Publié par Mylene Doublet-O'Kane le 6 décembre 2016

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Dans le contexte préoccupant de crises à tous plans ; identitaires, migratoires, climatiques, écologiques, de problèmes d’intégration de la diversité, de menace terroriste véhiculée par un Islam politique, du creusement incessant de l’inégale répartition des richesses, de l’entrée dans l’ère numérique adossée à un modèle néolibéral ayant dynamisé les phénomènes de chômage structurel et de déclassements liés à une économie globalisée, les sociétés démocratiques post-modernes sont arrivées à ce point de questionnement d’ordre ontologique posant trois questions fondamentales :

  • Que vaut l’idée de progrès ?
  • Que vaut la démocratie du XXIème siècle ?
  • Ai-je le droit de vouloir souhaiter devenir immortel ?

Si l’on veut interroger la première maxime, si l’on veut se demander pourquoi rechercher le progrès ou pourquoi être progressiste, commencer par nommer ce qu’il est, c’est-à dire la somme des attributs qui le fonde et permet de lui accorder un sens est un postulat non seulement nécessaire mais impératif, tant le terme aura été galvaudé à travers les saisons de l’humanité contemporaine. Dès lors, nous énumérerons sans doute les valeurs attachées à l’homme universel : Égalité entre les hommes. Justice sociale. Processus éminemment central de redistribution des richesses, au risque de produire une fracturation de l’Universel. Car, que me vaudrait la jouissance de liberté si un mouvement fraternel ne réalisait pas mon égalité vis à vis de l’altérité par la justice sociale ? Un frère est-il un frère, s’il se contente de jouir de son bien et œuvre à l’élargir à son seul avantage ? Aussi, saisissons-nous ici ce qu’il y a d’aliénant mais également de supérieurement humain à vouloir tendre vers un modèle sociétal tel. Lorsque Thomas Jefferson rédige les épreuves de la Constitution américaine, il a ces idées philosophiques françaises révolutionnaires à l’esprit. Lorsque le peuple de France se soulève contre la royauté, ce sont encore ces idéaux qui l’animent. Ainsi, largement diffusée par l’ensemble des Partis politiques dits “démocrates” et progressistes” depuis le siècle de l’Aufklarüng, la folle espérance contenue dans le triptyque “Liberté, Égalité, Fraternité” a-t-elle bercé les imaginaires des populations d’Occident. Soudain, on promettait à celui qui était né pauvre de réussir mieux que son père. On promettait la liberté à l’esclave et l’égalité en droits pour tous, dès la naissance. En somme, on promettait l’Humanisme ; postulat élevé au rang de loi imprescriptible dans le codex mosaïque livré au peuple Juif, il y a quelque soixante siècles : “Aime ton prochain comme toi-même”. Or, à l’aube de ce troisième millénaire, quel bilan pouvons-nous tirer de cette audace de la pensée progressiste occidentale appliquée à son propre espace ?

De la fracturation de l’Universel au service d’une idéologie démocrate, libérale et progressiste ou que vaut la démocratie au XXIème siècle ?

