Publié par Jean-Patrick Grumberg le 17 juillet 2016

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Le 15 novembre dernier, après l’attentat du Bataclan, le peuple français allumait des bougies, mais ne réclamait aucun compte à son gouvernement. Après l’attentat de Nice, le peuple français allume des bougies, et ne hurle pas sa rage : il a accepté, il s’est soumis au terrorisme et je respecte son choix.

Je songe au petit livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous, qui s’était vendu à 3 millions d’exemplaires, avait été acclamé par une presse enthousiaste qui encourageait les Français à s’indigner, et je me demande pourquoi soudainement mes confrères, après le Bataclan, après les morts de Nice, alors qu’aucune indignation n’est plus légitime que la perte de la vie, appellent les Français à ne pas s’indigner contre la barbarie qui s’est abattue sur eux.

Ils ont recommencé avec l’attentat de Nice : les Français déposent des fleurs, allument des bougies, se recueillent, mais personne ne proteste, personne ne crie sa douleur et sa rage, personne ne s’indigne, personne ne réclame des comptes.

Oui, les Français ont choisi d’accepter le terrorisme, et je respecte leur choix.

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Après les attentats de Charlie Hebdo et de l’épicerie cacher, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré à des étudiants, le 23 janvier 2015 :  “Les jeunes Français doivent s’habituer à vivre durablement avec la menace d’attentats.” 

Les Français ont décidé de s’habituer. Ils ne sont pas descendus dans la rue manifester leur refus. Ils n’ont pas demandé à leur gouvernement qu’il assume ses fonctions régaliennes et les mette à l’abri des attentats. Je respecte leur décision.

Je suis journaliste étranger, je ne vais pas faire comme mes confrères français.

Imaginez si j’accusais les victimes des attentats de Paris et de Nice de mériter leur mort en raison de la guerre en Libye et des opérations de la coalition en Irak ! Pourtant ils affirment que les innocentes victimes israéliennes des coups de couteau palestiniens méritent leur sort.

Imaginez si je disais que les actes des jihadistes de Paris, celui de Bouhlel, sont compréhensibles parce qu’ils étaient désespérés ou psychologiquement fragiles. Pourtant, mes confrères français ne cessent de justifier les attentats des terroristes palestiniens : ils seraient, disent-ils “désespérés” de ne pas être entendus.

Imaginez que je trouve scandaleux que la France ait fermé ses frontières pour empêcher les terroristes d’entrer sur le territoire afin de commettre d’autres attentats. Mes confrères ont critiqué Israël lorsqu’elle a fermé la sienne en construisant une barrière. En Israël, le même attentat qu’au Bataclan s’est produit à la discothèque Dolphinarium de Tel Aviv. De nombreux musulmans ont lancé leur voiture sur la foule et écrasé les piétons comme à Nice.

Je respecte les Français : ils ont choisi librement et démocratiquement un président. Il à nommé une ministre de la justice, Christiane Taubira, qui laissait les jihadistes en liberté. Je respecte ce choix, il est d’une humanité que je n’ai pas : je pense plus aux victimes qu’au bien-être des terroristes.

Les Français ont choisi le pacifisme et le laxisme vis-à-vis des islamistes. Ils ont choisi la réinsertion des jihadistes qui rentrent du combat en Syrie. Ils ont choisi de ne pas nommer l’ennemi, mais au contraire d’insulter ceux qui dénoncent l’islam. Je respecte leur choix.

Ils ont décidé de laisser en liberté les musulmans radicaux fichés S pour ne pas les stigmatiser, tout en sachant que cela leur faisait courir un plus grand risque d’attentats terroristes. Je respecte cette décision.

Ils ont interdit aux citoyens de porter des armes (l’inverse aurait évité une grande partie des 89 morts du Bataclan, car des citoyens armés auraient éliminé les tueurs), et ils ont décidé de ne pas retirer leurs armes aux dealers de drogue des banlieues, mi-dealers mi-islamistes, de ne pas désarmer les salafistes pour ne pas paraître islamophobes. Je respecte ce choix politique.

J’ai le plus grand respect pour le courage du Premier ministre qui préfère exposer ses concitoyens à la mort pour ne pas froisser sa population musulmane

Les 129 morts et les 350 blessés du 13 novembre, les 84 morts et 200 blessés du 14 juillet sont le prix à payer lorsqu’on décide d’avoir cette tolérance vis à vis des jihadistes français, des salafistes français, des Frères musulmans français, et de l’islam de France. Se sacrifier pour montrer l’amour et la tolérance envers la diversité est admirable et je le respecte.

