Publié par Magali Marc le 21 mars 2017

Deux nouveaux sondages montrent que les Libéraux et les gauchistes du NPD ne sont pas en phase avec l’ensemble de la population canadienne. Pas vraiment une surprise…

Avec les médias de masse, ils ont tout faux en ce qui concerne la méfiance des Canadiens envers les valeurs des musulmans et la motion M-103 (contre l’islamophobie).

En juillet 2016, un sondage effectué en Ontario montrait que les trois quarts des Ontariens interrogés estimaient que les immigrants de religion musulmane ont des valeurs différentes.

Seulement un tiers des Ontariens avait une impression favorable de la religion islamique et plus de la moitié d’entre eux estimaient que les principaux dogmes de l’Islam font la promotion de la violence et sont contre l’égalité des sexes.

Une blogueuse invitée sur le site Full Report disait que ces résultats étaient d’autant plus frappants que les Canadiens ont été littéralement bombardés par de la propagande pro-islam depuis octobre 2015, alors que la plupart des télédiffuseurs programment régulièrement des «feel good stories» de réfugiés, la Canadian Broadcasting Corporation (la télévision d’État en langue anglaise) étant la première à présenter des reportages de ce genre.

Une autre raison pour laquelle ces résultats surprennent est que Toronto, la plus grande ville de l’Ontario, a une population dont plus de la moitié sont des immigrants. Ce n’est donc pas la population blanche de souche qui ne fait pas confiance aux réfugiés islamiques, mais aussi les importantes communautés chinoise, coréenne et hispanique installées à Toronto depuis des décennies.

Ce sondage ontarien avait été réalisé auprès de 1 009 Ontariens entre le 11 et le 16 mai 2016, soit avant l’attaque de la discothèque gay à Orlando.

La Motion M-103

Un nouveau sondage de Forum Research, effectué dans l’ensemble du Canada en mars dernier, montre que :

  • Une majorité des personnes interrogées pense que la motion fédérale M-103 (contre l’islamophobie) a besoin de corrections.
  • Quatre personnes sur dix pensent que l’accent particulier mis sur une seule religion (l’islam) devrait être supprimé, trois sur dix pensent que la motion devrait mentionner toutes les religions.
  • 40% pensent que la motion présentée par la députée libérale fédérale ne devrait pas faire porter l’attention sur une religion en particulier.
  • 31% répondent que toutes les religions doivent être mentionnées dans la motion et seulement 14% disent que la motion devrait être laissée telle quelle.
  • 15% disent ne pas avoir d’opinion (don’t know).
  • Les répondants les plus susceptibles de dire que l’accent mis sur une religion particulière devrait être retiré de la motion M-103 comprennent ceux âgés de 35-44 (45%), 55-64 (42%), gagnant entre 60 000 $ – 80 000 $ par année (50%), vivant en Alberta (48 %) ; et les partisans du Parti Conservateur (46%).
  • Ceux qui ont un diplôme d’études collégiales ou universitaires (42%), un diplôme d’études supérieures (41%) ou une formation collégiale ou une universitaire (39%) sont tous favorables à la suppression d’une seule religion de la motion.
  • Les plus proches de dire que toutes les religions doivent être mentionnées dans la motion comprennent les personnes âgées de 65 ans et plus (36%), les moins riches (42%) ou gagnant entre 80 000 $ et 100 000 $ (41%), les répondants du Québec (36%) ou de l’Ontario (33%) et les moins instruits (36%).
  • Ceux qui disent que la motion devrait être laissée telle quelle incluent ceux qui gagnent de 40 000 $ à 60 000 $ (20%) et qui soutiennent le NPD (24%).
  • Plus de 7 répondants sur 10 favorisent la modification de cette motion d’une manière ou d’une autre, y compris 71% des partisans libéraux qui souhaitent des révisions. Il reste à voir quel effet, le cas échéant, cette question aura sur leur bulletin de vote à l’avenir», a déclaré le Dr Lorne Bozinoff, président de Forum Research.»

On voit avec ces données de Forum Research que ceux qui sont contre la motion sont loin d’être des suprématistes blancs au front bas, peu instruits, aux cerveaux lavés par l’extrême droite ou la «fachosphère».

Tandis que ceux, peu nombreux qui l’appuient se situent (sans surprise) plus à gauche (partisans du NPD).

