Publié par Gilles William Goldnadel le 22 novembre 2016

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Stephen Bannon, conseiller de Trump, est accusé d’antisémitisme. Pour Gilles-William Goldnadel, «la machine à excommunier du camp du Bien a repris du service religieux» sauf quand il s’agit de dénoncer la «judéophobie» de l’islamo-gauchisme.

L’instinct. Une sorte d’intuition. À moins qu’il ne s’agisse d’un réflexe conditionné par l’expérience acquise. Lorsque j’ai lu et entendu les premières accusations d’antisémitisme répandues planétairement sur Stephen Bannon, conseiller principal de Donald Trump, aussitôt une alerte s’est allumée à l’intérieur d’un cerveau devenu rétif à accepter sans vérification approfondie les informations diabolisantes qui font plaisir à ce camp du Bien qui fait tant de mal.

Le mérite de cette intuition prémonitoire doit être relativisé au regard de ce que le traitement particulier d’ores et déjà réservé au président élu était de nature à placer même les plus candides sur le chemin de la circonspection : manifestations de rue encolérées, incantations rageuses, séances collectives d’exorcisme, scènes de déploration publique avec allumage de bougies compassionnelles.

Tout était déjà en place pour que les passions de la déraison dispensent les contempteurs de l’élu des racistes et des analphabètes de la charge de la preuve d’une culpabilité inhérente à son être méprisable par essence.

Par ces indignés, l’élu indigne était immédiatement placé devant une alternative diabolique : soit il maintenait son programme satanique et il était Belzébuth, soit il mettait de l’eau dans son whisky, et à l’égard de ses électeurs bornés et bernés, il devenait Judas.

C’est donc dans ce cadre rien moins que bienveillant et rationnel, que j’examinais le dossier de l’antijuif présumé Bannon avec toute la prudence désormais requise. Et comme je le pressentais, celui-ci est d’un vide sidérant et sidéral.

Pour un examen documenté, je conseille aux lecteurs sceptiques de mon scepticisme, la lecture édifiante de l’excellent article d’Hélène Keller-Lind sur le site judaïque desinfo.com.

À la seule charge du conseiller taxé de judéophobie : les accusations de son ancienne épouse avec laquelle il est mal divorcé et qui prétend qu’il n’aurait pas voulu mettre leurs enfants dans une école fréquentée par des juifs. On m’accordera qu’on a déjà vu des anciens conjoints animés davantage par l’animosité que par le désir de servir la vérité.

Ainsi qu’une accusation péremptoire et gratuite du sénateur démocrate Harry Reid, très engagé dans la bataille électorale perdue, et décrivant l’accusé comme un raciste antisémite.

On m’accordera encore que c’est peu pour noyer son chien de républicain accusé d’antisémitisme rabique.

La lecture du journal Le Monde apporte un nouvel élément censé sans doute définitivement confondre l’individu : il aurait traité Untel de «juif renégat». L’expérience acquise m’autorise à indiquer qu’une telle expression, certainement peu aimable, est davantage utilisée par les juifs que par les gentils pour reprocher à leur congénère ainsi invectivé, non pas d’être trop juif mais de ne pas l’être assez.
On a donc déjà vu reproche plus antisémite.

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Force est donc de constater que le procès diligenté par les gauches américaine et française à l’encontre de Mr Bannon est bien mal engagé. Je ne saurais trop recommander à ces vigies toujours aussi vigilantes des deux côtés de l’Atlantique de surveiller la marée montante et déferlante islamique et gauchiste. Les dossiers sont autrement moins vides. Mais curieusement ces vigies s’obstinent à leur tourner le dos.

Certes, certaines organisations juives américaines, déçues car très engagées derrière la candidate déchue, n’ont pas été les dernières à reprendre avec légèreté mais entrain les accusations précitées.

L’auteur de ces lignes n’est malheureusement pas le plus mal placé pour confirmer que de l’autre versant de l’océan aussi, une bonne partie de la communauté juive française organisée n’avait pas hésité à se fourvoyer de pareille manière en négligeant une judéophobie islamo-gauchiste autrement plus concrète.

On connaît la triste suite pour la sécurité et la dignité de ses membres égarés par de mauvais bergers.

Une décade après l’élection de Donald Trump, la presse américaine bigote, sortie de son état de sidération et de ses rares mea culpa récités sans la foi, a retrouvé le camp du Bien et retrouvé ses anciennes pratiques.

La machine à excommunier a repris du service religieux. Il va falloir s’habituer à tous ses pieux mensonges pour extirper le démon du corps de la bête haïssable.

La démonologie, partie pour quinze jours, est déjà de retour.

Ils voudront lire à tout prix le chiffre de Satan sur sa nuque détestable.

Dieu que je leur en veux de m’obliger à défendre et de rendre sympathique un mirobolant mirifique.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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