Qu’on veuille le nommer Parti Démocrate aux États-Unis, Gauche social-libérale vallsiste ou macronisme progressiste et libéral en France, chacune de ces idéologies a promis ou promet le progrès, tel que défini plus haut. Si les éléments de langage et les méthodes pour le réaliser varient, chacun a prétendu ou prétend désormais avoir tiré les leçons du passé en donnant l’illusion de lignes programmatiques formidablement singulières et novatrices au service d’un nouveau modèle sociétal. Autrement dit, chacun prétend vouloir renverser un ordre des priorités ayant fait de l’ordre des Idées et des visions le vassal d’une idéologie économique dogmatique ; le néolibéralisme hérité de l’ère Reagan/Thatcher dans les années 1980 qui aura permis l’émergence de la mondialisation et d’une libre circulation des flux de capitaux à l’international et autorisé l’ensemble des errances liées à l’évasion fiscale d’entreprises opportunément délocalisées près d’une main d’œuvre à bas coûts. Or, les sociétés démocratiques des pays industrialisées auront éprouvé dans leur chair ce à quoi auront mené trois décennies d’économie globalisée libérale et “progressiste” au sein des pays industrialisés. Chômage structurel, creusement des inégalités, déserts économiques, déclassements et détresses individuelles ont formé la spirale de la plus folle entreprise de destruction de l’estime de soi en chaque homme. Et pour quels résultats ? Une meilleure justice sociale répartissant plus équitablement les richesses est-elle actée ? L’intérêt du parcellaire et du particulier se sera-t-il plié à l’exigence de ne pas afficher trop de richesses face à trop de pauvreté ? Si l’équilibre du monde repose sur la sagesse commandant de ne jamais ôter à son voisin les moyens de la dignité humaine, c’est-à-dire la nourriture et un toit, que valent les phénomènes de ghettoïsation; qu’il s’agisse des États-Unis ou de la France ? Que valent la création de quartiers regroupant à la fois la misère économique de population dite “de souche” condamnée à vivre auprès d’une diversité dans laquelle elle ne reconnaît ni ses mœurs, ni sa culture ? Dans ce domaine, la France demeure la championne du monde de l’hypocrisie affirmant que la société multiculturelle a un avenir. Or, face à l’échec patent, ici s’est effondré le mythe de l’homme universel. D’ailleurs, celui-ci n’a jamais existé. La fracturation de l’universel est l’essence même des civilisations et la loi naturelle de chaque race au sein de ce que l’on appelle, l’espèce humaine. Elle est même la marque du génie toujours singulier placé en chaque homme. Par conséquent, les Progressistes cesseront-ils la culture des beaux mensonges ? S’ils ont souhaité colporter l’abstraction notionnelle d’une race humaine “une et indivisible” ou l’idée que le monde serait un petit village bâtissant l’architecture d’une uniformisation des consciences ou des comportements, c’est exclusivement avec l’ambition d’asseoir une oligarchie dissimulant ses intérêts partisans et particuliers derrière l’apparence du modèle démocratique profondément humaniste. Pour s’en convaincre, il nous semble que l’observation de notre cousine américaine pourra nous apporter quelques éléments d’éclairage.

Regard Outre-Atlantique ou l’effondrement du mythe de l’homme universel

Que nous apprend l’élection du candidat anti-système Donald Trump aux élections présidentielles américaines ? Une fois les masques tombés, il apparaît dans l’insolente clarté du jour que le Parti démocrate aura exposé la réalité de la plus formidable entreprise de supercherie articulée autour de deux dimensions dont l’une, morale et œuvrant à l’unicité, aura éhontément été brandie pour cautionner l’autre, économique et facteur de fracturation de l’Universel. Car, peut-on à la fois prétendre œuvrer à l’universel et exploiter la fracturation de l’Universel ? Lorsqu’on brandit les arguments de l’humanisme progressiste, n’est-il pas fâcheux d’avoir à constater une pratique odieuse assise sur la récupération de tous les électoralismes communautaires permettant à une certaine caste de perdurer ad vitam æternam ? N’y a-t-il pas là l’expression d’une gigantesque hypocrisie ? Or, la candidate Hillary Clinton n’a-t-elle pas tenté de tirer à elle toutes les minorités identitaires ? Les Latinos, les Blacks, les Homosexuels, les femmes, la jeunesse…? Autrement dit, au XXIème siècle, que signifie le terme de Démocratie moderne pour un parti prônant le progrès tendant à “l’un et l’indivisible” platonicien ?

Ensuite, au plan économique, puisque la poursuite d’une politique globalisée néolibérale jetant les peuples les uns contre les autres est le seul moyen d’enrichir le parcellaire et l’intérêt oligarchique, quels effets auront produit l’entreprise Obama ? La majorité des emplois créés auront été à bas salaires. Dans les secteurs proposant des emplois à hauts salaires, les offres auront été réduites, passant de 3,6 millions avant la crise de 2008 à 2,6 millions en 2014. L’année suivante, le revenu médian d’un ménage aura plafonné à 55 775 dollars annuels, soit bien en deçà des 57 724 dollars de 2001. Quant aux inégalités, le creusement aura définitivement été acté. Entre 2013 et 2014, les revenus des 1% les plus riches aura cru de plus de 11%, contre 3,3% pour 99% de la population américaine sur la même période, et il se sera agi là du meilleur rythme de croissance pour cette tranche de la population américaine depuis 1999 ! Les plus récentes statistiques font état de disparités plus alarmantes encore. Alors, faudra-t-il encore s’étonner de la victoire de Donald Trump et de sa popularité, y compris auprès des minorités ? Car, que regarde un homme ? Avec quoi vote-t-il ? Qu’il soit Blanc, Noir, Chrétien, Hindou, Juif, âgé ou jeune, ne vote-t-il jamais autrement qu’avec son estomac ? Depuis la crise de 2008, combien d’Américains ont-ils été réduits à vivre dans leurs voitures ? Combien n’ont-ils d’autre choix que de se nourrir de food stamps, faute d’avoir un toit ? Mais tout de même, parlons un instant de la situation particulière des minorités, car les Progressistes démocrates se targuent souvent d’être des modèles œuvrant à l’inclusion. Or, qu’il se soit agi de l’accession à la propriété, des revenus moyens ou de la pauvreté, les Noirs ont vu leur situation se dégrader depuis le début du premier mandat d’Obama, tandis qu’un phénomène de déclassement des Blancs les moins qualifiés ayant lourdement souffert de l’effondrement de l’industrie américaine avait pu être largement constaté.

