas à la clé, et j’en viendrai à l’actualité la plus récente.

François à oeuvré au rapprochement entre divers pays occidentaux et le régime totalitaire cubain.

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Et si Obama n’a pas eu besoin de lui pour se rapprocher des frères Castro, François a néanmoins contribué. Son récent voyage à Cuba a cautionné le régime en place.

François a à peine émis des réserves sur la dictature (dire « qui veut être grand doit servir les autres, pas être servi par les autres » est vraiment dire fort peu). Il n’a quasiment rien dit en faveur des dissidents cubains et, généralement, de tous les Cubains qui aspirent à la liberté. Il a, sans même hausser les sourcils, laissé le cardinal castriste Jaime Ortega dire qu’il n’y avait « pas de prisonniers politiques à Cuba ». Je n’ose imaginer ce que nombre de catholiques cubains ont pu penser en le voyant célébrer une messe sous l’effigie du tueur anti-chrétien Ernesto Che Guevara, ou échanger des signes d’amitié et des cadeaux avec le tyran athée Fidel Castro, tout en remerciant ce dernier de ses « efforts » pour la « paix mondiale » !

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Jean Paul II a contribué à faire chuter le communisme. François contribue à sauver, en synergie avec Obama, l’un des derniers résidus du communisme, la plus longue et la plus meurtrière dictature de tout le continent.

Une fois aux Etats Unis, et jusqu’au sein des Nations Unies, François a repris, sans cesse, son discours anticapitaliste et écologiste, mentionnant à peine le sort des Chrétiens massacrés au Proche-Orient aujourd’hui. Il a aussi fustigé l’histoire passée des Etats Unis. Il s’est prononcé en faveur de l’immigration illégale, de l’accord passé avec le régime islamiste antisémite iranien, et a le plus souvent parlé, au delà de quelques mots bienveillants, comme un agitateur gauchiste.

En entendant François être bien davantage sévère envers les Etats Unis qu’envers la dictature cubaine, j’ai été consterné, mais, hélas, pas surpris.

Barack Obama a été heureux de recevoir un homme qui pense globalement comme lui (avec la différence qu’Obama n’est pas du tout catholique).

Ceux qui ont voté Obama, ceux qui soutiennent encore Obama sont aux anges, si je puis dire. Les candidats démocrates sont très contents. S’il était américain, François voterait pour eux, sans aucun doute. Devait-il s’ingérer dans la campagne électorale américaine comme il l’a fait ? Ma réponse est : non.

Marco Rubio a été ému par les propos du pape, ce qui montre qu’il est un RINO, republican in name only (républicain de nom seulement). Carly Fiorina étant du même acabit (ses propos sur l’islam montrent qu’elle appartient aux gens de la dhimma), il reste trois candidats républicains dignes de ce nom, trois seulement, Ben Carson, Ted Cruz, Donald Trump.

François n’a, certes, pas remis en cause les principes fondamentaux du christianisme et les a même affirmés concernant des points essentiels tels que la famille ou l’avortement.

Je veux néanmoins penser qu’un pape tel que Francois est un accident pour l’Eglise.

Je n’ose penser que sa papauté est autre chose qu’un accident.

Le catholicisme, et, plus globalement, le christianisme, reculent en Europe.

Ils sont en voie d’extinction dans le monde musulman. Le seul pays du Proche-Orient où les Chrétiens ne sont pas persécutés est Israël, on le sait. En étant un pays juif et le seul pays du Proche Orient ou les chrétiens ne sont pas persécutés, Israël ne cesse de s’attirer la haine de toutes les gauches du monde, qui ont une préférence pour l’islam. L’attitude de l’Eglise face au sort des Chrétiens persécutés du monde musulman est, plutôt, celle de l’apaisement.

Le catholicisme, et, plus globalement, le christianisme, ont encore une force en Afrique, et en Amérique latine, régions du monde où le tiers mondisme est virulent.

François, on le sait, vient d’Amérique latine, continent imprégné de tiers-mondisme, de théologie de la libération et d’anti-américanisme, continent où l’évangile selon saint Marx se pratique et s’énonce beaucoup.

Ceci, j’imagine, explique cela.

Un dernier point : François est appelé de tous côtés le « pape des pauvres » : en se montrant résolument hostile au seul système économique qui ait fait reculer la pauvreté, et très favorable à des thèses économiques et écologiques qui multiplient les pauvres, il montre qu’il aime effectivement les pauvres. En oeuvrant pour que leur nombre s’accroisse sans cesse et pour que les pauvres soient de plus en plus pauvres.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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