Publié par Gilles William Goldnadel le 27 janvier 2016

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Gilles-William Goldnadel déplore le manque de fermeté de l’État face à ce qui menace ses citoyens. Pour lui, cette faiblesse vient de la constante culpabilisation française provoquée par ce qu’il appelle «l’islamo-gauchisme».

Je suis pris d’un grand doute : faut-il douter du doute ? Avant la mort de Dieu, et par la grâce de sa religion, l’homme d’Occident ne doutait pas. Ni de son divin roi, ni des institutions qui procédaient de lui. C’est en semant le doute que les philosophes ont fait germer la démocratie aux lumières de la raison. Au fond, le combat d’aujourd’hui oppose ceux qui se font gloire, mais un peu trop, de douter d’eux-mêmes, à ceux qui détestent tellement le doute qu’ils vont jusqu’à l’ôter de la tête des douteux en la coupant en deux.

Le problème se gâte, lorsque dans le camp du doute, une douteuse gauche ne doute de rien et surtout pas de sa supériorité indubitable à préférer l’Autre qui ne doute pas, à son douteux voisin.

je n’érige plus le doute en valeur suprême, et je me fais quelque honneur d’avoir des certitudes

Lorsque dans le même temps, dans le camp retranché qui tranche impitoyablement au nom de Dieu le miséricordieux, on subodore partout des complots diaboliques et qu’on doute de tout.

En ce qui me concerne, je n’érige plus le doute en valeur suprême, et je me fais quelque honneur d’avoir des certitudes.

Ainsi, je suis certain que l’islamo-gauchisme, en dépit de sa déroute intellectuelle consommée sur le terrain des faits, a encore de beaux jours devant lui grâce au village virtuel.

S’il en était autrement, Jean-Louis Bianco aurait démissionné de la présidence de l’Observatoire de la laïcité. Voilà un observateur d’une rare clairvoyance, qui, sitôt arrivé à son poste ne voyait aucun problème pour la laïcité dans une France assiégée par les ennemis du doute.

Voilà son rapporteur, M. Cadène, considérant sur Twitter, que Mme Badinter n’avait ni plus ni moins que détruit trois années de subtile pédagogie pour avoir osé dire, au nom de la laïcité, qu’il ne fallait pas céder à ce terrorisme intellectuel qui mettait sous la gorge des douteux récalcitrants un couteau nommé «tais-toi islamophobe !»

S’il en était autrement, dans la France paraît-il en plein état d’urgence, un millier de migrants, appuyés par des gauchistes violents détestant les frontières n’auraient pas pris d’assaut un navire à Calais, au désespoir des calaisiens abandonnés par un État qui doute tout en bombant le torse.

Ainsi on apprenait (le Figaro du 23 janvier) que c’était désormais, en 2015, quatre illégaux sur cinq qui n’étaient plus reconduits à la frontière, quand bien même tout droit à se maintenir sur le sol français leur était refusé. Les «No Borders» de Calais auraient tort de douter.

Mais c’est sans doute le traitement médiatique infligé jeudi soir à Alain Finkielkraut sur la deuxième chaîne nationale du service prétendument public qui témoigne le mieux de la vigueur persistante de l’islamo-gauchisme au sein d’une France cliniquement schizophrénique.

D’abord le dérisoire, à traiter avec une stoïque résignation : le laïus sans fin d’une enseignante musulmane et militante, au sourire joliment hypocrite débitant, entre deux aimables injures, une injonction de se taire et quelques sous-entendus antijuifs, un discours victimaire formaté, parsemé de poncifs et de «nous inclusifs», imperméable aux faits, à commencer par la souffrance infligée aux autres par l’islam radical. Une ennemie implacable du doute en habit de ville.

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Ensuite, l’essentiel : la raison profonde pour laquelle se trouvent tétanisés les plus intelligents et les plus honnêtes devant un discours pourtant manifestement inepte et malhonnête. Pourquoi devoir supporter l’insupportable ? Et si, au fond, il ne s’agissait pas de payer un demi-siècle de relativisme, de mauvaise conscience et de doute excessif ? Et si les esprits les moins formatés et aujourd’hui les plus formateurs n’étaient pas non plus sortis indemnes de 50 ans de dressage insidieux ? Et si Finkielkraut lui-même, n’était pas victime, malgré lui et tout le en sachant, et tout comme moi parfois, de cette peur d’être réprouvé, retranché et décapité intellectuellement et moralement qui paralyse les meilleurs d’entre nous devant le discours primaire et victimaire proféré au sein du grand temple xénophile ? Et si le réflexe pavlovien de ne pas vouloir être mis à mort par le pouvoir de l’astre gauchiste déclinant était tout de même plus fort que cette forte réflexion qui lui permet de savoir combien l’astre est désastreux ?

Nul doute que sinon, il aurait répliqué à la sympathisante des Indigènes de la République dévoilée, avec un doux sourire, que non, si tous les musulmans n’étaient évidemment pas coupables des horreurs commises par l’islam de guerre, ils n’étaient certainement pas non plus les premières victimes. Il aurait ajouté calmement que ce n’était pas des femmes musulmanes que l’on violentait dans les rues d’Allemagne ni leurs enfants que l’on poursuivait pour les assassiner dans les écoles de France. Il aurait conclu paisiblement en disant que la chanson de la stigmatisation était désormais inaudible pour des Français, y compris souvent musulmans, à l’oreille musicale éduquée par la dure réalité.

Comme je l’écrivais dans ces mêmes colonnes, si on ne liquide pas sans la moindre faiblesse, intellectuellement et médiatiquement l’islamo- gauchisme, c’est lui qui nous liquidera.

Car en temps de guerre, le doute n’est guère permis.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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