Publié par Guy Millière le 17 novembre 2015

islam-is-not-a-race

 

Guy Millière – Je ne regarde plus du tout les chaînes d’information françaises, même avec parcimonie. Je ne peux regarder un programme ces derniers temps sans voir ce pianiste qui est venu jouer au milieu de la rue la chanson de John Lennon, Imagine.

Oui, j’aimerais imaginer un monde en paix, mais je sais que la paix ne viendra pas, si elle doit venir d’un pianiste venu jouer au milieu d’une rue. Je sais que la paix ne viendra pas d’une chanson de John Lennon. Je sais que la paix ne viendra pas de petites bougies allumées place de la République, ou de drapeaux tricolores déployés un peu partout. Je sais que la paix ne viendra pas des larmes, même si je comprends pleinement la douleur de ceux qui ont perdu des proches ou des amis dans les attentats de vendredi 13 novembre.

Je sais que la paix ne viendra pas des actions de l’armée française contre l’Etat Islamique, actions qui auront peu d’impact, et auxquelles l’Etat Islamique s’est sans aucun doute préparé.

Je sais que la paix ne viendra pas du discours de François Hollande, même s’il fait quelques pas dans la bonne direction.

Je sais que, dire que la guerre doit être menée contre l’Etat Islamique, est très insuffisant, maintenant que l’Etat Islamique est disséminé sur trois continents, et dans une vingtaine de pays, et ne se limite pas à ce qu’il est en Syrie et en Irak.

Je sais que prévoir une vaste coalition qui inclurait l’Iran est une inepte monstruosité : combattre l’islamisme par l’islamisme, quelle bonne idée ! La France a failli recevoir le Président potiche du régime des mollahs, et celui-ci est censé avoir rejoint la « communauté internationale ». Qui serait assez stupide pour penser cela ?

Je sais que penser à une coalition incluant la Turquie, elle-même islamiste, et grâce à laquelle l’Etat Islamique survit est une autre inepte monstruosité : la cible d’Erdogan, ce sont, essentiellement les Kurdes !

Je sais que de nombreux Français ont un penchant pour la Russie, et, parce que l’amour rend aveugle, sont aveugles concernant Poutine, qui veut surtout sauver ce qui reste du régime syrien, et n’est pas très pressé de détruire l’Etat Islamique, parce que celui-ci lui sert de moyen de pression sur l’Arabie Saoudite, qu’il veut voir se rapprocher de lui, et parce qu’il craint des opérations islamistes en Russie même, où l’Etat Islamique est très présent.

Je sais que le grand absent de l’équation est le sinistre personnage qui est encore pour un an à la Maison Banche, et qui ne fera rien pour détruire l’Etat Islamique, parce que la Russie ne veut pas détruire l’Etat Islamique et parce que (je le dis pour ceux qui ne comprennent rien à la situation, autrement dit tous les spécialistes de la spécialité, qui passent leur temps à la télévision parce qu’ils se trompent constamment sur tous les sujets qu’ils abordent, c’est ce qui en fait des spécialistes de la spécialité), l’Iran ne veut pas que l’Etat Islamique soit détruit : l’Iran lui aussi veut que l’Arabie Saoudite, l’Egypte, et aussi la Jordanie soient déstabilisés, et l’Etat Islamique orienté dans la bonne direction est un bon instrument pour cela.

Hollande prend des poses, court comme un canard sans tête. S’il voulait se donner une tête avec un cerveau, il penserait à l’article 5 de la charte de l’OTAN, dirait que la France est en guerre et demanderait à Obama de réagir en chef du monde libre. Obama ne ferait rien, mais on verrait, au moins, que le roi est nu.

L’ordre du monde mis en place après 1945 est en ruine, par l’œuvre d’Obama, et cela, nul ne le dira

La triste réalité est que l’ordre du monde mis en place après 1945 est en ruine, par l’œuvre d’Obama, et cela, nul ne le dira.

