Publié par Gaia - Dreuz le 22 février 2017

Le candidat de “En marche !” a provoqué la polémique avec ses propos sur la colonisation, ce qui l’a obligé à faire marche arrière. Mais ce n’est pas la première fois qu’il revient sur ses propos.

Emmanuel Macron entend parler à tous les Français, parfois au prix de véritables contradictions. De son identité socialiste à la colonisation en passant par la dépénalisation du cannabis, les 35 heures ou le mariage pour tous : tour d’horizon de ses contradictions.

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Sur le socialisme

En visite au Puy-du-fou en août 2016, Emmanuel Macron avait déclaré aux micros des journalistes présents ce jour-là : « l’honnêteté m’oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste. » Comme s’il annonçait finalement sa couleur politique après des mois de silence. Emmanuel Macron avait pourtant été très clair, dès les premiers mois de son entrée au gouvernement, sur son engagement socialiste.

À 0 : 36’ : “Moi je suis socialiste et je l’assume : être socialiste me paraît une nécessité de bâtisseur.”

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Sur le cannabis

La question de la pénalisation du cannabis a été un thème populaire dans la campagne, notamment lors de la primaire de la gauche. Des candidats comme Benoît Hamon ou Jean-Luc Bennahmias n’ont pas hésité à prendre parti pour une dépénalisation de la consommation et de la vente de cannabis. Pour eux, cela permettrait d’encadrer la pratique et de soulager les forces de l’ordre. Une position qu’Emmanuel Macron a semblé partager… un certain temps.

« Je crois que la légalisation a une forme d’efficacité »

Sauf que voilà, dans un entretien accordé au Figaro mi-février, Emmanuel Macron opère un revirement de stratégie : le candidat veut désormais imposer la « tolérance zéro » pour la délinquance du « quotidien », y compris pour les stupéfiants. Il déclare clairement : « je ne crois pas à la dépénalisation des petites doses ni aux peines symboliques. Cela ne change rien. »

Sur les 35 heures

Emmanuel Macron a très tôt critiqué la loi sur la durée légale du travail. Devant le Medef, à l’été 2015, le ministre de l’Économie d’alors décrivait les 35 heures comme une « erreur de la gauche », une fausse bonne idée. Une position qu’il a semblé maintenir en début de campagne, lorsqu’il déclarait dans une interview à l’Obs : « Quand on est jeune, 35 heures, ce n’est pas long. »

Lors d’un meeting à Paris pourtant, en décembre 2016, Emmanuel Macron a surpris en assurant que « les 35 heures, c’est la loi. » Un revirement difficile à comprendre… et qu’il a bien du mal à expliquer. A l’antenne de LCI, le jeune candidat à l’élection présidentielle tente de clarifier sa position : « Je n’ai pas changé d’avis […] je crois que la loi ne peut pas tout définir, que la solution n’est pas de baisser le temps de travail. […] Je ne suis pas pour les 32 heures mais je ne crois pas que modifier la loi et passer aux 39 heures ou aux 40 heures soit la bonne solution. »

Sur le mariage pour tous

Emmanuel Macron défend, sur la question des droits des personnes LGBT, un discours progressiste, voire plus progressiste encore que le gouvernement auquel il a participé puisqu’il s’est déclaré favorable à procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes. Il a pourtant fait une déclaration qui a troublé les défenseurs de la loi Taubira : à propos des partisans de la Manif pour tous, le candidat de En Marche ! a déclaré qu’une « des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d’ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes. » Il va même plus loin en déclarant qu’on a « humilié cette France-là. » Une déclaration qui ne passe pas auprès des défenseurs du mariage pour tous et d’une partie de la communauté LGBT, qui a très mal vécu les débordements et déclarations homophobes et transphobes qui se sont propagées pendant les manifestations contre la loi Taubira.

Pour contrer la polémique, Emmanuel Macron a profité d’un live chez Causette pour revenir sur ses propos. Il s’est déclaré « favorable à la loi du mariage pour tous » assurant qu’il « la protégerai [t] et la défendrai [t] » alors que « d’autres candidats veulent la remettre en cause ». Il a assuré que ce qu’il dénonçait, c’était « la méthode » employée par le gouvernement. « Il fallait aller vite et ne pas laisser s’installer une espèce de débat qui a clivé profondément la société et a donné le sentiment à une partie qu’ils n’étaient pas entendus. C’est uniquement ce que j’ai ici voulu dire. »

Sur la colonisation

Sur la question de la colonisation, Emmanuel Macron s’est livré à un véritable slalom politique. Semblant d’abord vouloir mettre l’accent sur les aspects positifs de la colonisation, il avait déclaré dans les colonnes du Point en novembre 2016 : « En Algérie, il y a eu la torture mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’était la réalité de la colonisation. »

Vint ensuite sa visite en Algérie au cours de laquelle il a donné une interview à Echorouk News le 15 février 2017. Il y assimile la colonisation à un crime contre l’humanité, provoquant la stupéfaction et l’émoi de la droite et de l’extrême droite.

Devant la polémique suscitée par cette déclaration, le candidat à la présidence de la République s’est expliqué dans une vidéo publiée sur son compte Facebook en revendiquant « un discours de complexité » et le « courage de dire les choses ».

A Toulon, alors que des sympathisants du Front national manifestaient à l’extérieur de la salle de meeting, il a fini par demander pardon et a assuré, imitant le Général de Gaulle, « je vous ai compris et je vous aime. »

© Gaïa pour www.Dreuz.info

Source : Ouest-France

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