Publié par Dreuz Info le 7 mars 2017

Un cliché tenace en France, en Europe, et même outre-Atlantique, voudrait imprimer durablement les esprits, à commencer par les jeunes, que les Noirs, de tout temps, auraient été victimes du racisme des Blancs, de leur esprit de lucre, de leur insatiable volonté de puissance, d’expansion, culminant avec les traites atlantiques.

Depuis les années 60, les pays africains sont indépendants.

L’immigration africaine vers l’Europe ne tarit pas.

Quel attrait pour les anciens maîtres pousse donc des hommes libres depuis près de soixante ans ?

Le ressentiment anti-blanc est ravivé, depuis quelques années, pour d’obscures raisons, par des idéologues.

Des émeutes à caractère racial, communautariste, sont suscitées, causant des ravages, non seulement économiques, mais moraux.

Rien n’y fait. Les migrants d’Afrique se pressent à nos frontières.

L’explication se trouverait-elle, tout bonnement, dans leur propre histoire ?

La lecture de nombre de livres écrits au fil des siècles, du XVe au XXe, montre, vous l’allez découvrir, que les Africains, dans leurs pays d’origine, n’ont pas eu à souffrir, obligatoirement, du contact avec les Européens.

Toutes sortes d’échanges se produisirent, culturels, religieux, mercantiles, et, par dévoiement, des ventes d’esclaves eurent lieu, c’est indéniable.
Lorsque ces traites commencèrent, au 15e siècle, elles s’inscrivaient dans une longue tradition d’esclavage inter-tribal purement africain, puis de traites au profit des Arabes venus d’Arabie Heureuse ( Arabia Felix, sur les cartes d’époque).

Ceci posé, il faut comprendre que, s’il était question, bien sûr, d’étendre les possessions du Roi d’Espagne, ou du Portugal, ou de l’Empereur, plus tard, il s’agissait aussi de faire bénéficier les populations nouvelles, païennes, de la vraie foi : catholique.

Et que cela ne fut pas forcément repoussé comme un mal par les nouveaux adeptes, d’autant qu’ils avaient déjà reçu un coup de badigeon mahométan. Ils étaient donc à même de comparer, le résultat n’étant pas nécessairement en faveur de l’islam.

Le lecteur apprend, au fil des récits des navigateurs, des missionnaires, que les Africains, dans leurs villages, obéissent, selon des rites précis et sévères, à des chefs, des rois qui ont tout pouvoir sur leurs sujets.

Une vraie curiosité des autochtones vis-à-vis des Blancs, réciproque, du reste, doit être soulignée.

Ils s’accompagnent souvent d’observations pleines d’humour.

Voici donc, par ordre chronologique, quelques extraits de livres écrits par les explorateurs dédicaçant leurs récits aux princes, aux prélats ou à leurs commanditaires de Grandes Compagnies commerciales.

 

Gomes EANES ZURARA conte, en 1453, dans «CHRONIQUE DE GUINEE», l’expédition de marins portugais audacieux, décidés à explorer au-delà du Cap Bojador, la côte ouest-africaine, jusqu’au Cap-Vert.

Dans son invocation au Prince, Zurara évoque le sort de «Noirs chargés de fers… capturés par tes navires…

Je notai que tous se plaignaient moins de leur dernière infortune que de la première, c’est-à-dire de l’erreur trompeuse où les avait plongés ce schismatique menteur de Mahomet.»

Une coutume singulière retient son attention : le cannibalisme :

P. 218 : «Et bien que d’autres voulant disculper leurs compagnons d’un crime si énorme ( manger des cadavres) eussent dit le contraire, il n’en est pas moins certain que leur coutume est de manger le foie et de se boire le sang les uns des autres.»…

Mais le commerce d’esclaves noirs ne fait pas débat.

Du nord de l’Afrique à son centre : Guinée, Mali, les Maures, la «secte de Mahomet : Alarves, Azenègues, Berbères, font la guerre aux Noirs (P. 313), en employant davantage la ruse que la force, car ils ne sont pas aussi vigoureux qu’eux. A quelques Maures qui viennent chez eux, ils vendent de ces Noirs qu’ils ont ainsi par ruse, ou bien ils vont les vendre eux-mêmes à Mondebarque, au-delà du royaume de Tunis.»

A la même époque, Alvise Ca’ DA MOSTO, vénitien, est envoyé par le même Infant dom Henrique de Portugal, tenter l’aventure africaine dans les mêmes régions que Zurara.

Son style est plus alerte, bon enfant. Il note tout ce qui le surprend.

P. 58 : «Les Noirs ignorent les peignes à tisser».

P. 59 : «Il faut savoir que dans ce pays (Sénégal), ils ignorent l’acier. Ces gens sont presque toujours nus, à l’exception d’une peau de chèvre qu’ils portent en guise de hauts-de-chausses et qui couvrent les parties honteuses.» «Les hommes vaquent à de nombreuses tâches féminines, comme faire la vaisselle, filer le coton… “Ils sont fort bavards ; au reste, ils sont fieffés menteurs et grands trompeurs. Autrement, ils sont hospitaliers”. » Ils n’ont pas de navires, que l’on sache ; n’en avaient jamais vu jusqu’à ce qu’ils fissent connaissance des Portugais». «Ces seigneurs noirs guerroient très souvent entre eux et plus souvent encore, avec leurs voisins».

