Publié par Magali Marc le 9 octobre 2016

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Alors que les journaux américains s’acharnent sur Trump, certains tel le New York Post, révèlent les failles de l’enquête du FBI concernant « l’emailgate » d’Hillary Clinton.

Le site Mother Jones, de son côté, montre que tous les journaux qui ont choisi d’appuyer un candidat à la présidentielle ont fait le choix Hillary, même ceux qui traditionnellement appuient un candidat républicain, même ceux qui n’ont jamais appuyé de candidat dans le passé. Cette belle unanimité en dit long sur l’« indépendance » des médias américains.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cet article de Paul Sperry du New York Post du 6 octobre, dont les éléments ont été repris par les sites Real Clear Politics, LawNewz, Breitbart, etc., mais par aucun média de masse à part Fox News.

Les agents du FBI sont au bord de la révolte à propos des “arrangements amicaux” dont a bénéficié Clinton dans l’affaire des courriels, et cela non plus n’a pas été révélé au grand public par les médias traditionnels.

D’anciens agents du FBI estiment que le directeur du FBI, James Comey, a entaché de façon permanente la réputation du Bureau, connu pour ses enquêtes sans concession, en disculpant lâchement la mauvaise gestion d’informations classifiées par l’ancienne secrétaire d’État, Hillary Clinton, qui a utilisé un serveur de messagerie privé non autorisé.

Placé sous le feu des critiques du Congrès, Comey a fait valoir la semaine dernière que cette affaire a été étudiée par des agents expérimentés du FBI, et que « donc, si j’ai raté mon coup, ils sont également responsables. »

Mais les agents disent que Comey a lié les mains des enquêteurs en acceptant des règles de base inouïes ainsi que d’autres exigences des avocats et des conseillers de Clinton qui ont eu pour effet de limiter leur enquête.

« Au cours de mes 25 ans avec le bureau, je n’ai jamais accepté de règles de base lors de mes entretiens », a déclaré l’agent à la retraite Dennis V. Hughes, le premier à avoir dirigé l’Unité des enquêtes informatiques du FBI.

Au lieu d’aller voir les procureurs et d’utiliser le grand jury comme levier pour contraindre les témoignages et saisir des preuves, Comey a accordé l’immunité à plusieurs témoins clés, y compris des personnes qui auraient pu éventuellement être la cible d’une enquête approfondie.

Les offres d’immunité étaient accompagnées d’accords scandaleux, y compris l’arrêt des recherches de documents sur l’ordinateur portable Dell de l’ancienne chef du personnel de Clinton, Cheryl Mills, créés après le 31 janvier 2015, quand elle a communiqué avec l’administrateur du serveur pour faire détruire les e-mails.

Comey a également accepté la destruction de cet ordinateur de Mills suite à une recherche limitée, empêchant de ce fait le Congrès de lire les fameux e-mails, et faisant du FBI un complice de destruction de preuves.

Les témoins, après avoir été protégés par un accord d’immunité par Comey, ont néanmoins eu des “défaillances chroniques” de mémoire, ont refusé de répondre à certaines questions en se sont protégeant – fallacieusement – derrière la règle de confidentialité entre un avocat et son client, et au moins deux d’entre eux ont fait des fausses déclarations.

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Et Comey a accepté tout cela…

De plus, Comey a convenu d’un accord visant à faire d’Hillary Clinton un témoin « volontaire » lors d’une journée de congé, et a même autorisé son ex-chef de cabinet à assister à l’entrevue en tant qu’avocate, en dépit du fait qu’elle était elle aussi visée par l’enquête.

L’interview de Clinton, aboutissement d’une enquête menée depuis un an, n’a duré que 3 heures et demie. En dépit de quelque 40 “épisodes d’amnésie”, Clinton n’a pas été rappelée pour un autre interrogatoire ; et trois jours plus tard, Comey l’a exonérée de tout acte délictuel.

« Le FBI s’est politisé, et sa réputation va en souffrir pendant longtemps », a déclaré Hughes. « J’en tiens le Directeur Comey pour responsable. »

L’agent retraité du FBI, Michael M. Biasello est d’accord : « Comey, à lui seul, a ruiné la réputation de l’organisation. »

Les accommodements dont ont bénéficié Clinton et ses conseillers sont « sans précédent » [dans l’histoire du FBI] a ajouté Biasello, “ce qui revient à dire que le résultat [de l’enquête] était prévu à l’avance. » Il a qualifié de « lâche » la décision de Comey de ne pas recommander de poursuites contre Clinton.

« Chaque mois, pendant 27 ans, j’ai reçu des avertissements oraux et par voie informatique concernant le protocole approprié pour le traitement de documents top-secrets et confidentiels, et j’ai été informé des sanctions sévères, incluant des poursuites et l’incarcération » dans le cas de mauvaise gestion de tels documents, a-t-il souligné. « Si mes collègues ou moi-même avions eu un comportement aussi négligent, de la même ampleur que celui d’Hillary Clinton, tel que décrit par Comey, nous serions tous en train de croupir à Leavenworth [NDLR : en référence à cette petite ville où se trouvent de nombreuses prisons, fédérale et d’Etat, expression équivalente à “envoyer au bagne”]. »

L’ancien agent du FBI, I.C. Smith, connaît bien le sujet sur la corruption des Clinton. Après avoir travaillé au quartier général du FBI en tant que chef de section de la Division de la sécurité nationale, il a pris sa retraite comme agent spécial responsable du bureau de Little Rock, en Arkansas, un bureau local où il avait enquêté sur les plus gros collecteurs de fonds des Clinton dans des affaires de corruption publique et même d’espionnage pour le compte des Chinois.

« Les agents du FBI qui sont bouleversés par la décision de James Comey ont toutes les raisons de se sentir ainsi », a déclaré Smith. « Il est clair qu’une norme différente a été appliquée à Clinton. »

« Je ne doute pas que des procureurs ingénieux et des agents du FBI auraient pu parvenir à des accusations et qu’elle aurait fait l’objet de poursuites », a ajouté l’ancien agent du FBI. « Ce qu’elle a fait, pour toute personne qui a accès à des informations classées secrètes, est absolument odieux. »

Smith a déclaré que le Congrès devrait assigner comme témoins les enquêteurs du FBI afin qu’ils révèlent quels ordres ils ont reçus de la part de Comey et de leurs supérieurs : « Il serait intéressant de voir ce qui se passerait si ceux qui ont participé à l’enquête étaient interrogés sous la foi du serment. »

Mais Comey a fait signer aux 25 agents qui ont travaillé sur le dossier Clinton des accords de confidentialité. C’est pourquoi beaucoup disent que le moral est tombé bien bas, au FBI.

« Avec toutes les lacunes de l’enquête, le directeur donne du FBI une bien mauvaise réputation » a déclaré un agent du bureau local de Washington. « Le public a l’impression que le FBI a été politisé et qu’il a abandonné le pays. »

« Comey a transformé une institution jadis fière et réputée pour son indépendance, en un organisme qui plie sous la pression électorale, distribue des immunités politiques aux candidats et pardonne leurs complices. Il a fait du FBI le ‘Bureau fédéral de l’Immunité’ et il a perdu la confiance et le respect non seulement de ses agents, mais du pays en général. Il devrait démissionner. »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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