Alors si l’on fait le bilan sociétal et économique, il faudra conclure que les Démocrates progressistes n’auront tenu aucune de leurs promesses, précisément parce que leur ambition n’aura jamais été celle visant à réduire la fracturation de l’Universel. Tout au contraire, les arguments exploitant l’idée de progrès leur auront servi à perpétuer un système ou Establishement de connivences au seul profit d’une caste oligarchique agrégeant Wall Street, Industriels détenteurs des mainstream media et intérêts de banques privées accueillant toutes les mannes vénéneuses de l’Islam politique finançant le système. Et, quoique le Système dit progressiste et humaniste que nous venons de décrire se sera bien battu des deux côtés de l’Atlantique à la faveur d’une ébouriffante campagne de propagande anti-Trump relayée par 97% des organes de la presse institutionnelle, la disgrâce définitive aura été jetée sur des méthodes malhonnêtes particulièrement insupportables. On saluera ici l’intégrité et la lucidité de Fox News contre la cohorte agglutinée à CNN. Au-delà de jouer sur la culture de tous les électoralismes communautaires, la sélection d’informations orientées visant à brosser le portrait d’un fou à la tête du pays le plus puissant du monde occidental aura fini de produire l’effet escompté ; c’est-à dire ce qu’Aristote appelait l’édification des foules afin de réaliser la catharsis (la purgation des vices humains). Or, de purgation des vices humains nécessaire, je ne vois que celle ayant participé de la prostitution de la démocratie au détriment des peuples de l’espace démocratique auxquels on aura voulu faire croire qu’ils vivaient encore dans le plus parfait régime politique possible et dans la plus parfaite harmonie. Toutefois, la vérité était ailleurs. Nous étions les briques d’un mur opportunément rendues individualistes et autonomisées au service d’une tyrannie oligarchique.

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Et s’il était besoin de s’en convaincre davantage, les fuites Wikileaks auront eu cet avantage d’objectiver non seulement la façon méprisante et proprement utilitariste dont l’équipe Clinton parlait dans l’entre-soi des minorités et groupes identitaires, mais également des fonds suspects en provenance d’Arabie Saoudite et de certaines autres monarchies du Golfe venant gracieusement grossir le capital de la fondation “caritative” Clinton. Certes, on peut utiliser une partie de ces donations pour payer le mariage de sa fille. La pratique est détestable, mais bien couverte, celle-ci peut sans doute paraître légale. De même, utiliser les collusions entre mainstream media et Parti démocrate pour obtenir certaines questions avant le débat des primaires est une pratique ignoble, permettant de battre l’équivalent relatif du mélenchoniste américain Bernie Sanders, trop populaire auprès d’une jeunesse réclamant le droit à l’éducation universitaire gratuite. Or, les Banques finançant les systèmes de prêts aux étudiants n’auraient probablement guère aimé cela. On vit sur le dos de qui l’on peut, fût-ce sur celui de l’immense espérance d’une génération nouvelle endettée de $200.000, avant même que d’avoir compris que l’économie reposait sur l’engrenage de la dette perpétuelle. Ainsi, tandis que la mondialisation permet aux plus grands financeurs du terrorisme d’injecter des fonds souverains dans toutes les branches de l’économie occidentale, il faudra absolument se méfier de Partis progressistes ayant fait de la démocratie une putain respectueuse au service de la pérennité d’un système. Or, il est navrant de constater que pris les dix doigts dans le pot de miel, le Parti démocrate et leurs mainstream media inféodés ne veuillent tirer aucune leçon du “droit inaliénable des peuples à disposer d’eux-mêmes” par la voie de leurs systèmes institutionnels respectifs.

