Publié par Guy Millière le 7 décembre 2016

Le texte ci dessous était initialement la préface que j’avais écrite pour le plus récent livre de Pierre Itshak Lurçat, La trahison des clercs d’Israël*. Le livre est paru sans la préface. Je la mets ici à la disposition de mes lecteurs, à qui je conseille, bien-sûr, la lecture du livre.

Pierre Itshak Lurçat est un homme engagé. C’est surtout, un homme de droiture. Analyste vigilant de la montée de l’islam radical sur la surface du monde, il a, bien avant d’autres, décrypté l’itinéraire qui conduit désormais tant de jeunes Occidentaux vers les sentiers mortifères du djihad. Juif et Israélien, il n’a, depuis des années, cessé de combattre l’antisémitisme islamo-gauchiste qui imprègne désormais tant de médias européens (et américains) transformés en organes de propagande “anti-sioniste”. Il a eu l’honneur d’être poursuivi en justice par Charles Enderlin et France 2 : c’est à ce genre d’éléments dans la biographie de quelqu’un qu’on discerne non seulement la droiture, mais le courage.

Il s’est aussi attiré la vindicte et les insultes de gens aussi peu fréquentables que Caroline Fourest et Mohamed Sifaoui : on reconnaît les hommes de qualité aux ennemis qu’ils se font, et quand les ennemis qu’ils se font trépignent de rage, c’est un excellent signe, cela montre que les critiques qui les concernaient visaient là où il faut pour les blesser. Il a traduit en langue française, et commenté l’autobiographie de l’un des plus grands acteurs et penseurs de la cause sioniste, l’un de ceux sans qui Israël n’existerait pas aujourd’hui, Vladimir Zeev Jabotinsky. Le livre, indispensable, s’appelle Histoire de ma vie* (Les Provinciales). Avoir choisi Jabotinsky est un choix clair et tranché : Pierre Itshak Lurçat n’est pas de ceux qui édulcorent ou se perdent dans les sables mouvants du politiquement correct. Il connaît la différence entre le bien et le mal, la vérité et le mensonge, la légitimité et l’imposture. Il sait que la cause sioniste n’a cessé d’être du côté du bien, de la vérité et de la légitimité.

Parce qu’il est, à juste titre inquiet pour Israël, il tire dans son plus récent livre un signal d’alarme et procède à une dénonciation précise, détaillée, érudite, accablante de ceux qui lui paraissent mettre Israël en danger aujourd’hui. Les pires ennemis d’Israël á ses yeux ne sont pas les antisémites “anti-sionistes” disséminés partout en Europe (et en Amérique) : les Juifs, pour la plupart, et tout particulièrement les Juifs israéliens, savent qu’il existe des antisémites depuis des millénaires et ont appris depuis longtemps à se défier d’eux et à les combattre. Ce ne sont pas non plus les islamistes : les Juifs en majorité, et une large majorité des Juifs israéliens, n’ont aucune illusion sur les islamistes et sur l’islam en général. Non, les pires ennemis d’Israël sont à l’intérieur d’Israël, et y jouent le sinistre rôle du ver dans le fruit.

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Le livre s’appelle La trahison des clercs d’Israël, en une référence explicite et revendiquée au célèbre livre de Julien Benda (La Trahison des Clercs*). Il détaille la généalogie des forces de destruction à l’oeuvre, et remonte aux moments fondateurs de la cause sioniste. Il incrimine des intellectuels tels que Martin Buber, qui, dès les années 1920, imaginait la possibilité d’un consensus avec les Arabes et rêvait d’un Etat binational. Il voit, légitimement, dans la gauche “pacifiste” israélienne d’aujourd’hui des disciples de Martin Buber qui ignorent, autant que Martin Buber en son temps, que les Arabes du Proche-Orient n’admettront jamais la renaissance d’un Etat juif et s’acharneront sans cesse à le détruire et à tuer ses habitants juifs. Il note que cette gauche “pacifiste” est prête, pour que survivent ses fantasmes, à occulter des faits essentiels, tels le rôle accablant d’Amin al Husseini, mufti de Jérusalem dans les années 1920-1930, islamiste antisémite et nazi actif sous Adolf Hitler, dans la perpétration de la Shoah : dès lors qu’Amin al Husseini est le père symbolique de la “cause palestinienne”, rappeler qui il était peut se révéler très gênant. Il souligne dès lors l’imposture inhérente à cette gauche.

Il explique aussi comment elle s’est infiltrée dans la politique et dans le système juridique israélien, jusque dans le fonctionnement de la Cour Suprême d’Israël, comment elle tient une large part de la presse israélienne, en quoi elle se retrouve jusque dans les stratégies militaires des forces de défense israélienne, conduit à des morts inutiles de soldats israéliens, et à empêcher Israël de parvenir à la victoire qui serait pourtant indispensable pour que la paix vienne. Il souligne que la gauche en question à une écrasante responsabilité dans les accords d’Oslo, qui ont installé en Judée-Samarie un cancer islamiste appelé Autorité palestinienne, cancer dont Israël ne parvient plus, depuis, à se débarrasser.

C’est un livre pessimiste: Pierre Itshak Lurçat, tout en dénonçant ce qui doit l’être, procède à un constat assez sombre.

C’est un livre lucide qui permet d’ouvrir les yeux.

C’est un livre qui, depuis là, montre qu’il est urgent que davantage d’amis d’Israël et d’Israéliens ouvrent les yeux avant qu’il ne soit trop tard.

C’est un livre salubre qui devait être écrit.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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