Publié par Guy Millière le 10 octobre 2016

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Nul ne peut savoir si ce sera suffisant, mais Trump, dans le second débat a été Trump et a cessé d’écouter l’avis de conseillers en communication qui l’avaient inhibé lors du premier débat.

Il a pris l’avantage dès avant le débat en organisant une conférence de presse au cours de laquelle il a fait venir trois femmes victimes de viols de la part de Bill Clinton et de harcèlement et d’intimidation de la part d’Hillary Clinton, et une quatrième femme qui a été agressée et violée quand elle avait douze ans par un homme qu’Hillary Clinton, alors avocate, s’est vanté de faire acquitter.

Les quatre femmes étant présentes dans la salle, il a été impossible à Hillary et aux modérateurs de passer sous silence le lourd passé des Clinton et de s’acharner sur une conversation leste de Donald Trump il y a onze ans. Trump a pu se dire désolé d’avoir tenu les propos qu’il a tenus il y a onze ans, souligner que c’étaient seulement des propos, alors que Bill et Hillary se sont rendus coupables d’actes criminels, et passer a des sujets plus importants.

Il a montré là une qualité que n’ont jamais montrée des gens tels que John McCain ou Mitt Romney, et il a été le Donald Trump qui déplace les foules et suscite l’enthousiasme de ceux qui le soutiennent. Il a montré aussi que les Républicains qui se sont couchés ces derniers jours devant la sordide manœuvre du camp Clinton sont des chiffes molles et des couards.

Cette qualité s’est retrouvée tout au long du débat.

Donald Trump a osé désigner les modérateurs comme ce qu’ils ont été, des complices d’Hillary Clinton, et il a déclaré explicitement se battre à trois contre un, ce qui a été exact, et a obligé les modérateurs à se montrer moins arrogants et partiaux que le modérateur du premier débat.

Il n’a rien laissé de côté, ni le serveur email illicite d’Hillary, ni les 33 000 emails effacés, ni les téléphones cassés au marteau par les assistants d’Hillary juste avant que la justice vienne les saisir, ni la divulgation de documents classés secret défense, ni l’abandon à la mort de quatre Américains dont un ambassadeur à Benghazi. Il a accusé explicitement Hillary Clinton d’être ce qu’elle est, une criminelle, a affirmé que s’il était President elle serait en prison, et ajouté que s’il était élu, il demanderait au Département de la justice de nommer un procureur pour enquêter sur les crimes des Clinton.

Il a souligné la collusion entre le camp Clinton et de grands entrepreneurs achetant des avantages concrets en misant sur Hillary, donc les vices du crony capitalism.

Il a, enfin, pu énoncer divers points essentiels de son programme, de la lutte contre l’immigration clandestine à une baisse massive des impôts, de la nécessité de remplacer l’Obamacare par un système de santé efficace basé sur la concurrence entre assureurs dans tout le pays à la nomination de juges respectant la Constitution à la Cour Suprême, et du retour à la loi et l’ordre aux Etats-Unis à la nécessité d’en finir avec l’Etat Islamique.

En face de lui, il n’est pas du tout certain qu’Hillary Clinton a passé une bonne soirée.

Elle est apparue fatiguée, malgré plusieurs jours de repos avant le débat. Elle est apparue surtout incapable de répondre aux accusations de Donald Trump, pour la simple raison que chaque accusation est fondée. Elle s’est contentée de répondre que Donald Trump mentait, de renvoyer les téléspectateurs à son site de campagne, et de faire diversion, soit en passant a un autre sujet, soit en débitant une litanie d’insanités contre Donald Trump. Ces insanités étant exactement celles que Tim Kaine a déjà débitées une dizaine de fois dans le débat qu’il a eu avec Mike Pence, je pense que ceux qui les ont entendues ont eu l’impression d’écouter un vieux disque rayé, ce qui a considérablement diminué leur impact potentiel.

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Confrontée à ses propos récents, révélés par des documents issus de Wikileaks, et disant qu’il était possible d’avoir une position privée et une position publique sur différents sujets, elle a déclaré qu’elle citait Abraham Lincoln, et Trump a relevé que couvrir ses mensonges en faisant parler un mort n’était pas très glorieux.

Lorsqu’elle a abordé son propre programme, elle a montré qu’elle entendait être la continuatrice de Barack Obama, car sur chaque point, elle reprenait les politiques d’Obama à son compte et se proposait de les poursuivre, en les accentuant.

Il en a été ainsi pour la fiscalité (il faut faire payer les riches davantage), pour l’Obamacare (il faut aller plus loin dans sa mise en œuvre), pour la régularisation des immigrants clandestins, pour l’accueil de « réfugiés » musulmans, pour l’ouverture à l’islam (Hillary a dit que des musulmans avaient joué des rôles éminents aux Etats-Unis dès le temps de George Washington : elle n’en a, bien sûr, pas cité un seul), pour le refus de dénoncer le terrorisme islamique (dénoncer le terrorisme islamique, a-t-elle déclaré, c’est faire le jeu du terrorisme et de Abou Bakr al Baghdadi), et pour la politique à mener en Syrie (où il s’agit d’aider les « rebelles »).

La campagne n’est pas finie.

Nul ne peut savoir si ce sera suffisant, non, les Clinton vont continuer à se battre dans la fange, avec la complicité de l’essentiel des journalistes, mais le retour gagnant de Trump est une excellente nouvelle. Les jours à venir seront passionnants. Il reste une chance que le cataclysme Hillary ne vienne pas parachever le désastre Obama. Il reste une chance qu’Hillary aille en prison plutôt qu’à la Maison-Blanche. Cette chance est faible, mais elle existe.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS. Je recommande une fois de plus à ceux qui ne l’ont pas lu mon livre Après Obama, Trump ? Le niveau des commentaires français sur le bilan des années Obama et sur la campagne en cours est plus consternant que jamais.

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