Publié par Magali Marc le 18 décembre 2016

Justin Trudeau qui, lors de la présidentielle américaine, refusait de dénoncer Trump comme l’y enjoignait Thomas Mulcair, le chef du NPD, fait preuve de pragmatisme.

Il a même invité Donald Trump à venir au Canada.

Pendant ce temps, les intellectuels gauchistes canadiens comme le grand expert politologue Pierre Martin répètent les niaiseries du Washington Post.

Un Premier Ministre optimiste

Tout novice et inexpérimenté qu’il est, le Premier Ministre Justin Trudeau a décidé de faire preuve de pragmatisme dans l’intérêt du Canada et de ses bonnes relations commerciales avec les États-Unis.

Sur Trump, M. Trudeau a déclaré :

«Je crois que M. Trump est un businessman qui va faire ce qui est dans l’intérêt de ses citoyens (qui) est de développer les emplois de demain, d’investir dans l’énergie renouvelable, et d’aller au-delà des carburants fossiles».

Le Premier Ministre canadien a aussi annoncé que le Président Trump devrait, comme le veut la tradition, se rendre au Canada pour son premier déplacement officiel à l’étranger «un mois ou deux» après son investiture.

Selon Radio Canada (16 décembre), M.Trudeau qui répondait en ondes à des questions de citoyens sur son bilan, a reconnu « qu’il s’entend très bien avec le président Barack Obama, (…) que l’élection de Donald Trump ouvrait la porte à des « défis » que n’aurait pas posés l’élection d’Hillary Clinton.
Toutefois, le premier Ministre a assuré qu’il restait optimiste devant l’arrivée prochaine de ce « faiseur de deals ».
Il s’est défendu d’avoir fait une erreur en se disant d’entrée de jeu prêt à modifier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), après que l’homme d’affaires eut promis de le renégocier ou même de le démanteler. « C’est exactement ce qu’il faut faire », a-t-il affirmé, en donnant en exemple le dossier conflictuel du bois d’œuvre.
Le premier ministre entend insister sur l’intégration des industries automobile, aérospatiale et du secteur manufacturier des deux pays et plaider que la relation canado-américaine est bénéfique pour les travailleurs et l’économie des deux côtés de la frontière.

Des banquiers québécois optimistes

Les économistes du Mouvement Desjardins (un mouvement de coopératives d’épargne et de crédit fondé en 1900 qui est devenu une importante institution financière canadienne) ont déclaré le 22 novembre dernier que l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche ne devrait pas nuire à l’économie canadienne :

«Au bout du compte, les prévisions de croissance pour le PIB réel canadien n’ont pratiquement pas changé», (…).La croissance estimée du PIB au Canada devrait donc tourner autour de 1,9 % en 2017.»

Toujours selon Desjardins, un accroissement de l’économie américaine alimentée par les promesses de Trump en matière d’investissement dans les infrastructures et de baisses d’impôt pour les entreprises, devrait se traduire par une plus grande demande pour les produits canadiens.
La hausse prochaine du taux directeur américain devrait en outre augmenter la faiblesse du dollar canadien face à la devise américaine, ce qui aura un impact favorable pour nos exportations chez nos voisins du Sud. Desjardins s’attend à ce que le dollar canadien termine 2017 aux environs de 0,70 $ US.
Dernièrement, dans son Bulletin du 16 décembre dernier, le Mouvement Desjardins notait à propos de Trump :

« Il y avait un certain risque que l’étonnant résultat des élections du 8 novembre alimente l’incertitude et nuise à l’humeur des ménages. L’effet contraire semble plutôt s’observer. Les deux principaux indices de confiance des ménages ont augmenté en novembre et les gains semblent se poursuivre en décembre selon l’indice de l’Université du Michigan. Cette situation est propice à une accélération de la consommation réelle. Les entreprises ne sont pas en reste. Les indices ISM ont faibli à la fin de l’été, mais ils sont maintenant en hausse , ce qui est encourageant pour l’investissement des entreprises. À cet égard, on note aussi une remontée des forages aux États-Unis, ce qui suggère que l’investissement pétrolier recommence à augmenter après sept trimestres consécutifs de baisses importantes. »

