Guy Millière – Je m’attendais au pire lorsque j’ai vu que le débat entre candidats républicains aurait lieu sur CNBC. J’avais raison.
Les modérateurs du débat ont été ce qui se fait de pire en la matière. Les modérateurs de CNN étaient aux deux tiers de gauche et à un tiers venus de l’establishment républicain, mais ils étaient parvenus à ne pas montrer excessivement leurs orientations politiques. Les modérateurs de Fox News incarnaient l’establishment républicain, et Megyn Kelly était à l’évidence en mission pour démolir Donald Trump. Les modérateurs de CNBC semblaient lire des questions écrites par Bernie Sanders et Hillary Clinton. Ils ont montré à quel point la gauche américaine glisse présentement de plus en plus à gauche. Cela a fourni l’occasion à plusieurs candidats républicains de leur dire à quels points ils étaient nuls et orientés de manière grotesque et brutale. Il est bon que les Républicains disent leur fait à des gens qui font aussi malhonnêtement leur travail.
L’attitude et les questions des modérateurs ont fait qu’il a été assez peu possible de voir les candidats développer leurs programmes économiques d’une manière précise et argumentée. Ce qui ressort est néanmoins que chacun des dix candidats (je laisse de côté le débat entre les quatre petits candidats) discerne que l’économe américaine se porte plutôt mal et a un besoin impératif de déréglementation, de baisse des impôts et des charges, et de retour aux principes de la libre entreprise. Ce qui ressort aussi est que chacun des dix candidats discerne que l’endettement du pays atteint des niveaux très dangereux, et que les démocrates ont mis au point un système d’économie mixte reposant sur la collusion entre une nomenklatura politique très à gauche et un ensemble de très grandes entreprises bénéficiant de faveurs et de subventions fédérales, avec pour effet d’asphyxier les petites et moyennes entreprises et la classe moyenne : je parlerai de ce système dans un livre que je publierai dans quelques mois, sur l’après Obama.
Ce qui ressort, surtout, et c’est ce qui comptera en définitive, est l’aptitude ou non des candidats à répondre en situation d’adversité, et ce débat va sans doute permettre une décantation. Certains candidats ne vont plus rester dans la compétition très longtemps.
Je pense que Jeb Bush s’est éliminé lui-même et n’a fait que confirmer ses médiocres performances antécédentes.
Je pense que John Kasich est apparu trop centriste, et trop conciliant avec des positions de gauche. Il devrait bientôt disparaître.
Je pense que Rand Paul n’a pas été assez présent pour pouvoir remonter dans les sondages. Il est apparu trop marqué par ses positions libertariennes pour cela. Il devrait lui aussi disparaître prochainement.
Je pense que Mike Huckabee n’a pas affirmé suffisamment de points forts pour ne pas disparaître lui aussi. Son électorat est fondamentalement celui de Ben Carson, et Ben Carson est mieux placé que lui pour capter cet électorat.
Je pense que Chris Christie n’a lui-même pas affirmé suffisamment de points forts pour ne pas disparaître, dans quelques semaines tout au plus.
Je pense que Carly Fiorina est dans une situation proche de celle de Mike Huckabee et Chris Christie. Son passé à Hewlett Packard est marqué par le fait qu’elle a été licenciée : cela n’a cessé de plomber sa candidature.
Il va rester quatre candidats : Donald Trump, Ted Cruz, Marco Rubio, Ben Carson. Je les énonce selon l’ordre qui résulte de la qualité de leurs performances. Ben Carson a été égal à lui-même : intelligent, mais terne. Marco Rubio a été souvent brillant, mais souvent sur la défensive. Ted Cruz a été remarquable, et il est intellectuellement très au dessus de la mêlée. Donald Trump a tenu ses positions, et il a montré une fois de plus ce qui fait sa différence : sa capacité d’attaquer et de contre attaquer.
Ben Carson est à même de remporter les caucus d’Iowa, parce qu’il s’appuie sur une base religieuse, et que le conservatisme religieux est puissant en Iowa.
La presse française aura du mal à parler de Ben Carson : un noir conservateur !
Il serait surprenant qu’il soit à même de remporter d’autres élections. Les démocrates le préféreraient aux trois autres parce qu’il parle de façon terne et semble plus facile à vaincre. On peut s’attendre à ce que sa candidature reçoive des louanges de la part de démocrates dans les jours et les semaines à venir. La presse française aura du mal à parler de lui : un noir conservateur ! C’est inconcevable pour qui porte les œillères du politiquement correct à la française.
Marco Rubio devrait être le candidat de rechange de l’establishment républicain, après la chute de Jeb Bush. Il serait néanmoins battu par un (une) démocrate : il ne serait vraisemblablement pas à même d’attirer l’aile conservatrice des républicains qui ne lui pardonne pas ses hésitations en matière d’immigration.
Ted Cruz est le candidat par excellence des conservateurs. Je crains qu’il ne soit, précisément pour cette raison, pas à même d’attirer des indépendants et des centristes.
Donald Trump n’est que partiellement un conservateur, et c’est ce qui fait sa force. Il attire aussi bien des gens venus des tea parties que des indépendants et des électeurs démocrates déçus par Obama. Il me semble être le seul à avoir une chance de l’emporter.
