Voici les arguments contre Hillary Clinton d’un électeur de gauche américain. A lire de TRES PRES et jusqu’au bout – non, vous ne les trouverez pas dans le HuffPost français.

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Hillary Clinton devrait s’effacer devant Bernie Sanders avant que le FBI révèle ce qu’il a découvert, titre en gros un article remarqué du Huffington Post d’aujourd’hui.

L’article est signé H. A. Goodman, journaliste politique pour le Cleveland Plain Dealer, The Baltimore Sun, The Hill, Salon, et The Jerusalem Post, explique que des millions de Démocrates votent pour un candidat à la présidentielle qui fait l’objet d’une enquête du FBI.

“Ces électeurs, explique Goodman, soit ils ne savent pas que l’enquête du FBI sur les emails de Clinton dure depuis un an, soit ils s’en moquent, où bien voteraient pour Clinton même si elle est accusée de trahison selon la loi sur l’Espionage.

“Potentiellement, notre prochain Chef des armées sera bientôt interrogé par le FBI, ainsi que ses proches collaborateurs. Cette sorte de choses n’arriverait jamais dans une autre démocratie, mais la politique américaine est spéciale.

Bernie Sanders, politiquement, a le vent en poupe. Il a le soutien de l’Amérique profonde, et il peut mieux battre Donald Trump que Clinton. Sanders est monté plus haut que Clinton, dans les sondages nationaux, alors qu’il était derrière elle de 50 points il n’y a pas si longtemps. Par contraste, Clinton  a perdu la tête de la course devant Obama en 2008 et Sanders.

De plus, Trump ne va pas y aller avec le dos de la cuillère concernant les emails, ainsi qu’avec tous les autres scandales associés aux deux Clinton. Et Trump est déjà devant Clinton dans certains sondages.

Ne soyez pas si sûr que Trump ne puisse pas battre Clinton à la présidentielle, même si le FBI ne recommande pas les poursuites pénales. Une fois qu’il aura pivoté pour devenir un semi-normal être humain, et qu’il aura pris ses distances avec les propos racistes qu’il a employé pour prendre du pouvoir au sein du GOP, Clinton devra affronter un Trump plus “aimable”. Dans une bataille entre deux personnes qui ont des taux défavorables importants, la personne qui a mis en danger la sécurité nationale avec son serveur privé peut facilement perdre.

Imaginons le meilleur scénario : Clinton n’est pas déférée à la justice, mais le FBI confirme qu’elle a mis en danger la sécurité nationale. Et bien les Républicains feront de ce meilleur scénario leur argument de campagne pour expliquer que Clinton représente un danger politique majeur. Clinton se retrouverait sur la défensive pendant tous les débats télévisés contre Trump.

Cette dynamique n’existe pas avec Bernie Sanders contre Trump. Tout ce que Bernie doit faire, c’est pointer son doigt et expliquer à l’Amérique que Trump incarne tout ce qui est mauvais avec l’argent et la politique. Bernie n’a aucun dossier controversé, ni aucun discours pour Wall Street qu’il ne peut pas révéler. Et Bernie n’a jamais accepté d’argent de Donald Trump, contrairement à Hillary Clinton. Alors que Bernie peut facilement prendre ses distances avec Trump, Clinton est trop proche de lui, spécialement au travers de leur cercle d’amis communs.

Il y a une raison pour laquelle Trump a invité les Clinton à son mariage et qu’ils sont venus, et pas Bernie et Jane Sanders. Il y a aussi une raison pour laquelle Trump joue au golf avec Bill [Clinton], et pas avec Bernie.

Cependant, la raison la plus importante pour laquelle Clinton devrait céder sa place à Bernie Sanders, c’est à cause des répercussions politiques de l’enquête du FBI sur ses emails. Le sort du parti Démocrate dépend de quand le FBI rendra ses conclusions : avant ou après la convention démocrate.

Que se passera-t-il si Clinton est nominée, et que le FBI recommande des poursuites pénales après le 25 juillet 2016 ?

Si le FBI recommande les poursuites, et que le Département de la justice dépose plainte contre Hillary Clinton, le parti Démocrate offrira la Maison Blanche à Donald Trump.

Il y eu une époque où Bernie Sanders aurait été le seul choix démocratique. Il n’y a pas si longtemps, une enquête du FBI équivalait à la fin abrupte d’une campagne présidentielle. Clinton aurait été contrainte de céder sa place, n’importe quand dans l’histoire des Etats Unis avant 2016, si elle est impliquée dans une enquête criminelle du FBI.

Malheureusement, le stupide parti Républicain, combiné à la façon inquiétante dont Bill et Hillary Clinton contournent les scandales, ont teinté l’enquête du FBI de relativisme moral. A cause de Ken Starr [juge à la Cour fédérale qui a enquêté sur les Clinton], l’affaire Benghazi, et la notion que tout ce que les Républicains touchent est soit une conspiration, soit un complot pour nuire à Hillary Clinton, les électeurs se contentent de lever les yeux en l’air sur la controverse des emails.

J’explique sur CNN pourquoi seule Hillary Clinton est capable d’encaisser ces problèmes.

Ensuite, des millions de loyaux supporters d’Hillary voteraient quand même pour Clinton, même si le FBI recommande de la poursuivre en infraction avec la loi sur l’Espionage Act.

Et comme la faute de “grosse négligence” suffit pour la poursuivre selon l’Espionage Act, et qu’elle ne peut pas se défendre en argumentant qu’elle avait un serveur privé par commodité, l’inculpation est probable.

Et si l’inculpation se confirme, la fracture au sein du parti démocrate, provoquée par des gens qui voteraient tout de même pour une candidate qui affronte une inculpation criminelle, serait irréparable.

Le reste du monde nous rirait au nez, ou serait dans l’incrédulité la plus totale, si Clinton décidait sa campagne à la présidence (avec le soutien des plus loyaux), alors qu’elle risque la prison. Et soyez assuré qu’un plus grand nombre encore d’électeurs de Bernie refuseraient de voter Clinton.

Ensuite il y a le risque de condamnation pénale

Tous les commentateurs politiques, journalistes et experts légaux ont défendu Clinton en expliquant que c’est par commodité, par étourderie, qu’elle a utilisé un serveur personnel. Mais comme elle a presque certainement une raison politique pour avoir voulu éviter le réseau informatique du gouvernement américain, le Département d’Etat a de quoi inculper Clinton.