Pierre Martin et les gauchistes catastrophés

Le 17 novembre, le professeur Martin écrivait dans sa chronique qu’Hillary Clinton avait remporté le vote populaire par deux millions de votes :

« Si la tendance se maintient, lorsque tous les votes seront comptés, Hillary Clinton aura reçu entre un et deux millions de votes de plus que son adversaire républicain. »

Mais comme il accrédite dans sa chronique du 10 décembre la thèse de la CIA selon laquelle les services secrets de Vladimir Poutine étaient la source des Wikileaks et auraient comploté pour faire pencher la balance, on est en droit de se demander où il en est dans son analyse des résultats de la présidentielle américaine ?

Dans sa chronique du 1er décembre, le savant professeur décrit comment Trump est occupé à s’entourer « d’idéologues de droite ».

Puis dans sa chronique du 10 décembre, il commente ses trouvailles sur la fameuse filière russe :

«Les services de renseignement américains ont établi de façon assez certaine que les révélations de Wikileaks qui ont contribué à couler la campagne d’Hillary Clinton étaient orchestrées directement par le Kremlin.»

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Dans cette chronique échevelée, il est question d’un scénario rocambolesque décrivant un «milliardaire aux cheveux orange qui devient président des États-Unis à coups d’insultes et de mensonges tout en recevant l’aide du président de la Russie. »
Ce scénario serait refusé par un producteur hollywoodien prétend l’éminent politologue qui affirme que :

«Les services de renseignement américains possèdent suffisamment d’éléments de preuve pour affirmer avec confiance que les services secrets de Vladimir Poutine sont à la source des Wikileaks. »

À l’appui de ces révélations, l’imaginatif analyste cite un article paru dans Le Monde qui lui reprend l’essentiel de ce qui a été publié par le Washington Post et le New York Times (lequel a plus tard reconnu s’être laissé manipuler) !

Ce que ne dit pas le vénérable politologue, c’est que l’article du Monde cite également des responsables des services secrets américains autres que ceux de la CIA, et qui ne sont pas d’accord pour impliquer les Russes.

Finalement, dans sa chronique du 17 décembre, le professeur Martin décrit comment d’après lui, le gouverneur sortant de la Caroline du Nord, Pat McCrory, un républicain, fait preuve d’une partisanerie extrême en faisant voter une loi qui réduit de 1500 à 300 le nombre de postes qui peuvent être pourvus à la discrétion du gouverneur, lui enlève le contrôle de la commission électorale, exige l’approbation de l’Assemblée pour les nominations du cabinet et transfère à l’Assemblée le pouvoir de nommer les administrateurs de l’Université d’État.

Tout cela uniquement dans le but de couper l’herbe sous les pieds de son successeur démocrate, Roy Cooper.

Comme si les Républicains étaient les seuls à changer les règles du jeu politique quand ça les arrange …

Certains Démocrates, comme John Burbank, défait dans un district de Seattle, parlent de changer les règles du Collège Électoral qui ont favorisé Trump.
Ces Démocrates, appelés les «Hamilton Electors» (nommés ainsi d’après Alexander Hamilton qui a écrit que la Constitution autorise les Grands Électeurs à porter un jugement indépendant lors du choix du Président, dans un essai publié dans le Federalist Paper No 68 en 1788) veulent inviter certains Grands Électeurs (il en faudrait 37) à faire défection le 19 décembre prochain et à élire un autre Républicain dont le nom ne figurait pas sur les bulletins de vote tels que John Kasich ou Mitt Romney afin d’empêcher Trump de devenir président !

Cela n’arrivera pas. Car la plupart des Grands Électeurs sont pro-Trump, mais notre savant professeur Martin reste muet sur cette tentative démocrate de changer les règles du jeu politique.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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