Son principal ennemi dans les semaines à venir sera l’establishment républicain, qui voit en lui un homme à même de renverser la table et de briser le parti républicain tel qu’il est.
Le parti républicain va sans doute tout faire pour briser son élan.
La grande questions des semaines à venir est : le parti républicain parviendra-t-il à ses fins.
Si le parti républicain parvient à ses fins, le parti républicain fera tout pout empêcher que Ted Cruz arrive en tête, et pour imposer Marco Rubio, qui, le cas échéant, perdra.
Si le parti républicain ne parvient pas à ses fins et si Donald Trump surmonte l’épreuve, le parti républicain fera tout pour que Trump perde. Ce sera sans doute le même scénario si Trump tombe et si Cruz reprend l’électorat de Trump.
A l’heure actuelle, je donne neuf chances sur dix à la candidate démocrate de gagner
Cela signifie qu’à l’heure actuelle, je donne, hélas, neuf chances sur dix au candidat (ou à la candidate) démocrate de gagner.
Dès lors que le candidat (ou la candidate démocrate pense ce que pensent les modérateurs de CNBC, dois-je dire que je suis consterné ?
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Voilà un tableau dépeint avec objectivité… Comme j’aimerais que vous vous trompiez cette fois-ci Monsieur Millère. Je serais ravie (et certainement pas plus que vous) de pouvoir vous dire que vous aviez tort mais malheureusement, à moins d’un coup de baguette magique l’histoire semble vouloir s’acharner à garder le ciel sombre, semble-t-il.. :worship: :waiting:
“les démocrates ont mis au point un système d’économie mixte reposant sur la collusion entre une nomenklatura politique très à gauche et un ensemble de très grandes entreprises bénéficiant de faveurs et de subventions fédérales, avec pour effet d’asphyxier les petites et moyennes entreprises et la classe moyenne”
C’est drôle, ça me fait penser à… la France. Il suffit de remplacer démocrates par socialistes et droite “de gouvernement”, et fédérales par diverses et variées, on s’y croirait.
Cette façon de diriger – et in fine, de détruire – l’économie, le coeur de l’économie, les PME, ceux qui véritablement entreprennent, est devenue mondiale, j’ai l’impression.
Si l’intelligence des hommes présidait à l’élection de leurs dirigeants ça se saurait.
Que l’intelligence des hommes ne sert de rien dans la mise en place des dirigeants des nations ça ne veut pas se savoir.
Depuis Obama, le système fiscal américain (que je ne connaissais pas du tout jusqu’à ces dernières semaines) fait passer la France pour un paradis en la matière, malgré des taux plus faibles et des possibilités de déduction plus nombreuses ….
Quant à Trump no comment. Ce type est le meme qu Obama mais de l autre côté de l échiquier politique …
Bonsoir Guy. Quelle performance magnifique à laquelle nous avons assisté hier soir en la personne de Ted Cruz et Marco Rubio. La tete constipee des moderateurs, c’etait pesque du burlesque !
Ted Cruz brillait de par cette mémoire unique qui lui permis de mémoriser et réciter une à une les questions condescendantes posées par les modérateurs gauchistes, rappelant à ces mêmes modérateurs que l’Amérique est dans une situation difficile et qu’il serait temps de passer aux questions sérieuses. Il leur a renvoyé la balle de plein fouet et soudainement c’était les modérateurs gauchistes qui se sont trahis dans leur questions imbéciles et leur mesquinerie. La salle explosa des hurrahs enthousiastes de l’audience, et le reste du débat fut un ensemble de réprimandes dirigé à la mainstream media par les autres candidats.
Quand Bush s’hérissa et accusa Rubio de ne pas travailler assez « vous ne travaillez au sénat, et à la mode française, que 3 jours sur cinq !» Boutade antisocialisme, anti-fainéantise, et un tant soit peu anti-french, ce qui est une blague normale pour le parti des gens qui bossent, et vlan dans les dents de Rubio ! On a bien rit. Ce dernier s’est distingué avec une réponse qui montrait sa présence d’esprit, et son excellent rappel des faits jusqu’aux moindres détails.
Moi je trouve que Ted Cruz a brillé hier soir. Je crois qu’il a montré aux américains (qui ignoraient son potentiel), le bagage intellectuel qui l’anime ainsi que son entregent.
MSNBC s’efforce aujourd’hui d’essayer de déconstruire la performance réussie de Cruz-Rubio, ce qui démontre à quel point ils se sont distingués. :laugh:
I think this was the most entertaining debate so far !
Hier soir, on peut dire : Republican 1, media 0
ANNIKA, La performance etait magnifique, mais j`ai peur que la plupart sont morons, et Dame Hillary sera la prochaine POTUS. Le plus drole c`est la manque d`experience. Mais apres l`actuel, avec sa “grande experience” a detruire, manque c`est un grand atou. Malhereusement les Democrats, { pas tres democrats} sont majoritaires. Mes amis vont vote ” everibody only not the bitch”, mais……..Guy aussi n`est trop optimiste.