Publié par Jean-Patrick Grumberg le 5 juillet 2016
Ramallah
Ramallah

Mahmoud Abbas a brutalement décidé de mettre fin à sa coopération avec le Quartet sur le Moyen-Orient (Russie, États Unis, ONU et UE), suite à la publication de son rapport concernant le conflit de l’islam contre les juifs israéliens.

Ses conclusions ne plaisent pas à Abbas : seul Israël devait — c’est évident — faire l’objet de condamnations, mais deux critiques sont faites aux Palestiniens, ce que Abbas juge absolument intolérable.

Habitué à ce que la communauté internationale, c’est à dire l’ONU, l’UE et les États européens condamnent systématiquement Israël, le président de l’Autorité palestinienne a ressenti un choc en constatant qu’Israël n’est pas le seul visé par les critiques du Quartet, aussi l’a-t-il accusé de « parti pris pour l’État hébreu » et a-t-il décidé de le boycotter.

De vous à moi, si l’ONU et l’UE se rangeaient du côté d’Israël, ce serait un scoop, une première mondiale !

Ce qui estomaque Abbas

Abbas n’arrive pas à digérer que le Quartet ait osé dire que la violence des Arabes palestiniens est un obstacle à la paix.

  • Dans l’esprit des arabes de la région, la violence contre les juifs ne mérite même pas d’être évoquée : elle fait partie des banalités de toujours, de l’ordre de la nature, du comportement normal du musulman qui applique les préceptes du coran à la lettre, et demander à un islamiste de ne pas tuer de juifs, c’est lui demander de renoncer à l’islam, ce serait de l’apostasie, passible de la peine de mort.
  • Parler de violences, alors que le « président-non-président » (Abbas n’a aucun titre, aucun droit et aucune autorité légale puisqu’il est dans la 11e année de son mandat de 4 ans, et sa signature n’a plus aucune valeur) considère que la vague d’attentats au couteau contre les civils israéliens qui dure depuis septembre n’est pas de la violence, mais, je le cite, « une agitation populaire justifiée », est pour Abbas une anomalie.
  • Le rapport dénonce que les Palestiniens qui commettent des attentats terroristes sont publiquement glorifiés comme d’« héroïques martyrs ». Où est le problème avec ça, se demande l’Autorité palestinienne ?
  • L’autre point qui a semble-t-il rendu furieux le vieux milliardaire négationniste de Ramallah, est que dans la chronologie du préambule, le rapport évoque la violence des Palestiniens (qui ne devrait même pas être mentionnée, car c’est de « l’agitation populaire ») avant les implantations israéliennes en Judée Samarie.
  • Enfin, le rapport dénonce les « activités militantes » illégales de Gaza et l’accumulation d’armement, alors que les conditions humanitaires sont dans un état lamentable. Autrement dit : Gaza est délabré et au lieu de reconstruire, les palestiniens achètent de l’armement et construisent des tunnels.

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« L’ONU n’a aucun pouvoir, et l’UE ne parle pas d’une seule voix. La Russie est un ami des Palestiniens, mais souvent, elle passe des accords avec les États-Unis qui affectent toute la région, » a répondu Mohammad Shtayyeh, un des dirigeants du Comité central du Fatah au quotidien arabe al-Hayat en prenant connaissance du rapport.

⇒ Trou de mémoire ? Shtayyeh a « oublié » que pour établir son rapport, le Quartet a consulté des représentants de la Jordanie, d’Égypte, d’Arabie saoudite, a rencontré les ministres des Affaires étrangères de ces pays, et, surtout, a écouté les recommandations du secrétaire général de la Ligue arabe.

Shtayyeh ajoute : « le rapport ne parle que des objectifs, pas des causes. La première raison pour l’échec des négociations de paix, ce sont les implantations, elles ruinent la solution à deux États. Par conséquent, si l’une des parties veut ranimer les négociations, elle doit affronter la réalité et suggérer comment on peut parler comment et quand prendra fin l’occupation. »

Sauf que, et cela n’est pas répété, les implantations israéliennes sont régulièrement établies dans le cadre des accords d’Oslo…

Pas à une incohérence près, Shtayyeh affirme que « l’Autorité palestinienne rejette les décisions du Quartet, donc elle va négocier avec ses membres, séparément. »

L’espoir fait vivre…

Je ne suis pas diplomate, et heureusement : je renverrais bien tout ce beau monde dans sa région d’origine, en Jordanie et en Égypte, et, pour imposer (emphase sur le mot imposer) une paix digne, je jetterais aux orties cette solution absurde de deux États pour deux peuples sortie du cerveau malade des idéologues de Shalom Archav et accepté par une droite molle.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Sources :
un.org/Report-of-the-Middle-East-Quartet
independent.co.uk
jpost.com
iusbpreface.com

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