Publié par Rosaly le 21 novembre 2016

Efraim Inbare, directeur du « BESA Center « (The Begin-Sadat Center for strategic studies) et conseiller du PM israélien :

“Benjamin Netanyahu a vécu des moments de grande tension avec le président sortant Barack Obama et cela aurait continué avec Hillary Clinton » a déclaré Efraim Inbar, conseiller très écouté du premier ministre israélien. Cette déclaration résume le sentiment prévalant aujourd’hui dans le cercle intime de B. Netanyahu.

L’élection de Donald Trump est une bonne nouvelle pour Jérusalem, mais attendons de voir. L’Administration Trump ne sera opérationnelle qu’à partir du 20 janvier 2017. Il semble, d’ores et déjà, que nos alliés seront beaucoup plus forts pour défendre le monde libre.

La position actuelle de Trump sur Jérusalem, l’Iran et les « colonies » diffère notablement de celle d’Obama. En Israël, nous ne demandons pas des soldats américains, mais tout simplement de comprendre notre position. Obama a projeté de la faiblesse dans toute la région. Egyptiens, Israéliens, Saoudiens sont tous soulagés, du moins pour l’instant, par l’élection de Trump à la présidence des USA.

Comme Trump, Netanyahu a construit son charisme politique contre l’establishment.

symbole-israelien

Si Netanyahu trouve son réservoir de voix dans les villes périphériques d’Israël et à Jérusalem, Trump lui les récolte dans le Rust Belt, tandis que les démocrates d’Hillary Clinton moissonnent dans les villes, à l’instar du Parti Travailliste israélien à Tel-Aviv.

Il existe déjà quelques dossiers sur lesquels Trump et Netanyahu ont des idées convergentes. Comme, David Makovsky du « Washington Institute for Near East Policy » l’a rappelé au Washington Post : Netanyahu devra traiter pour la première foi avec un président républicain.

Trump a invité Bibi à la Maison Blanche. Dans le journal « Israël Hayom » il a qualifié Israël de « rayon de soleil ».

« Trump continuera à renforcer notre ville », a déclaré le maire de Jérusalem, Nir Barkat.

« Trump est un véritable ami d’Israël”, a affirmé Netanyahu. Trump a promis à l’AIPAC, la plus grande organisation américaine de soutien à Israël, de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, la reconnaissant ainsi comme capitale officielle d’Israël. Promesse qui sera très difficile à tenir selon certains.

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En mai, Trump avait déclaré que les constructions juives n’étaient pas le cœur du conflit et affirmé être en leur faveur vu que les Palestiniens continuent à envoyer des missiles contre l’Etat hébreu.

On comprend ainsi pourquoi le Ministre israélien de l’Education, Naftali Bennett, leader de la droite, alliée à Netanyahu, a défini l’élection de Trump comme la fin de l’ère de l’état palestinien…

Trump et Netanyahu ont en commun le même discours critique à l’égard de l’ONU, que Trump a défini « ennemie de la démocratie, de la liberté, des USA et d’Israël », et partagent une aversion identique envers l’accord nucléaire avec l’Iran.

La préoccupation majeure à Jérusalem concerne les aides militaires sur lesquelles Trump n’a pas fait un mystère de son opposition.

Les deux conseillers de Trump sur Israël sont les faucons Jason Greenblatt et David Friedman, avocats, juifs orthodoxes, amis de Ronald Reagan, favorables aux colonies. Puis, il y a Walid Phares, chrétien maronite pro-Israël.

Et les trois candidats au poste de Secrétaire d’Etat – -John, Bolton, Newt Gingrich et Bob Corker – sont farouchement pro-Israël.

Mais au delà de la rhétorique, comment Trump peut-il faire la différence en faveur d’ Israël ?

Yossi Klein Halevi, intellectuel libéral israélo-américain, critique à l’égard de Trump, et collaborateur de divers journaux, dont le New York Times, explique :

« Les deux sujets les plus importants pour Israël aujourd’hui sont l’accord nucléaire avec l’Iran et les relations avec le monde arabe. Personne ne s’attend à ce que Trump déchire l’accord avec l’Iran, mais qu’il mette la pression sur le régime des Mollahs, pour que ces derniers le respectent, en insistant pour éviter la déstabilisation de la région.

Trump Président signifie plus de sanctions contre l’Iran et la fin de la fantaisie à la Obama, pour qui le régime iranien est un partenaire, et non une menace pour la région.

Ensuite, il y a le problème palestinien. Pour la première fois, il existe une véritable opportunité pour Israël de trouver sa place dans le monde arabe, car nous avons un ennemi commun, l’Iran, qui place Israël et les Saoudiens sur le même front.

Les médias saoudiens, les plus antisémites du monde, sont en train de préparer le peuple saoudien au changement dans les relations avec Israël.

Obama pensait qu’Israël devait d’abord faire la paix avec les Palestiniens avant de négocier la paix avec le monde arabe.

Idée non seulement désuète, mais dangereuse. Pour faire la paix avec les Palestiniens, Israël doit avant tout trouver un accord avec le monde arabe. Si Trump comprend cette priorité, cela signifiera, qu’ un véritable changement s’opèrera pour Israël, amenant les Palestiniens à devenir de véritables partenaires pour la paix.

Avec Trump, ce seront aux Palestiniens et non plus à Israël d’être sous pression .Trump est un pragmatique pur et dur et le président américain le moins idéologue de l’histoire. Et cela aidera Israël. »

Faire la paix avec les Palestiniens ? Encore, faudrait-il que ces derniers la souhaitent réellement.

Dans la tradition et la culture palestinienne, le moindre compromis avec Israël est considéré comme un acte de trahison. Toute une génération de Palestiniens a grandi avec cette idée toxique. Et Abbas sait que la plus infime concession de sa part pourrait lui coûter la vie.

D’où les refus successifs de ces dernières années du président de l’Autorité palestinienne de négocier avec Israël, sous différents prétextes, tout en déployant toute son énergie afin de forcer la communauté internationale à imposer une solution à Israël.

Le Fatah est une hydre à deux têtes.

L’une ment et dit à la communauté internationale ce qu’elle souhaite entendre, à savoir qu’elle soutient une solution à deux Etats et cherche un règlement pacifique au conflit avec Israël.

L’autre dit la vérité : elle a choisi la lutte armée pour la «libération de la Palestine» et se prépare à la guerre avec Israël.

D’autre part, il est bon de rappeler ici ce que dit la charte du Hamas :

« Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) estime que la terre de Palestine a été un Waqf (donation faite à perpétuité) à toutes les générations jusqu’au Jour de la Résurrection. Nul ne peut y renoncer, en totalité ou en partie, ni s’en séparer en totalité ou en partie. Il n’y a qu’une solution au problème palestinien, le Jihad. La libération de cette terre est un devoir individuel, qui oblige tous les musulmans , où qu’ils se trouvent, à l’accomplir. Face à l’usurpation de la Palestine par les juifs, il faut brandir l’étendard du jihad et cela nécessite la diffusion de la conscience islamique parmi les masses locales, arabes, et islamiques. Il faut propager l’esprit du jihad dans la nation, l’engagement face aux ennemis et l’adhésion aux rangs des combattants du jihad. »

« L’entité sioniste ne fera jamais partie de cette région. Nous allons continuer de résister jusqu’à la libération de notre pays et le retour de notre peuple » — Musa Abu Marzouk, haut responsable du Hamas.

Avec de tels partenaires, la paix n’est certainement pas encore pour demain.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Rosaly pour Dreuz.info.

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