Publié par Gilles William Goldnadel le 16 janvier 2017

Près de 70 pays vont se réunir ce dimanche 15 janvier, à Paris, pour une conférence internationale qui va tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien. Gilles William Goldnadel regrette le «parti pris» de la communauté internationale dans ce dossier.

Encore un spectacle. Encore une séance photo pour dire «je suis important» et pour donner l’illusion de «faire quelque chose». Mais la paix sera perdante. C’est ce qui nous attend à la conférence de Paris sur le Proche Orient de ce week-end.

Comment encourage-t-on deux peuples à faire la paix ? En les aidant à s’asseoir et à discuter pour qu’ils parviennent à se réconcilier et à résoudre leurs différends. En les préparant à la nécessité de faire de douloureux sacrifices, parce que c’est le prix à payer que la paix mérite.

La conférence franco-palestinienne du 15 janvier à Paris est sur le point de faire très exactement le contraire. Plutôt que de faire également pression sur les dirigeants palestiniens afin qu’ils retournent à la table des négociations avec Israël, cette conférence va encourager leur détermination à éviter à tout prix de négocier.

La paix entre Israéliens et Palestiniens ne nécessite pas de conférences grandiloquentes avec plusieurs douzaines de participants se terminant sur des déclarations dénuées de sens. Pour promouvoir la paix, les nations du monde ont aussi besoin de dire aux Palestiniens l’évidente vérité: il faut oser leur dire que la paix passe par une reconnaissance d’Israël en tant qu’Etat du Peuple Juif et que le seul moyen d’y parvenir reste la négociation directe.

Il faut leur dire qu’Israël est un partenaire de paix et est prêt à faire des concessions douloureuses, comme cela a déjà été fait par le passé. Il faut dire aux Palestiniens qu’eux aussi auront à accepter des compromis difficiles avec Israël concernant les frontières, les réfugiés, la sécurité et Jérusalem ; que c’est le seul moyen de ramener l’espoir et d’assurer un avenir meilleur à leurs enfants et aux futures générations.

Le chemin de la paix entre Jérusalem et Ramallah passe justement par là : Jérusalem et Ramallah. Pas par New-York. Ni par Paris. Ni par l’ONU de parti pris, les condamnations unilatérales ou des conférences bavardes. La paix se construit avec des négociations bilatérales, où des dirigeants se parlent en tête-à-tête, prêts et désireux de travailler ensemble. Ce fut le cas lorsqu’Israël et l’Egypte firent la paix en 1979. Ce fut la leçon tirée de la paix israélo-jordanienne en 1994. De l’Irlande du Nord au Sud Soudan, région après région, ce sont des pourparlers directs qui ont pavé le chemin de réelles solutions pacifiques.

Suite à la fantasque résolution unilatérale 2334 récemment adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, qui qualifie les lieux les plus saints de la religion juive à Jérusalem de «territoires palestiniens occupés», la conférence franco-palestinienne de Paris est programmée pour servir de nouvelle plateforme pour une énième flagellation publique et unilatérale d’Israël, un autre forum grandiose qui évitera aux dirigeants palestiniens de prendre leurs responsabilités.

Les israéliens ont, à maintes reprises, prié le Président de l’Autorité Palestinienne, de les rencontrer. Pourtant, plutôt que de soutenir et de s’associer à cette demande, la communauté internationale se montre complaisante vis-à-vis de la dérobade d’Abbas à l’idée de pourparlers directs. En effet, pourquoi Abbas négocierait-il avec Israël, quand il sait qu’il peut, sans effort, faire en sorte que seul Israël soit incriminé par la communauté internationale ; une communauté internationale qui ignore soigneusement la culture de la haine et de la violence qui se répand sous son nez au sein de la société palestinienne.

Israël est prêt à négocier directement avec les dirigeants palestiniens, n’importe où, n’importe quand, sans préconditions. Mais les Palestiniens ont fui les négociations à maintes reprises, à Camp David en 2000, avec Ehud Olmert en 2008, et à Paris et Washington en 2014.

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La conférence de Paris ne sélectionnera probablement les problèmes à traiter que dans le but d’apaiser les Palestiniens, et ne fera ainsi que renforcer leur intransigeance et perpétuer le conflit, portant de ce fait atteinte au peuple arabe de Palestine plutôt que de servir ses intérêts.

La tentative des Palestiniens d’internationaliser le conflit, facilitée par certains leaders mondiaux, permet à leurs dirigeants d’éviter de parvenir à un accord définitif. Cela prouve aussi que ce conflit n’a jamais porté sur la question d’un Etat palestinien. Il porte, et a toujours porté, sur le droit d’Israël à exister, quelles qu’en soient ses frontières. Trouver une solution au conflit implique que les Palestiniens soient prêts à vivre en paix aux côtés d’Israël, et non à la place d’Israël.

Les israéliens restent majoritairement engagés en faveur de la solution de deux Etats pour deux peuples vivant en paix. Le conflit peut être résolu si les dirigeants palestiniens souhaitent y mettre fin, en discutant directement avec leurs partenaires israéliens et en trouvant, ensemble, des solutions aux différents enjeux.

Si les nations du monde cherchent vraiment à faire avancer la paix, elles devraient envoyer un message clair et sans équivoque à Abbas : «Arrêtez de soutenir la violence et le terrorisme, arrêtez de promouvoir les discours de haine, et arrêtez d’éduquer les enfants Palestiniens à tuer des juifs. Apprenez-leur qu’Israël existe bel et bien, et que des relations de paix avec Israël doivent être les fondations d’un futur Etat palestinien».

Tandis que le sang continue de couler à flots dans la Syrie voisine, certains dirigeants, impuissants sur le dossier, préfèrent s’affairer à organiser une parodie de conférence, éloignée de toute réalité et en exigeant tout de l’un et rien de l’autre. D’une certaine manière, la conférence de Paris d’aujourd’hui est un rassemblement des dirigeants d’hier. La communauté internationale, comme on l’appelle, devrait pouvoir faire mieux si elle entend vouloir rester digne de ce nom.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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