Publié par Daniel Frédéric Gandus le 2 décembre 2016
Ayelet Shaked, ministre de la Justice
Ayelet Shaked, ministre de la Justice

L’UNESCO, qui n’en est pas à son premier coup contre Israël, est habituée à ces sorties malsaines depuis 1999, date à laquelle l’action du lobby de l’Organisation de la Coopération islamique parvint à pénétrer les arcanes du bras armé culturel de l’ONU.

Mais cette fois-ci, après avoir limité les appellations officielles du Mont du Temple et du Kotel à leurs seuls noms arabes («Haram esh-Sharif» pour le «Noble Sanctuaire» et Al Buraq pour le Kotel supposé avoir vu l’envolée de Mahomet depuis son cheval aile du même nom), l’UNESCO en remit une couche en prétendant qu’il n’existerait aucun lien entre le peuple juif et ce qui est pourtant son lieu le plus saint, passant de l’habituelle critique de la gestion des lieux par Israël ou la présence juive sur le Mont du Temple à l’attaque de l’identité même du lieu et la légitimité du lien historique et religieux entre les Juifs et leur Temple.

… Une situation qui a mené tout droit les principaux leaders d’Israël à cesser de faire semblant d’ignorer les ritournelles qu’ils ont bel et bien entendues depuis des années : Chacun à leur manière et sans exception, a compris qu’il ne pouvait plus laisser passer une négation du droit et un révisionnisme historique aussi manifestes.

Aussi n’y a-t-il plus, dans ces réactions, l’habituelle retenue (à droite) et la longue indifférence (à gauche) qui habituèrent nombre d’instances internationales à mépriser les droits et patrimoines d’Israël.

Netanyahu ouvrit le bal des répliques avec la force de frappe d’un nouveau franc-parler et d’une dérision à ce jour jamais vu :

«Dire qu’Israël n’a aucun lien avec le Mont du Temple et le Mur Occidental, c’est comme affirmer que la Chine n’a aucun lien avec la Grande Muraille de Chine, ou que l’Égypte n’a aucun lien avec les pyramides. Dans cette décision absurde, l’UNESCO a perdu ce qui lui restait encore de légitimité.»

Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, dans une déclaration visiblement coordonnée avec celle du bureau du Premier ministre, décocha :

«La décision de l’UNESCO selon laquelle il n’existe pas de lien entre le judaïsme et le mur occidental est aussi insensée que d’essayer de déconnecter le christianisme du Vatican où l’islam de la Mecque. L’UNESCO prétend qu’il n’y a pas de lien entre le judaïsme et le mur occidental. Je soutiens qu’il n’y a pas de lien entre l’UNESCO et la réalité.»

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La courageuse ministre de la Justice (du parti national-religieux Habayit Hayehudit— la Maison Juive), Ayelet Shaked— aux apparences de petite fille sage, mais qui cache une rebelle assez «punchy», tenant aussi tête à la Cour Suprême pour en changer le fonctionnement anti-démocratique, par juges non élus, mais cooptés au sein de leurs milieux bobo, a qualifié le vote d’antisémite, d’ignorance et de parti pris, enfonçant le clou :

«L’ONU (…) poursuit la politique pourrie de pays islamiques dictatoriaux».

Le Parti renommé «Camps Sioniste» avant les dernières élections, qui représente la gauche (au demeurant plutôt antisioniste, et ce nouveau nom pour un ancien parti de gauche est en fait une mystification par inversion de langage comme la dénonçait Orwell), s’est senti obligé de suivre, conscient aussi de son habituel déficit en termes de lien aux valeurs du peuple qu’il ne peut plus poursuivre, depuis que ce dernier a porté Netanyahu aux nues.

On a donc vu Tzipi Livni habituée à l’antisionisme «bon teint» des grandes institutions internationales, envoyer tout de même une lettre à l’UNESCO pour signaler que «cette décision pourrait tout justement être la cause d’une escalade du conflit».

Même Yaïr Lapid, le très laïc dirigeant de Yesh Atid («Il y a un avenir»), a perçu ce qu’il y a de particulièrement pervers dans l’action de l’ONU, a mis en garde, et envoya la lettre dont voici l’extrait le plus significatif :

«Votre décision ne sert qu’à prolonger cette vague actuelle de terreur et ne mènera qu’à la mort de plus d’innocents… Vous ne pouvez pas échapper à cette responsabilité.»

Reste une question en suspens :

Quelle nouvelle déclaration ubuesque faudra-t-il encore attendre avant qu’Israël définisse enfin une véritable gestion de ses propres discours identitaires et une politique de communication plutôt que toujours réagir et laisser l’initiative à ceux qui le nient ou lui refuse sa légitimité ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Daniel Frédérique Gandus pour Dreuz.info.

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