Publié par Gaia - Dreuz le 26 janvier 2017

Le président français se rend ce mardi dans un camp des Farc créé dans le cadre des accords de paix signés par le gouvernement colombien et la guérilla. Une visite contestée par l’un des principaux opposants à cet accord, l’ancien président Alvaro Uribe.

Le président François Hollande visite ce mardi 24 janvier un camp de regroupement des combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) en compagnie du président colombien Juan Manuel Santos. Il rencontrera ensuite les responsables de l’ONU chargés de superviser le désarmement de la guérilla et des représentants des victimes du conflit.

«Je suis ici à l’invitation du président Juan Manuel Santos pour exprimer mon total appui à cette initiative (de paix) qui est une étape essentielle pour la Colombie, a déclaré le chef de l’État français à l’hebdomadaire colombien Semana. Votre pays démontre que le chemin de la paix négociée est toujours possible. Qu’il n’y a pas de fatalité». La France apporte 17 millions d’euros au fonds européen de 95 millions prévus par l’Union européenne pour aider le processus de paix.

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Accords fragilisés

«Nouvelle d’Europe : Hollande, le président français, qui n’a pas réussi à faire face au terrorisme djihadiste, visite la Colombie remise aux Farc»
Tweet de l’ancien président colombien Alvaro Uribe

Les accords de paix entre le gouvernement colombien et les Farc, négociés en grand secret pendant quatre ans à La Havane, ont été fragilisés par le rejet par référendum d’une première version le 2 octobre 2016. Une seconde version a été ratifiée par le parlement en décembre, sans repasser devant les citoyens.

La visite de François Hollande dans un camp de regroupement des Farc est vivement contestée par les opposants aux accords de paix, et notamment leur leader, l’ancien président Alvaro Uribe. «Nouvelle d’Europe: Hollande, le président français qui n’a pas réussi à faire face au terrorisme djihadiste, visite la Colombie remise aux Farc», a tweeté Uribe à l’annonce de cette visite. Oscar Zuluaga, ancien candidat à la présidentielle du Centre démocratique, le parti de Alvaro Uribe, a de son côté estimé que «l’annonce de la visite du président français est un défi et une offense pour tous les Colombiens qui ont voté non lors du référendum. C’est une offense aux valeurs démocratiques: les Farc restent un groupe armé, elles ne sont pas démobilisées».

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Pablo Catatumbo, un des chefs des Farc, a de son côté assuré que, pour les Farc, «ce sera un honneur de recevoir le président français», qualifiant la France de «référence en matière de liberté et de fraternité».

Retard dans l’installation des camps

Le camp de La Elvira que visite le président français est situé dans le département de Cauca. C’est l’une des 26 zones créées par les accords de paix pour permettre le regroupement des combattants et leur désarmement qui se fera sous la responsabilité de l’ONU. Les accords prévoient que les Farc auront remis 30% de leurs armes début mars, 60% en avril et la totalité début mai. Ensuite, les camps doivent être démantelés. Mais l’ensemble des opérations a déjà pris beaucoup de retard.

Où vont aller les ex-guérilleros? La plupart n’envisage pas de retour à la vie civil. Pour eux, leur avenir est de rester ensemble

Dans le camp que visite François Hollande, la construction des bâtiments a à peine été entamée. Pour justifier ces retards, le haut-commissaire pour la paix Sergio Jaramillo rappelle que ces zones sont toutes «extrêmement difficiles d’accès». Pour accélérer les travaux, les ex-guérilleros ont été mis à contribution. Mais il est peu probable que le désarmement s’effectue en seulement six mois. Par ailleurs, que vont devenir ces zones? Où vont aller les ex-guérilleros? La plupart n’envisage pas de retour à la vie civil. Pour eux, leur avenir est de rester ensemble.

«Nous ferons ce que nous disent nos chefs, nous continuerons le combat politique ensemble, sans les armes cette fois», nous déclarait l’un d’entre eux en septembre dernier. La majorité n’a jamais connu la vie civile, étant entrés enfants dans les rangs de la guérilla.

Le président français a également assisté à des manifestations culturelles à Bogota dans le cadre de l’année franco-colombienne. Dans l’entretien à Semana, il rappelle «le rôle de pionnier développé par Antonio Narino, vice-président de la Grande Colombie en 1921, qui a été le premier traducteur en espagnol de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793».

François Hollande a annoncé que «la France recevra le président Santos en juin 2017 pour le lancement de la saison colombienne en France».

© Gaïa pour www.Dreuz.info

Source : Lefigaro

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