Publié par Mireille Vallette le 24 février 2017

 

Neuf musulmans âgés de 17 à 53 ans ont été arrêtés mardi 21 février dans la région de Winterthour (canton de Zurich).

Ils sont accusés d’avoir passé à tabac deux coreligionnaires dans leur mosquée.

La raison de leur colère ? Leurs victimes auraient donné des informations aux médias à propos de l’appel au meurtre des musulmans qui séchaient la prière commune par un prédicateur éthiopien. Celui-ci a aussi demandé aux fidèles de dénoncer les coupables. C’était en octobre dernier. Il est sous les verrous.

Les « dénonciateurs » ont payé cher leur civisme, puisque qu’ils ont été agressés, frappés et séquestrés, en particulier par le plus jeune. Leurs familles ont été menacées de mort.

Les gérants de la mosquée ont répliqué en déposant plainte contre eux pour avoir secrètement fait des enregistrements dans la mosquée.

La mosquée An’Nur a déjà beaucoup fait parler d’elle. Quatre jeune, dont une fille qui la fréquentait, sont partis en Syrie en 2015. En Suisse, les jeunes hommes avaient suivi un entraînement avec le champion du monde de boxe thaï Valdet Gashi. Il a aussi rejoint le théâtre de guerre syrien.

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L’association qui gérait la mosquée est soupçonnée de ne pas être étrangère à ces départs. Il est difficile d’en savoir plus : côté police et justice, les informations sont rares avant la fin des enquêtes et les dossiers n’arrivent presque jamais entre les mains des journalistes.

Apparemment, la mosquée pourrait être fermée, mais seulement parce qu’elle ne respecte pas les dispositions anti-feu et des normes de sécurité alimentaire.

Turcs soupçonnés de recrutement pour l’EI

Le lendemain de ces arrestations, c’est le canton du Tessin qui a vécu des heures chaudes. Une centaine de policiers ont procédé à des perquisitions, dont une dans un centre islamique.

Un Turco-Suisse âgé de 36 ans a été arrêté, soupçonné d’avoir servi de recruteur pour l’Etat islamique. Il dirigeait une entreprise de sécurité qui assurait la surveillance d’un centre pour requérants d’asile de la région de Bellinzone. Un Turc, son employé, a aussi été arrêté.

L’entrepreneur fait face à d’autres soupçons : il est accusé de violation de la loi sur le travail, de la loi sur les activités de surveillance, d’usure, de séquestration de personnes et d’actes de violence contre au moins un requérant d’asile.

En Suisse, quelque 70 jeunes gens sont partis pour le djihad. Plusieurs ont été tués et une douzaine serait de retour.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Mireille Vallette pour Dreuz.info.

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