Publié par Magali Marc le 28 novembre 2015

David Ouelette CIJA copie écran Youtube

Depuis des années, David Ouellette, l’infatigable directeur associé aux affaires publiques du Québec pour le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), rédige lettre sur lettre, plainte sur plainte auprès de l’ombudsman de la chaîne publique Radio Canada pour relever des inexactitudes, des faussetés, des analyses biaisées antisionistes commises par ses journalistes et analystes.

Finalement M. Ouellette a obtenu qu’un journaliste fautif, François Brousseau reconnaisse en ondes ses erreurs et les corrige !

Aucun média, aucune agence de presse n’échappe à sa vigilance : il montre aux journalistes comment ils devraient faire leur travail

Sur son blogue, David Ouellette n’y va pas de main morte : Radio Canada, ses journalistes et ses «analystes» plus militants qu’observateurs, les quotidiens La Presse, Le Devoir et leur dépendance des dépêches de l’AFP, tout le monde y passe. Aucun média, aucune agence de presse n’échappe à sa vigilance.

Sa méthode est simple: il n’accuse personne d’antisémitisme, il ne tombe jamais dans les attaques personnelles ou les insultes, il ne fait pas de procès d’intention.

David examine, décortique minutieusement, relève patiemment les erreurs factuelles dans les reportages, les raccourcis, les omissions, les analyses biaisées, toujours avec citations et preuves à l’appui.

Bref il montre aux journalistes comment ils devraient faire leur travail.

Cette approche a finalement était payante.

Avec les fidèles lecteurs de Dreuz, nous n’en finissons plus de relever les faussetés et les contorsions verbales que nous voyons quotidiennement dans les médias de masse dont le but est toujours d’innocenter les Arabes vivant en Israël quoiqu’ils fassent et d’accuser les Israéliens quoiqu’ils subissent.

Je suis depuis des années les efforts de David Ouellette.

Ses correspondances avec Pierre Tourangeau, l’Ombudsman de Radio Canada, depuis au moins 5 ans (probablement davantage) pourraient fournir la matière d’un livre, que dis-je, d’une encyclopédie !

Voyant les blâmes émis périodiquement par Pierre Tourangeau et toujours pas de changement et des reportages et analyses toujours aussi biaisés, j’étais dégoûtée de cette chaîne publique et je me demandais si David n’était pas en train de pédaler dans le vide.

J’avais tort. David n’a pas lâché et l’Ombudsman a perdu patience.

Mais commençons par le commencement.

Plainte, réponse de la direction, demande de révision et révision

Des inexactitudes et manquant aux valeurs d’équilibre et d’impartialité des Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada

Le 10 octobre dernier, David attrape pour l’énième fois François Brousseau commettant des inexactitudes et manquant aux valeurs d’équilibre et d’impartialité des Normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada. Il signale à cette chaîne publique que deux chroniques de son analyste-maison, François Brousseau, concernant la vague de terrorisme palestinien étaient «truffées d’erreurs, d’omissions, de distorsions et de fabrications».

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Dans un premier temps, David reçoit une réponse de la direction de Radio Canada reconnaissant qu’effectivement :

“Quelques imprécisions et inexactitudes se sont …glissées [dans les deux chroniques de François Brousseau]… Le dôme du Rocher est un sanctuaire et non une mosquée comme celle d’Al-Aqsa. M. Brousseau le sait pertinemment. Il a commis une erreur d’inattention dans le feu de la conversation en direct en parlant de deux mosquées sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, le 5 octobre dernier.

Vous critiquez aussi la mention d’un incident impliquant des soldats israéliens filmés en train d’escalader le dôme du Rocher. Le chroniqueur admet qu’il a mal interprété le contenu de la vidéo.

Quant aux échanges de coups de feu dans la mosquée Al-Aqsa, François Brousseau avait indiqué en ondes qu’il rapportait les propos de Palestiniens. Par ailleurs, dans l’analyse du 9 octobre qui vous a déplu, nous convenons qu’il aurait fallu éviter l’emploi de l’adverbe “surtout” pour parler des attaques au couteau contre des colons juifs.”