De même qu’en Europe, toute nation empêchée de trancher par référendum entre un OUI ou un NON à l’UE comprend désormais que son gouvernement exerce une tyrannie dictatoriale au détriment de la volonté de sa population et à la seule faveur des règles constitutionnelles, de même Outre-Atlantique, le bafouement de la sentence démocratique par le Parti démocrate n’en est pas moins insultant. De jour en jour, l’aigreur de la déception se change en méchanceté perverse, tant cette mauvaise conseillère est sœur du péché d’avidité frustrée. Ces temps-ci, on s’acharne à recompter les bulletins de vote dans plusieurs États. On blâme l’équipement informatique. Après les avoir copieusement bernés en battant le candidat Bernie à la déloyale, on encourage les étudiants à manifester dans le bruit hystérique un rejet de Donald Trump dont on a construit le mythe de l’homme désaxé. Dans l’enceinte de salles dédiées à l’expression d’une dramatisation surjouée au sein de certaines High schools et universités, les professeurs dont la carrière dépend de la rigoureuse caution du système, servent à leurs étudiants chocolat chaud, pâte à modeler, crayons de couleurs, coloriages, comme autant d’exutoires d’une détresse savamment orchestrée. Le péril de l’infantilisation ne semble guère effrayer ces piètres pédagogues dogmatiques. Bref, le Parti démocrate nous fait le grand show à l’américaine qui ne s’est jamais épargné les écueils de la récupération de personnalités en construction, ni l’outrance des moyens engagés. Pourtant, il n’y a qu’un mot à dire : Le Parti démocrate est atomisé, tant il n’est jamais sage d’envisager l’altérité comme un moyen de prospérer. Et de notre côté de l’Atlantique, quels visages portent-ils les couleurs du Parti démocrate ?

Regard sur l’offre démocrate et progressiste en France ou comment masquer une tautologie

Si l’on ne peut se faire élire sur une politique de Gauche et mener une politique de Droite sans fracturer l’Universel contenu dans l’Idéal, François Hollande jette l’éponge en actant l’émergence de deux options claires demeurant à la Gauche, ainsi que le deuil d’un Parti Socialiste émietté en quelques variations sur un même thème crépusculaire, puisque grignoté par les extrêmes d’un arc s’épuisant entre les candidatures Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Si le premier propose un recentrage sur l’humain, la refondation démocratique des traités européens, le refus du TAFTA, l’abrogation de la Loi de libéralisation du Code du Travail et la mise en place d’un plan de transition énergique, le second s’inscrit clairement dans la poursuite d’une politique néolibérale et l’organisation d’un modèle sociétal dit “progressiste”. Or, c’était précisément la ligne programmatique défendue par l’ancien Premier Ministre Manuel Valls, avant que celui-ci ne se fût fait doubler par un plus rusé que lui disposant d’un aréopage d’Industriels et d’appuis financiers lui ayant permis de fonder son propre Parti “En Marche”. Ainsi, qu’on veuille bien les nommer l’un, le social-démocrate ou social-libéral Valls et l’autre, le progressiste libéral Macron, ce tandem incarne-t-il la version française calquée d’un Parti démocrate américain en pleine déconfiture. Au moment où les deux patries du néolibéralisme tirent le bilan apocalyptique d’une mondialisation échevelée n’enrichissant qu’une frange infime de la population au sein des pays industrialisés, au moment où le retour à un protectionnisme intelligent et à la prise de conscience que la société multiculturelle n’est pas souhaitable, ces deux-là vont tenter de convaincre les foules nationales du contraire. En abdiquant jeudi soir dernier, le Président François Hollande avait lâché le mot : le progressisme. “J’appelle toutes les forces progressistes à s’unir”. Pourtant, qu’on ne s’y trompe guère ; Il ne s’agit en rien de progressisme au sens moral, c’est-à dire œuvrant à l’Universel, mais plutôt de celui désignant celui lié au progrès technique et singulièrement aux “opportunités” créées par la révolution digitale. Autrement dit, c’était une autre manière de défendre un bilan calamiteux et de vouloir en prolonger la politique économique de façon irrationnelle, lorsque tous les indicateurs de croissance européenne et mondiale sont en berne, objectivant un néolibéralisme parvenu au terme de son agonie. Or, qu’il s’agisse de Valls ou de Macron, comment apparaitre crédibles ? Comment réconcilier “deux Gauches désormais irréconciliables”, selon les mots même de Valls ? Comment ne pas être comptable d’un quinquennat apocalyptique gagné à l’appui d’un mensonge originel ? La vérité est que Valls a perdu la partie d’avance et espère recomposer la nouvelle Gauche autour de sa personne en prévision de l’élection de 2022. On a bien compris qu’il sera le chouchou de la presse institutionnelle. Mais quand est-il

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