Publié par Gilles William Goldnadel le 25 février 2017

Gilles-William Goldnadel condamne la proposition du think tank proche du PS, qui a d’ailleurs été rejetée par les autorités juives et musulmanes. C’est cette même élite islamo-gauchiste qui n’a pas voulu reconnaître les atrocités verbales de Mehdi Meklat.

«Putain je suis dégoûté, j’aurais tellement voulu qu’il soit d’extrême droite!» On se souvient sans doute de ce tweet rageur d’un journaliste de l’Obs apprenant soudainement l’origine de l’auteur des massacres de Toulouse.

Il signifiait en creux que le sort des victimes lui était moins important que la personnalité du bourreau. Qu’en réalité, le racisme inhérent à l’acte lui était indifférent.

Dans nombre de journaux soi-disant antiracistes de la semaine, à commencer par Libération, tandis qu’on abuse des circonlocutions et des circonvolutions pour tenter de minimiser l’ignominie raciste, sexiste et antisémite du discours de Mehdi Meklat, le même relent rageur déborde avec aigreur: la fachosphère exulte! Comme si, l’extrême gauche dédaignait d’utiliser les faits au service de sa cause. Comme si, Libération n’avait pas tenté de faire de Breivik le parangon du terrorisme blanc, comme si le monde n’avait pas publié une liste d’intellectuels qui auraient tenu la main du Norvégien, comme si d’autres n’avaient pas instrumentalisé, au besoin en triturant les faits, une rixe entre nervis bruns et nervis rouges pour faire de Clément Meyric un martyr du fascisme et de l’UMP réunis.

La ficelle est vieille comme Staline, usée jusqu’à la trame, d’expliquer que de révéler les crimes du goulag va faire jouir le bourgeois. Surtout ne pas désespérer Billancourt. Ou Trappe.

Et pourquoi non? Pourquoi donc serait-il défendu de tirer argument, une nouvelle fois, d’un événement aussi révélateur non seulement de la radicalité profonde d’une partie de la jeunesse islamique, mais encore et surtout de l’invraisemblable responsabilité, de l’incommensurable fatuité, et de la stupide mauvaise foi de la partie du monde médiatique qui avait fait de l’antiracisme non seulement son fonds de commerce mais encore un moyen de terroriser ses adversaires.

Il est en effet piquant de constater que ceux qui aujourd’hui tentent par tous les moyens, même les plus comiques, de minimiser l’invraisemblable racisme qu’ils avaient toléré, incarnent la caste médiatique antiraciste la plus intolérante, la plus vétilleuse, la plus fureteuse, la plus soupçonneuse, lorsque le racisme, souvent imaginaire et fantasmé, est reproché à une population autochtone à laquelle il prête depuis toujours sans barguigner un racisme consubstantiel.

Passons vite sur la mauvaise foi, glissons sur ces Inrocks qui avaient fait leur couverture sur l’icône Taubira et sur Mehdi promettant, triste ironie, «des révélations sur la jeunesse de Marine Le Pen».

Glissons sur Libération et sur tous les autres qui tentent de sauver la mise au Bondy Blog, paraît-il irremplaçable. Laissons là les tweets pulsionnels. Nos fins limiers ne se sont pas non plus étendus sur l’invraisemblable portrait plein d’empathie du terroriste Abdelhamid Abaaoud brossé par Mehdi Meklat et son complice Badroudine Said Abdallah le samedi 21 novembre 2015 dans le Bondy Blog (en partenariat avec Libération). J’en reproduis la chute car elle en vaut la peine, en précisant que l’article ne contient pas une ligne, un mot, une virgule de critique contre le terroriste ou son acte: «Abdelhamid, ça aurait pu être notre ami Karim, parce qu’il a le même visage d’enfant, les mêmes cernes qui se creusent timidement sous les yeux, les mêmes yeux sombres et le même regard lumineux, le même sourire facile, très grand sourire, un sourire qui n’a pas honte de lui, qui est fier de se donner aux autres, d’être beau. C’est pour ça qu’Abdelhamid aurait pu être Karim. Notre copain.»…

Après cela, Pascale Clark sa marraine à France Inter, le journal Elle, et tous les autres peuvent bien, comme toujours, continuer à pérorer, biaiser, pinailler, ou faire des phrases.

Je ne rejoindrai certains que sur un point: je considère, que d’une certaine manière, Mehdi ou certains de ses semblables, sont des victimes. Victimes d’un système médiatique et intellectuel névrotique que je ne cesse de dénoncer article après article et que j’ai nommé islamo-gauchiste. En rappelant une nouvelle fois qu’il n’a pas grand-chose à voir avec l’islam et presque tout avec le gauchisme et ses dérivés mondains.

À force de le lui répéter, on a fait croire à Mehdi que les Français, principalement les chrétiens et les juifs étaient tous des salauds racistes dont il était la première victime. Et c’est tellement facile de se penser victime.

Les névrosés narcissiques qui le lui ont fait croire, et qui passaient encore alors pour bons et intelligents, se moquaient, comme on le voit, éperdument du racisme mais étaient animés d’une haine pathologique envers leurs parents qui les avaient fait naître dans l’Europe post- hitlérienne.

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Le dernier exemple en date de ce que la pensée soi-disant progressiste joue les boutefeux irresponsables de la radicalité nous est apportée sur un plateau par la fondation Terra-Nova dont on connaît la proximité avec le Parti Socialiste. Il est inutile de rappeler que cette fondation s’est fait connaître par ses propositions analytiques de voir désormais son parti orienter ses efforts de séduction vers la population immigrée plutôt que sur la classe ouvrière en déclin. On a tort d’y avoir vu uniquement du cynisme électoral. Au plus profond, il aurait fallu aussi y déceler cette désaffection pour les natifs en même temps que cette dilection pour l’altérité propre à la xénophilie du temps névrotique.

À deux mois des élections, et Monsieur Hamon aux commandes, Terra-Nova, fidèle donc à sa doctrine, a cru devoir habile de préconiser l’instauration de deux jours fériés, un musulman et un juif, à la place des lundis de Pâques et Pentecôte.

On savait qu’ils existaient des individus plus royalistes que le roi, on vient d’apprendre qu’il existait des laïcs progressistes plus musulmans que les musulmans et plus juifs que les juifs. C’est ainsi que le sage président du Conseil Français du Culte Musulman a opposé une sèche fin de non-recevoir au projet trop zélé :

«Les musulmans de France n’ont jamais réclamé de telles dispositions, d’autant moins au détriment de jours fériés chrétiens. Terra-Nova se permet de faire des propositions au nom de l’islam de France alors qu’ils n’ont pas pris la peine d’auditionner les personnes et les institutions concernées», a indiqué sans trop d’aménité M. Anouar Kbibech.

L’étrange proposition n’a pas obtenu plus de succès chez les Juifs qui se satisfont pleinement de chômer pendant les fêtes chrétiennes – quand certains ne les célèbrent pas à l’instar de Noël – tout en respectant leurs propres traditions festives.

Mais ne soyons pas trop injustes envers Terra-Nova, certains musulmans ont apprécié la fleur tendrement déposée à leurs pieds par les amis de Monsieur Hamon. La proposition émise correspondait en effet à une revendication de l’UOIF, proche des Frères Musulmans. Ils devraient pouvoir s’en souvenir lors du mois du muguet.

Non, ce n’est pas Mehdi Meklat qui est le plus coupable.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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