J’ai le plus grand respect pour le courage du Premier ministre : il préfère exposer ses concitoyens à la mort pour ne pas froisser sa population musulmane, pour éviter d’emprisonner les radicaux. Il a le courage de le dire aux Français. Et les Français ont le courage de l’accepter.

Le gouvernement français a été démocratiquement élu, les Français vivent en démocratie, avec la liberté d’expression, de choix, de manifester leur mécontentement ou leur accord – et les Français savent mieux que personne descendre dans la rue lorsqu’ils ne sont pas d’accord.

D’une humilité admirable, les Français ne prononcent jamais un mot déplacé contre Mahomet et Allah, même s’ils meurent en leur nom.

Les Français ne sont pas descendus dans la rue pour dénoncer le terrorisme, l’islam, l’islamisation, les attentats et les morts parce qu’ils sont tolérants, humanistes, accueillants. Quand ils ont manifesté Je Suis Charlie, ce n’était pas tout à fait vrai : ils n’ont jamais, comme Charlie, offensé en le caricaturant le prophète de l’islam. Au contraire, d’une humilité admirable, les Français ne prononcent jamais un mot déplacé contre Mahomet et Allah, même s’ils meurent en leur nom.

Les Français ne sont pas descendus dans la rue pour questionner l’arrivée de centaines de milliers de migrants et réfugiés, infiltrés comme on l’a vu par des combattants de l’Etat islamique – en fait, ils n’étaient que 700 personnes à l’appel de Riposte laïque contre l’immigration. Voilà un peuple qui sait ouvrir les bras.

Ce qui arrive, les attentats, est la conséquence de tout ce qui précède. Ce qui arrive, les morts, est le prix à payer de cette politique, et les Français ont librement choisi cette politique.

Ils ont choisi les attentats et la mort – qui seront de plus en plus nombreux et ils le savent – pour ne pas heurter une communauté. Je respecte leur choix.

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Ils ont les attentats et les morts. Les déclarations du président, de la classe politique, des médias, montrent que la France a décidé, malgré ces attentats et ces morts, de ne pas nommer le coupable, de ne pas combattre les racines de cette violence : le coran qui appelle à tuer les infidèles. Voilà une preuve de tolérance. Quel sens du sacrifice pour ne pas froisser l’islam !

Les Français ont choisi d’apaiser l’islam. Ils punissent les coupables, mais les peines sont courtes, trop courtes pour empêcher les terroristes de recommencer. Les coupables des attentats de janvier 2015 étaient tous radicaux, tous récidivistes, tous dangereux, et tous en liberté. Un pays qui préfère laisser sa population se faire tuer à la cruauté de longues peines de prison pour les terroristes, je trouve cela admirable et je le respecte.

Les Français ont décidé de laisser les radicaux, musulmans fichés S, libres d’aller et venir, de s’armer pourquoi pas, de préparer d’autres attentats – et il y a d’autres attentats.

Qui suis-je pour critiquer les choix des Français ?

Se sacrifier pour rester une terre d’accueil, quels que soient les dangers, montre un sens du renoncement exemplaire.

Décider d’abandonner leur civilisation, leurs traditions, leurs racines, leur identité, leur culture, pour s’adapter à celles d’autres civilisations est un choix de vie vertueux. Nous Israéliens n’avons pas cette vertu : nous nous obstinons à refuser d’abandonner nos traditions, notre passé, notre culture, notre terre et nos racines comme le monde entier l’exige de nous.

Je respecte leur décision de “s’habituer à vivre durablement avec la menace d’attentats”. Et aux paroles s’ajoutent leurs actes : après les morts du 13 novembre, après les morts de Nice, les Français allument des bougies, ne protestent pas, ne hurlent pas, ne crient pas, ne se révoltent pas : ils acceptent et s’habituent. Ils refusent la haine. Quel peuple, quel sens du sacrifice !

Après le 13 novembre, les citoyens israéliens ont manifesté en soutien des Français. Des milliers se sont réunis à Tel Aviv et ont chanté la Marseillaise.

Aucun média français n’a retransmis cette émouvante marque de solidarité.

Après l’attentat de Nice, les citoyens israéliens ont encore manifesté leur soutien à la France. Les médias n’ont toujours rien dit.

Vous me direz, les médias n’ont pas non plus montré les Arabes palestiniens qui ont fait la fête en apprenant le carnage de novembre, ni ceux de Turquie célébrant les morts de Nice.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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