Publié par Magali Marc le 18 février 2017

En décembre 2016, Iqra Khalid, la députée libérale de Mississauga (Ontario) a déposé une motion visant à lutter contre l’islamophobie au Canada.

C’est donc rebelote avec cette motion, qui n’aurait pas force de loi si elle était adoptée, et qui s’inspire de celle déposée par Thomas Mulcair et adoptée à l’unanimité en octobre 2016.

Présentée à la Chambre des communes, la motion de Thomas Mulcair concernait des actes de vandalisme commis la même semaine au centre culturel musulman de Sept-Îles (au Québec) et condamnait l’islamophobie.

Depuis les élections fédérales, lors desquelles il s’est fait doubler sur sa gauche par Justin Trudeau, le chef du parti néo-démocrate (NPD) s’est érigé en grand défenseur des musulmans au Canada notamment en défendant le « droit » des femmes musulmanes de porter la burqa. Cette position lui a fait perdre de nombreux votes au Québec, lui qui menait dans les sondages en début de campagne et se voyait déjà Premier ministre.

Depuis cette cinglante défaite électorale, le NPD se sait voué à rester un parti d’opposition avec pouvoir de nuisance, ce qui fait qu’il n’a plus à se soucier de sa popularité auprès des Canadiens. Partout dans le monde occidental, les gauchistes délaissent les ouvriers « exploités » et se portent à la défense des minorités. Le NPD ne fait pas exception.

Pour mémoire, lors du vote, en février 2016, d’une motion condamnant le mouvement BDS, déposée par les Conservateurs à Ottawa, le même Mulcair avait protesté :

« On somme le gouvernement de condamner des gens d’avoir une opinion et d’en discuter. Ça n’a pas de bon sens ».

Cette motion, présentée par les conservateurs, se lisait ainsi :

« La Chambre rejette la campagne du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), qui encourage la diabolisation et la délégitimation de l’État d’Israël, et prie le gouvernement de condamner toute tentative de la part d’organismes, de groupes ou de particuliers du Canada de promouvoir le mouvement BDS, ici et à l’étranger ».

Durant le débat, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, avait annoncé que le gouvernement appuierait la motion parce qu’il était d’accord « sur le fond » même s’il avait « des réserves quant à la forme ».

Le ministre Dion avait fait remarquer que les conservateurs faisaient « de l’appui à Israël et à la communauté juive canadienne un enjeu partisan. »
En l’absence de Stéphane Dion de la Chambre des Communes, personne mercredi passé, n’a semblé croire que Mme Khalid faisait de l’appui à l’islam un enjeu partisan…

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Ce que propose la motion M-103

Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait :

a) reconnaître qu’il faille endiguer le climat de haine et de peur qui s’installe dans la population ;

b) condamner l’islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémiques et prendre acte de la pétition e-411 à la Chambre des communes, ainsi que des problèmes qu’elle a soulevés ;

c) demander que le Comité permanent du patrimoine canadien entreprenne une étude sur la façon dont le gouvernement pourrait

(i) Établir une approche pan-gouvernementale pour la réduction ou l’élimination du racisme et de la discrimination religieuse systémique, dont l’islamophobie, au Canada, tout en assurant l’adoption de politiques fondées sur les faits, qui soient d’application globale et axées sur la communauté,
(ii) recueillir des données pour contextualiser les rapports sur les crimes haineux et pour évaluer les besoins des communautés touchées ; le Comité devrait présenter ses conclusions et ses recommandations à la Chambre dans les 240 jours civils suivant l’adoption de la présente motion, pourvu que, dans son rapport (sic), le Comité devrait formuler des recommandations que pourra appliquer le gouvernement afin de mettre davantage en valeur les droits et libertés garantis dans les lois constitutionnelles, y compris la Charte canadienne des droits et libertés.

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La motion M103, déposée par la députée libérale d’arrière-ban Iqra Khalid en même temps qu’une pétition signée par 70 000 personnes réclamant des élus de la Chambre qu’ils condamnent « toutes les formes d’islamophobie », s’est heurtée à l’opposition de plusieurs conservateurs, dont certains, tel Maxime Bernier, qui craignent les limites à la liberté d’expression.

Thomas Mulcair, qui ne craint pas pour la liberté d’expression dans ce cas-ci, a suggéré que la motion rallierait un bon nombre d’élus du Nouveau Parti démocratique.

