Publié par Magali Marc le 26 octobre 2016

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Alors que les sondages quotidiens de IBD/Tipp montrent que la course est très serrée entre Trump et Clinton, la chaîne ABC donne une avance de 12 points à la candidate démocrate !

Les collaborateurs de Dreuz qui observent la scène politique américaine, en cette période d’élection présidentielle, s’entendent pour remarquer que la couverture médiatique est totalement biaisée. D’après l’analyste américain Howard Kurtz, les reporters et les éditorialistes des médias traditionnels se sont donné pour mission d’abattre Trump.

J’ai traduit pour les lecteurs de Dreuz ce texte d’opinion de Howard Kurtz*.

Les médias sont-ils prêts à célébrer leur victoire sur Donald Trump ?

Par Howard Kurtz
(publié sur le site de Fox News, le 25 octobre 2016)

Les médias traditionnels se préparent à se féliciter d’une défaite de Donald Trump.

Et ensuite, ils feront un black-out sur le phénomène Trump.

Ce ne sera peut-être pas difficile à faire, car on me dit que le candidat lui-même n’a pas exprimé d’intérêt pour le lancement d’un réseau de télévision— une dure corvée— malgré la rumeur généralisée par les médias que ce serait sa prochaine initiative.

Trump peut encore faire mentir les sondages et les pronostiqueurs et accéder à la Maison-Blanche, mais s’il ne réussit pas, nous en avons pour quatre ans à voir de nombreux journalistes soulagés crier victoire.

Soyons clairs, depuis qu’il a remporté la nomination, Trump a lui-même été la cause d’une partie des attaques qu’il a subies.

Cependant il a également été frappé par une vague brutale et constante d’articles et d’éditoriaux hostiles telle qu’aucun candidat à la présidence n’avait eu à subir avant lui.

Certains journalistes ont justifié ces attaques en prétendant que Trump est un personnage tellement dangereux qu’il ne peut pas être traité comme un candidat normal.

Il y a un incroyable déséquilibre entre la quantité de couvertures médiatiques concernant Trump, par rapport à celle qui est consacrée à Hillary Clinton.

Bien sûr, il a obtenu davantage de clics et de commentaires en ligne.

Bien sûr, cela l’a aidé lors des primaires, bien qu’il y ait eu beaucoup de commentaires négatifs.

Trump a provoqué la couverture médiatique en dominant le dialogue et en accordant constamment des interviews.

Mais la presse a contribué à transformer l’élection générale en un référendum sur Trump.

Prenez les deux pages du New York Times d’hier propageant les noms de toutes les personnes que Trump a insultées sur Twitter, de Maureen Dowd, Glenn Beck, et Fox News, à Macy et la Ligue Majeure de Baseball. Ce sont ses propres mots, donc c’est de bonne guerre de les publier.

Mais où se trouve la compilation équivalente de toutes les insultes proférées par Hillary Clinton et les e-mails des responsables de sa campagne qui ont été révélées par Wikileaks ?

Je ne conteste pas au New York Times le droit de publier les déclarations de revenus de Trump ou au Washington Post le droit d’enquêter sur la Fondation Trump ou de poster l’infâme bande vidéo de «Access Hollywood». Mais peut-on vraiment dire qu’il y a eu une enquête comparable concernant la candidate démocrate, compte tenu du fait qu’elle a été en politique pendant trois décennies ?

Carl Cannon, le rédacteur en chef du site Real Clear Politics (qui n’est absolument pas un admirateur de Trump) a dit que si Clinton gagne,

«l’élection de 2016 restera dans les mémoires comme une élection au cours de laquelle une grande partie des médias traditionnels auront pratiquement admis qu’il se sont rangés du côté du Parti démocrate.

Le Washington Post traite Trump de menteur (mais jamais Clinton) dans pratiquement tous ses articles «d’information» ; ses chroniqueurs, de gauche, de droite et du centre, prennent systématiquement à partie les partisans de Trump ; le journal a publié un éditorial intitulé : «Trump, un danger unique et présent» en pleine convention républicaine. Un éditorial du Post a établi une comparaison entre Trump, Staline et Pol Pot.

Le comité de rédaction du New York Times ne s’est pas contenté de simplement donner son appui officiel à Clinton : Il a publié un éditorial séparément, uniquement pour s’en prendre à Trump, «le pire» candidat présidentiel de l’histoire moderne…

Le Times a publié un essai en Une, essentiellement pour faire valoir que le fait de couvrir l’élection de 2016 d’une manière impartiale reviendrait à renoncer à un principe supérieur.

Cannon cite également le site Politico :

«La conclusion est inévitable : le traitement malhonnête des faits par Trump et sa propension à l’exagération dépasse tellement Clinton que tenter une comparaison serait presque ridicule…

Si Trump est si horrible— s’il dépasse tellement les bornes— dit Cannon, pourquoi ses critiques éprouvent-ils le besoin de déformer ses paroles, de caractériser tout ce qu’il fait de la pire manière, de prétendre qu’ils ne savent pas quand il plaisante, et d’exagérer leurs propres reportages ?»

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Je mets les commentateurs dans une catégorie différente, mais là aussi, Trump est un des rares républicains à se faire enfoncer non seulement par la gauche, mais par de nombreuses personnes de droite du genre Jamais Trump.

Même le journaliste libéral Glenn Greenwald a déclaré que «les médias des États-Unis sont à cent pour cent unis, avec véhémence, contre Trump, et veulent l’empêcher d’être élu président.»

Donc, si Trump perd, on peut s’attendre à la chorale tonitruante des nous-avons-tenté-de-vous prévenir de la part des experts et des médias qui l’ont traité comme une menace sérieuse pour la démocratie.

Beaucoup moins de temps sera consacré à la raison pour laquelle 50 millions de personnes auront voté pour lui, dans de nombreux cas emportés par la colère et la frustration devant le «business as usual» des politiciens de carrière.

Et après ?

L’attention se tournera vers l’administration Clinton arrivant au pouvoir, mais Trump, en tant que phénomène politique et culturel, aura toujours la possibilité de faire les manchettes des journaux.

Au Washington Post, la columnist Margaret Sullivan souhaite «un répit de ce vent de folie», mais elle craint que les médias ne renoncent pas pour autant.

Elle insiste sur le fait que l’attention des médias (causée par le succès des ventes) pour chaque mot et chaque acte scandaleux de Donald Trump devrait finir.

La triste vérité c’est que la relation des médias avec Trump a servi les deux tout en causant des dommages à la nation.

Margaret Sullivan parle «d’adulation d’un narcissiste de la part d’un public nombreux, d’admiration pour ceux qui sont sous les projecteurs».

Je ne décrirais pas la relation de Trump avec les médias comme en étant une adulation, et, évidemment, un ancien candidat à la tête d’un empire immobilier qui a l’expérience de la télé-réalité va forcément retenir l’attention.

Mais à moins qu’il tente de mettre sur pied un nouveau mouvement politique à 70 ans, je pense que l’attention qu’il obtiendra sera plutôt modeste.

*Howard Kurtz est un analyste de Fox News et l’hôte de «MediaBuzz» (le dimanche à 11 h et à 17 h, heure de l’Est). Il est l’auteur de cinq livres et il est basé à Washington.

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Pour ma part, je crois à une victoire à l’arraché de Trump : ceux qui le soutiennent vont aller voter avec enthousiasme (surtout si les médias sont assez bêtes pour le donner perdant, fouettant ainsi inopinément leur ardeur).

Ceux qui soutiennent Clinton sont sans enthousiasme et certains ne se dérangeront pas pour voter, surtout s’il croient qu’elle va gagner de toute façon.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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