Publié par Gaia - Dreuz le 11 décembre 2016

Des attaques à l’acide contre une douzaine de jeunes femmes à Ispahan ces derniers jours et le décès d’une d’entre elles ont provoqué un tollé en Iran, notamment à travers les réseaux sociaux. Face à une indignation généralisée, les autorités iraniennes se sont senties obligées de prendre leurs distances par rapport à ces agressions perpétrées à l’encontre des femmes qualifiées de « mal voilées » ou « non voilées » selon le jargon officiel.

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Dans leur prise de position, les responsables iraniens ont pris cependant le soin d’affirmer qu’il n’existait, d’après eux, aucun lien entre les vitrioleurs et le non-respect du voile obligatoire en Iran, et encore moins avec le projet de loi adopté dimanche 19 octobre par l’Assemblée islamique sous le nom de « soutien aux promoteurs de la vertu et contre le vice », loi qui va « légaliser » les actions des groupes extrémistes paramilitaires, essentiellement contre les femmes.

Cependant, outre le ministère de l’Intérieur, le vice-président iranien chargé des affaires législatives avait jugé inutile voire inappropriée, dans le contexte de nouvelles agressions contre les femmes, l’adoption d’une telle loi dont les termes ont pu prêter, selon lui, à une sorte d’encouragement ou de soutien aux récentes attaques à l’acide contre les jeunes femmes à Ispahan.

Une pratique déjà expérimentée

Cela dit, ces attaques ne sont pas une nouveauté en République islamique. Elles ont été largement employées dans les années 1980-1990 toujours contre les femmes dites « occidentalisées » en vue d’intimider par la même occasion la société dans son ensemble à chaque fois que le régime iranien s’est senti confronté à des menaces visant son existence même. Or, en septembre dernier Abdolmajid Mohtasham, le chef du groupe extrémiste « Ansar Hezbollah » proche du Guide suprême, Ali Khamenei, avait menacé de déclencher à travers le pays une vaste campagne dite de « promouvoir la vertu et décourager le vice » contre les femmes jugées « corrompues », car irrespectueuses envers le voile obligatoire en République islamique.

Il avait justifié cette campagne en précisant qu’aujourd’hui « le poids des corrompus et de leurs soutiens [c’est-à-dire au fond les laïcs, ndlr] pèse tellement lourd aux dépens des théocrates que seule une violence extrême saurait changer ce nouveau rapport de force au profit des partisans de Dieu » devenus cependant une minorité isolée et confinée dans les groupuscules paramilitaires totalement déconnectés de la réalité.

Le chef d’« Ansar Hezbollah » dont la conception est proche de celle de « Daech » avait également affirmé qu’il avait entamé une démarche auprès du ministère de l’Intérieur pour coordonner son action avec les forces de l’ordre, c’est-à-dire les Gardiens de la Révolution dont les membres sont bien nombreux au sein de l’Assemblée islamique et qui ont fait adopter hier la nouvelle législation contre les femmes.

© Gaïa pour www.Dreuz.info

Source : RFI

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