« Ce que j’entends en écoutant mes collègues, c’est […] qu’il est grandement temps qu’on prenne une position ferme contre l’islamophobie. (…) Au Québec, on a eu le saccage d’un centre communautaire musulman à Sept-Îles et on a eu la tuerie affreuse dans une mosquée à Québec. C’est [avec cette] toile de fond qu’on est en train d’avoir ce débat-là ».

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Au Bloc québécois, le chef intérimaire Rhéal Fortin estime que le texte va trop loin et voit ainsi difficilement comment il pourrait appuyer la motion M-103 si aucun amendement n’y est apporté — une possibilité qu’a écartée la députée Khalid.

Comme il s’agit d’une motion d’initiative parlementaire, le vote n’aura pas lieu avant quelques semaines, voire quelques mois.

La ministre Joly s’est dite convaincue qu’elle obtiendrait l’appui de la vaste majorité du caucus libéral au moment du vote.

Comme si on allait « pacifier » la société canadienne en adoptant des motions condamnant l’islamophobie !

Pratiquement tous les chroniqueurs québécois de Christian Rioux au Devoir à Lise Ravary au Journal de Montréal se sont prononcés contre la Motion M-103

Pendant ce temps, d’autres musulmans font parler d’eux…

– À Drummondville, un fermier québécois qui a permis à 6000 musulmans d’égorger des centaines de moutons sur sa terre pendant une fête religieuse fait face à des accusations de cruauté envers les animaux.

Depuis 7 ans, Michel Cloutier permet à des milliers de musulmans de célébrer l’Aïd al-Adha, ou fête du Mouton, une célébration où des agneaux sont sacrifiés en guise d’offrande.

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation lui remet des constats d’infraction quasiment tous les ans. Au cours des deux dernières années, il a été condamné à payer 28 250 $ d’amendes.

M. Cloutier se sent persécuté et Mohamed Sami Jelidi, l’un des premiers musulmans à avoir célébré la fête du Mouton chez les Cloutier est en colère.

« C’est ridicule. C’est de l’ignorance envers notre culture. Ça frappe l’imaginaire, le sang, les couteaux, et on passe pour des criminels qui n’aiment pas les animaux. Je sais que l’image fait peur, mais personnellement, je fonds en larmes chaque fois que le mouton me regarde dans les yeux », a-t-il raconté.

– Mohamed Mehdi Ghanmi, un homme de 25 ans accusé d’agression sexuelle, a été arrêté jeudi dans le quartier Saint-Roch par les enquêteurs du Service de police de la Ville de Québec. Il a par la suite été interrogé, puis est demeuré détenu pour sa comparution. L’événement se serait produit le 6 février au soir dans une résidence étudiante de l’Université Laval (en banlieue de Québec).

– Le Centre « for Israel and Jewish Affairs » (CIJA) a fait part de la nouvelle suivante le 13 février :

« La semaine dernière, le Canadian Investigative Journal (CIJnews.com) a rapporté, qu’à au moins deux occasions en 2014, un imam du Centre islamique Al-Andalous de Montréal, Sayyed al-Ghitaoui, a appelé à la destruction des Juifs.

Dans ses sermons, al-Ghitaoui a imploré Allah de “détruire les Juifs maudits”, de “les tuer un par un” et de “rendre leurs enfants orphelins et leurs femmes veuves”.

Selon, Lise Ravary, chroniqueuse au Journal de Montréal, les vidéos des sermons ont été retirées par les administrateurs du centre islamique. Selon eux, les invocations de l’imam sont citées hors de leur “vrai contexte”, soit la guerre de Gaza. Ils insinuent que la nouvelle aurait pour but de miner la solidarité depuis l’attentat de Québec.

Dans sa chronique de vendredi 17 février, Lise Ravary écrit :

“… L’antisémitisme musulman, bien que répandu, est rarement évoqué en public. L’automne dernier, attaqué par la presse algérienne après un voyage en Israël, le poète québécois Karim Akouche d’origine kabyle répliquait :
‘Je suis un rescapé de l’école algérienne. On m’y a enseigné à détester les juifs. Hitler y était un héros. Des professeurs en faisaient l’éloge. Après le Coran, Mein Kampf et Les Protocoles des Sages de Sion sont les livres les plus lus dans le monde musulman.’ Ajoutant : ‘Je suis trop libre pour me soumettre à qui que ce soit.’

J’attends une motion de Thomas Mulcair contre le discours haineux envers les Juifs.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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