Publié par Gaia - Dreuz le 30 mai 2016

La veuve d’un policier, tué en Savoie en 2012 par des cambrioleurs qui l’ont écrasé avec leur voiture, se confie alors que le procès des meurtriers présumés s’ouvre aujourd’hui à Chambéry.

Le 11 avril 2012, Cédric Pappatico, 32 ans, brigadier-chef à la BAC (brigade anticriminalité) de Chambéry, tente d’interpeller des malfaiteurs qui cambriolent en pleine nuit un magasin Darty à Saint-Alban-Leysse (Savoie).

Pour fuir, ces derniers n’hésitent pas à renverser le policier avec leur puissant 4 x 4 Porsche Cayenne. Traîné sur plusieurs dizaines de mètres, Cédric Pappatico décédera des suites de ses blessures. Un drame qui avait agité la campagne de l’élection présidentielle à l’époque. Aujourd’hui, alors que s’ouvre à Chambéry le procès des 5 meurtriers présumés (des braqueurs de la région lyonnaise), la veuve du policier, Sandrine Pappatico, 38 ans, parle pour la première fois depuis le drame.

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Comment avez-vous vécu ce 11 avril 2012 ?


SANDRINE PAPPATICO. Lorsque des collègues de Cédric sont venus taper à ma porte, vers 5 heures du matin, pour m’annoncer la mort de mon mari, c’est comme si j’avais reçu un boulet de canon. Tout s’est écroulé autour de moi. C’était le chaos. Ce jour-là, avec mes enfants, on a tout perdu. A cette époque, j’étais enceinte de trois mois et demi. Après la mort de Cédric, j’étais une loque humaine. J’ai dû suivre une thérapie. Je ne travaille plus. Ma vie est complètement détruite. Mais je suis obligée de continuer. Pour mes deux filles de 3 ans et demi et 11 ans et demi. Et pour Cédric.


Vous pouvez nous parler de votre mari ?

Cédric, c’était l’amour de ma vie. On s’est connu à l’âge de 16 ans, à Sète. Cédric a toujours voulu être policier, interpeller les méchants, car il n’aimait pas l’injustice. Il était courageux, engagé. Il a travaillé pendant cinq ans à la BAC de Seine-Saint-Denis. Il a choisi ensuite d’aller à Chambéry pour se poser un peu, en province. Il me disait « Chambéry, c’est pas Chicago. Ne t’inquiète pas ».


Que pensez-vous des circonstances de sa mort ?


Cédric adorait son métier. Et cette nuit-là, il a voulu accomplir sa mission jusqu’au bout en procédant à l’interpellation de ces malfaiteurs. Mais il n’a pas imaginé qu’il allait se retrouver face à des gens aussi violents. Renverser un policier, le traîner avec un véhicule et lui faire perdre la vie, ça dépasse l’entendement ! J’aimerais que les accusés me disent pourquoi ils ont fait ça. Pourquoi une telle violence ? Juste pour se faire un policier ?

Les 5 accusés nient avoir été présents cette nuit-là sur les lieux du drame ?


Leur attitude me dépasse. Mais j’attends de ce procès une vérité. Il est primordial pour moi de savoir qui était au volant. Et si la responsabilité des accusés est reconnue, la sentence doit être significative. La justice le doit à Cédric. Même si pour moi, cela ne changera malheureusement rien, car mon mari, lui, il a déjà pris perpétuité.


Les policiers sont très attaqués en ce moment. Qu’en pensez-vous ?

A travers mon combat pour Cédric, je veux aussi défendre l’engagement de tous les policiers qui sont là pour protéger les citoyens. Oui, ils sont là pour nous défendre ! Quand je regarde les actualités, cela me rend folle. Aujourd’hui, les policiers ne sont plus respectés. Et en plus, on les menace. C’est gravissime. Quand je vois cette voiture de police incendiée à Paris, cela me met en colère. Là encore, je ne comprends pas. C’est juste affolant. Pourquoi tant de haine ?

© Gaïa pour www.Dreuz.info
Source : Leparisien

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