La réalité est que l’Europe est en lambeaux, et que ce n’est que le début.

Comme l’écrivait récemment Mark Steyn, les barbares sont dans les murs de l’Europe, et il est trop tard pour fermer les frontières.

La réalité est qu’il y aura d’autres attentats meurtriers : ceux du 13 novembre sont, pour partie, des attentats ratés. Il y aura des attentats réussis. C’est effroyable, mais c’est ainsi.

La réalité est que tous ceux qui se réjouissaient de l’élection d’Obama il y a sept ans devraient se réjouir à plus haute voix : ils l’ont voulu, ils l’ont.

Les dirigeants français ont peur, très peur, et réagissent lâchement

La réalité est que les dirigeants français ont peur, très peur, et réagissent lâchement : jamais Israël n’est cité parmi les pays victimes du terrorisme islamique. Quand on veut s’allier avec l’Iran, on fait des choix.

La réalité est que désigner l’Etat Islamique comme l’ennemi n’a aucun sens. Avant l’Etat Islamique, il y avait al Qaida, après l’Etat islamique il y aura autre chose, et avant il y avait autre chose encore.

L’ennemi est l’islam radical. Point. Et l’ennemi est l’islam radical partout où il agit et parle.

L’islam radical est une excroissance de l’islam, et il y a un problème découlant de ce qu’est l’islam.

Il y a un problème découlant de ce que tout débat sur le sujet est devenu impossible, car s’y risquer est risquer sa vie.

Dès que certains sujets sont abordés, les modérés sont au abonnés absents. Et ils ont les renforts du politiquement correct disséminé par des armées d’abrutis tels le pianiste dont je parlais au début.

Cet article vous a intéressé ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

J’ai mis sur ma page Facebook récemment un article de Salem ben Ammar : j’a reçu une bordée d’injures par divers Musulmans, à l’évidence ouverts au débat, et se disant « modérés », bien sûr.

Certains étaient de mes anciens étudiants, et j’ai pu voir qu’enseigner dans l’université française de nos jours est à peu près aussi utile qu’uriner dans un violon en espérant faire de la musique. Le lavage de cerveau commence à la maternelle, il passe par l’université, il se poursuit à la télévision. Certains étudiants très intelligents m’ont dit que l’islam était une race, et que je devrais être exclu de l’université : ils ont découvert que je venais de m’exclure moi-même en prenant ma retraite pour me livrer à d’autres activités. Ils en sont restés dépités. Certains m’ont dit que je devrais lire le Coran. J’en ai déduit que l’université ne rendait pas seulement con, mais arrogant.

J’en ai déduit, surtout, que la France était dans un état désespéré.

J’imagine, un monde sans l’islam. Combien de vies seraient sauvées ! Combien de monuments seraient toujours là ! Comme ce serait facile de prendre l’avion !

Et puisque j’ai commencé en parlant de la chanson de John Lennon, je dirai que j’imagine, un monde sans l’islam. Combien de vies seraient sauvées ! Combien de monuments seraient toujours là ! Comme ce serait facile de prendre l’avion !

Je sais, il y aurait sans doute d’autres totalitarismes. Les étudiants cons, arrogants et islamophiles d’aujourd’hui, il y a trente ans, adoraient Mao ou Che Guevara. Il y a soixante dix ans, les mêmes adoraient Staline.

Il est des jours où je me demande pourquoi j’écris et où je repense aux conversations que j’avais avec Jean-François Revel à la fin de sa vie, quand nous partagions un déjeuner. Je repense aussi aux conversations que j’avais avec André Glucksmann : c’était un homme bien, et courageux. Je ne lui ai pas rendu hommage ici tant l’actualité s’est fait pressante. J’aurais au moins écrit ces quelques mots. Il y a de moins en moins d’hommes bien et courageux. Bientôt il n’y aura plus personne. Et je me demande moi-même pourquoi j’écris encore.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous