Publié par Magali Marc le 7 décembre 2016

Décidément, il n’y a pas que Jimmy Carter qui radote ! John Kerry, bien décidé à faire sa marque au Moyen-Orient, a réglé ses comptes avec Netanyahou lors d’un discours prononcé au Saban Forum du Brookings Institute à Washington.

Magali Marc (les 4 premières lettres de son prénom sont ceux de la campagne de Trump: Make American Great Again) a traduit pour les lecteurs de Dreuz ce texte de Jonathan S. Tobin paru sur le site du Commentary Magazine le 5 décembre dernier et signalé par Honest reporting.

«L’amère réalité alternative de Kerry»

Pour ceux qui croyaient que l’Administration Obama allait s’effacer de la scène moyen-orientale en catimini dans les dernières semaines de son mandat, sans infliger un coup de grâce à Israël, le secrétaire d’État John Kerry a un message : il n’a pas encore fini.

Hier, lors d’une allocution prononcée au Forum Saban de l’Institut Brookings à Washington, Kerry s’est laissé aller à une harangue au cours de laquelle il a blâmé uniquement Israël pour l’absence de paix au Moyen-Orient.
Il a donné à l’Autorité palestinienne et à son leader non-démocratique, Mahmoud Abbas, un traitement de faveur malgré son refus de négocier sérieusement.
Il a concentré son tir sur le Premier ministre Netanyahou et d’autres membres du gouvernement israélien pour avoir «ignoré tous nos avertissements concernant les colonies» et avoir réduit à néant les perspectives d’une solution à deux États.

Mieux encore, Kerry a spécifiquement laissé entendre qu’il y avait encore une possibilité d’initiative des États-Unis au Conseil de Sécurité des Nations Unies avant que Donald Trump ne prête serment, ce qui saperait la position de négociation d’Israël et éventuellement le marquerait comme un État hors-la-loi sur la scène internationale.

Kerry a indiqué que, malgré un rapport de l’Associated Press de la semaine dernière selon lequel le président avait déjà indiqué que ce serait une erreur d’attaquer Israël de cette façon pendant cette période de «lame-duck» (NDT la période de «canard boiteux» est appelée ainsi quand un nouveau président a été élu et que le président sortant est encore au pouvoir pour quelques semaines), de nombreux responsables de l’Administration (selon Haaretz) auraient désespérément tenté de le persuader du contraire.

Manifestement, Kerry est l’un de ceux-là. Ses remarques au Forum de Saban, qui ont suivi presque immédiatement le discours de Netanyahou à la même conférence, est un signe que sa campagne contre Israël est loin d’être terminée.
Le secrétaire d’État a raison de dire qu’un grand nombre de membres du Likoud de Netanyahou et certains de ses ministres sont de solides partisans du mouvement [pour les implantations en Judée Samarie].
Il est tout aussi vrai que, bien que Netanyahou ait exprimé à maintes reprises son soutien à une solution à deux États et démontré sa volonté de parler avec Abbas, la plupart des membres de son gouvernement et une nette majorité d’électeurs israéliens ne la considèrent plus comme une politique viable pour un avenir prévisible.
Ce n’est pas parce que la plupart des Israéliens ne veulent pas la paix. Ils la veulent, mais, contrairement à Kerry et le reste de l’administration Obama, ils ne sont pas dans le déni en ce qui concerne les Palestiniens.

Bizarrement, Kerry a fait référence à Abbas comme étant «engagé en faveur de la non-violence», même si le leader palestinien a continué de donner des signes plutôt mitigés de son appui à la paix.

Abbas a fait quelques gestes diplomatiques, mais il continue de louer les terroristes comme des héros et des martyrs, paie des pensions aux tueurs et à leurs familles, et permet à ses médias officiels de répandre la haine contre les Juifs et les Israéliens.

Parfois, il s’implique en personne, comme lorsqu’il a contribué à l’intifada des couteaux en répandant de fausses rumeurs sur les soi-disant intentions d’Israël de nuire aux mosquées du Mont du Temple.

Plus important, Abbas a refusé de négocier sérieusement avec Netanyahou même lorsque le Premier ministre a offert d’abandonner la plus grande partie de la Cisjordanie. Il n’a pas non plus reconnu la légitimité d’un État juif, peu importe où ses frontières seraient tracées, signe qu’il n’a pas vraiment l’intention de mettre fin à la guerre centenaire contre le sionisme qui est devenu une partie inextricable de l’identité nationale palestinienne.

Pour Kerry, rien de tout cela ne compte à cause des «colonies».

Le secrétaire d’État refuse de comprendre que la construction de quelques maisons de plus dans les communautés existantes ne signifie pas qu’Israël ne voudrait pas ou ne serait pas capable de quitter le territoire si Abbas devait un jour accepter l’offre qui lui a été faite.

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Il ne tient pas compte du fait que les Palestiniens ont refusé à plusieurs reprises les offres israéliennes de former un État.

L’accent mis sur les colonies n’est qu’une faible excuse palestinienne pour ne pas faire la paix— et n’est pas l’obstacle principal faussement prétendu par Kerry.
Kerry avait raison quand il disait que les États arabes n’accepteraient pas de paix formelle avec Israël sans un accord avec les Palestiniens.

Mais Netanyahou a aussi raison d’affirmer que les Arabes sont beaucoup plus inquiets au sujet de l’Iran envers lequel Obama et Kerry ont pratiqué l’«appeasement» qu’ils ne le sont au sujet des Palestiniens.

Les relations formelles [NDT avec les pays arabes] vont peut-être devoir attendre, mais, en dépit des avertissements de Kerry, la position diplomatique d’Israël n’est pas aussi faible qu’il le prétend.

Depuis les premiers instants d’Obama au pouvoir, son administration était convaincue que le fait d’établir une certaine distance entre Israël et les États-Unis ouvrirait la voie vers la paix.
Huit ans de mésententes avec Netanyahou et le fait d’incliner le terrain diplomatique dans leur direction a seulement encouragé les Palestiniens à être plus intransigeants.
La stratégie de maintenir une distance a été un échec abyssal, et, typiquement, Kerry est plus porté à redoubler ses efforts en dépit du désastre plutôt que d’admettre qu’il a eu tort.

Poignarder Israël dans le dos aux Nations Unies n’apportera pas non plus la paix, mais Kerry préfère quitter le Département d’Etat avec un geste qui porterait préjudice à Israël et paralyserait son successeur plutôt que de simplement rentrer chez lui.
On espère qu’Obama écoutera son bon ange ainsi que ceux qui lui disent qu’agir de cette manière ne ferait que provoquer le président élu Trump à se lier d’amitié avec Israël encore plus étroitement, et non pas les conseils amers et stupides de Kerry.»

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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