Mais David n’est pas satisfait, il revient à la charge :

“Il est consternant que le service de l’Information qualifie d'”imprécision” ou d'”inexactitude” le fait que M. Brousseau ait reproché à Israël une “suprême provocation” qui n’est en fait que le produit de son imagination pour “expliquer” la violence palestinienne. Ici aussi, l’énormité de cette fable de M. Brousseau méritait une rectification aussi visible que la fausse information diffusée. J’en profite pour noter que M. Brousseau a une propension à prêter non seulement des actes, mais aussi des intentions à Israël, comme lorsqu’il prétend que la vague de violence terroriste palestinienne “fait l’affaire” de certains en Israël (L’heure de pointe, Toronto, 21 octobre 2015).

Quant à la prétention de M. Brousseau qu’en date du 9 octobre dernier, les attaques au couteau ciblaient “surtout” des colons juifs, ce n’est pas l’adverbe qui fait problème, mais le fait que la majorité des attaques avaient ciblé des Israéliens à l’extérieur des colonies. Retirer l’adverbe “surtout” aurait été tout aussi inexact et créé la fausse impression que les agresseurs palestiniens font une distinction entre civils juifs israéliens et colons juifs, ce qui n’est, à juger du bilan des agressions, aucunement le cas.

Votre réponse n’abordant malheureusement pas toutes les objections que j’ai soulevées et me paraissant insuffisante sur les points qu’elle a retenus, je prie l’ombudsman de procéder à une révision.”

Le 26 novembre dernier, l’Ombudsman rend publique les plaintes et révision et conclut qu’en fin de compte, le journaliste a profité de sa présence du 23 novembre 2015 à l’émission Midi info pour revenir sur les éléments abordés dans ses chroniques du 5 et du 9 octobre, dont se plaint M. Ouellette, et rectifier les erreurs relevées par celui-ci.

Voici, en partie, ce qu’a dit François Brousseau :

« … D’abord j’ai erronément interprété une vidéo diffusée par une chaîne russe où on voyait des forces de l’ordre intervenant sur fond du dôme du Rocher … j’avais dit les deux mosquées, (mais en fait elle) n’a pas le statut de mosquée comme la mosquée Al-Aqsa qui est juste devant. Or, j’ai dit qu’elles [les forces de l’ordre israéliennes] avaient escaladé le Dôme du Rocher. C’était faux. Les forces de l’ordre israéliennes ne sont pas allées jusqu’à escalader ces bâtiments, sacré pour les musulmans.

Secundo, j’ai parlé de la vague d’attaques au couteau … en disant qu’elles avaient surtout eu lieu dans les colonies. En fait, ces attaques ont surtout … visé des citoyens juifs israéliens en Israël même et les auteurs de ces agressions étaient surtout des citoyens israéliens arabes plutôt que des Palestiniens des territoires occupés.

Enfin, on m’a reproché d’avoir trop mis l’accent sur la responsabilité de monsieur Nétanyahou dans cet épisode en omettant par exemple les déclarations israéliennes sur le maintien du statu quo, à savoir, les musulmans ont le droit de prier là-haut, mais pas les juifs …. j’ai évoqué cette peur des Palestiniens comme motif de la révolte actuelle, mais jamais je ne l’ai présentée comme reposant sur un fait avéré …»

Ombudsman : Si on est incapable de traiter les sujets qui touchent à la question israélo-palestinienne avec tout le sérieux qu’ils méritent, qu’on les oublie, ce serait encore préférable

Pour l’Ombudsman Pierre Tourangeau, le dossier est clos, mais il a fallu qu’auparavant il perde patience et écrive :

«Je l’ai dit très souvent, beaucoup trop souvent en fait, la situation entre Israël et les Palestiniens est extrêmement complexe et ne s’accommode pas d’approximations ni d’à-peu-près. On n’écrit pas sur les sujets s’y rapportant par-dessus l’épaule.

J’ajoute que j’aimerais bien arrêter de répéter la même chose. Si on est incapable de traiter les sujets qui touchent à la question israélo-palestinienne avec tout le sérieux qu’ils méritent, qu’on les oublie, ce serait encore préférable.»

David Ouellette trouve que le méa culpa de François Brousseau est «imparfait et tardif » mais il note qu’il s’agit tout de même d’un «rare rectificatif sur les ondes de Radio-Canada.»

Il conclut :

«La crédibilité de Radio-Canada dans le dossier israélo-palestinien n’en serait que plus grande si on y corrigeait rapidement les erreurs sans devoir recourir à l’ombudsman …»

Quant à moi, j’espère que les médias lisent ce communiqué de l’Ombudsman et prennent des notes. Mais je ne me fais pas d’illusion …

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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