Il est à remarquer que les Noirs du Sénégal sont d’un naturel plutôt ouvert aux diverses entreprises religieuses —
selon l’intérêt immédiat qu’ils en retirent.

P. 57 : «Ces premiers Noirs observent la religion mahométane, mais elle n’est pas très affermie comme chez les Maures blancs… les seigneurs s’en tiennent à cette croyance, parce qu’ils ont constamment à leurs côtés des prêtres azenègues… Ces derniers les instruisent dans la foi mahométane et les persuadent qu’il serait fort malséant d’être seigneur et de vivre sans connaître les lois et commandements de Dieu comme fait le peuple…

Mais depuis qu’ils ( les Noirs) ont quelques familiarité et relation avec les chrétiens, leur zèle s’est refroidi parce que nos coutumes leur plaisent beaucoup, et que notre richesse et notre ingéniosité leur en imposent.

Ils disent que si Dieu nous a octroyé tant de bonnes choses, c’est signe qu’il a beaucoup d’amour pour nous».

Alors que le prince dom Henrique de Portugal a conclu un accord exclusif avec les Arabes pour commercer, ces derniers trafiquent fort communément des esclaves noirs :

P. 50 «Les Arabes apportent également des pièces de soie mauresque, qui se font à Grenade et à Tunis en Barbarie, de l’argent et d’autres marchandises de prix, contre lesquelles ils obtiennent de nombreuses têtes d’esclaves et de l’or.

L’or et les esclaves sont ramenés à ladite escale d’Ouadane… et prennent des routes différentes : les unes vont aux montagnes de Barcah ( Cyrénaïque) ; d’autres à Tunis et sur toute la côte de Barbarie».

Il est précisé que les Noirs s’esclavagent entre eux, selon la coutume :

«Ce royaume ( en Sénégal) est tout petit… Le roi vit de la manière suivante : il n’a pas de revenus réguliers, si ce n’est un tribut, que les seigneurs lui versent chaque année, pour être dans ses bonnes grâces.

Ce tribut consiste en différents présents : des chevaux très prisés pour être rares, des harnachements, du bétail… Il vit également de pillages et possède quantité d’esclaves noirs qu’il fait prendre sur son territoire ou chez ses voisins…»

Vous saurez enfin que «la grandeur du seigneur se mesure au fait qu’il ne se laisse voir qu’une heure le matin ( P. 66), et à nouveau le soir, un bref moment.

Dans ces moments-là, il se tient dans la première cour où ne pénètrent que les gens d’importance, et plus particulièrement les étrangers.

En outre, ces seigneurs sont fort cérémonieux lorsqu’ils donnent audience à quelqu’un, et quel que soit le degré de parenté avec ledit seigneur.

ILS DOIVENT SE PROSTERNER sur le seuil de la porte, s’AGENOUILLER, BAISSER LA TÊTE JUSQU A TERRE…

Ils saluent leur seigneur dans le plus simple appareil ET PERSONNE N’OSERAIT L ALLER SALUER SANS SE DENUDER ENTIEREMENT…. A la moindre faute qu’ils commettent, ils ( les seigneurs) font saisir leurs femmes et enfants qu’ils vendent comme esclaves».

Il ne faut pas méconnaître, avant que de passer aux récits suivants, le puissant attrait exercé sur les Noirs, par la couleur des Blancs — puisque ce facteur est palpable jusqu’à nos jours, en Occident.

P. 77 : «Les Noirs, hommes et femmes, accouraient pour me regarder, comme si j’étais une merveille…

Ils ne s’étonnaient pas moins de ma blancheur que de mes habits… Certains touchaient mes mains et mes bras, crachaient et frottaient ma peau avec leur salive pour voir si ma blancheur était vraie ou feinte ; quand ils comprirent que j’avais la peau blanche, ils en furent tout ébahis».

La même incrédulité se constate, 350 ans plus tard, dans le récit de Mungo Park, au Niger.

En 1591, PIGAFETTA & DUARTE LOPES écrivirent un important ouvrage : «Le Royaume de Congo & les contrées environnantes». ( ED. Chandeigne/UNESCO)

Dédicacé «Au très illustre & Révérendissime monseigneur Antonio Migliore, évêque de San Marco & Commandeur du Saint-Esprit», le récit de ces voyageurs et marchands fourmille d’observations précieuses sur le climat, la faune, la flore, et les populations locales.

Négocier et convertir vont de pair.

Ce qui retient l’attention, tout au long, c’est la coutume de l’esclavage, répandue au Congo, — comme en Guinée, comme au Mozambique…, bien avant l’arrivée des Européens.

P. 72 «Messire Duarte disait aussi qu’à cause de leur ( aux Anziques) caractère farouche et de leur bestialité, on ne trafiquait pas beaucoup avec eux, si ce n’est quand ils venaient

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