Les plus de 30 ans et les Baby-boomers sont vent debout contre la motion.

(Les réponses ont été comptabilisées à partir d’un échantillon aléatoire de 1 340 électeurs canadiens)

Curieusement, un autre sondage effectué par Forum Research montre que le Parti Conservateur prend de l’avance sur les Libéraux dans Toronto, une ville qui a longtemps été un bastion libéral très à gauche. (Échantillon aléatoire recueilli auprès de 966 électeurs de Toronto)

Ainsi parmi ceux qui sont certains de leur choix et ceux qui hésitent,

  • Le Parti Conservateur (PC) mène par 36%, une avance de cinq points sur les libéraux au pouvoir (31%).
  • Le PC est en hausse de quatre pour cent depuis février.
  • L’appui au NPD demeure inchangé (22%) de même que le Parti Vert (7%).
  • Collectivement, les «autres partis» atteignent jusqu’à 4% (en hausse par rapport à 2% le 10 février).

Ces sondages montrent que les Libéraux de Justin Trudeau au niveau fédéral sont en perte de vitesse dans Toronto.

Au Québec, les Libéraux de Philippe Couillard sont perdus dans la brume et réagissent au coup par coup sans jamais montrer qu’ils savent où ils s’en vont.

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Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit ce texte d’Anthony Furey du Toronto Sun, paru le 13 mars dernier.

Personne au Canada n’aime la motion M-103 (contre l’islamophobie), d’après un nouveau sondage

– Anthony Furey, Toronto Sun –

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a hurlé à «l’islamophobie» après que les ministres de son gouvernement n’aient pas été autorisés à faire campagne aux Pays-Bas pendant le week-end, à l’appui de sa tentative d’élargir ses pouvoirs présidentiels.

Cela nous permet de nous rappeler la raison pour laquelle ce terme d’«islamophobie», vaguement défini, ne devrait jamais être officiellement reconnu par les gouvernements occidentaux.

Par chance, la grande majorité des Canadiens comprend cela.

Un nouveau sondage réalisé par Forum Research révèle que seulement 14% des gens appuient la motion M-103, la motion anti-discrimination proposée par la députée libérale Iqra Khalid, qui dénonce l’islamophobie.

La plupart des répondants souhaite que le libellé soit adapté aux suggestions des députés conservateurs et mentionne toutes les religions ou aucune. Lorsqu’on analyse les résultats en termes de soutiens politiques, on constate que même 71% des libéraux sont contre la formulation de la motion.

Personne ne semble aimer M-103. Et on ne peut pas les blâmer.

Le principal argument que j’ai avancé à ce sujet est que le terme «islamophobie» est tendancieux. Dans de nombreux pays, l’«islamophobie» est criminalisée, utilisée pour punir les apostats ou les critiques de l’islam.

Chaque année, le Canada accueille des dizaines de milliers de personnes venant de ces pays. Beaucoup sont venus précisément pour fuir ce climat d’intolérance, tandis que d’autres habitués à ce terme «islamophobie» défini au sens large appuient son application au Canada.

L’utilisation que fait Erdogan du terme est loin d’être aussi forte que celle de certains pays du Moyen-Orient.

Mais c’est toujours troublant compte tenu du contexte.

La Turquie est devenue de plus en plus islamiste ces dernières années. Depuis qu’Erdogan est devenu Premier ministre il y a plus de dix ans, la direction des Affaires religieuses fédérales a considérablement élargi son budget et a supervisé la construction de 10 000 nouvelles mosquées.

Alors que le foulard avait été interdit autrefois dans la fonction publique, il est maintenant encouragé et même porté par les femmes qui souhaitent avancer dans leur carrière. The Economist note que le parti au pouvoir a une «influence islamique subtile mais implacable».

Le coup d’État de l’été dernier, s’il avait été un succès, aurait probablement mis fin à cet empiétement religieux. Les coups précédents, comme le plus récent en 1997, avaient des objectifs similaires.

Au lieu de cela, Erdogan consolide et élargit son pouvoir. Les ministres de son gouvernement se promènent dans toutes les villes d’Europe dans lesquelles se trouve une population à la double nationalité, éligible pour voter lors du référendum constitutionnel du mois prochain, afin d’organiser des rassemblements pro-Erdogan.

Il est compréhensible que cela rende les politiciens européens un peu nerveux.

L’incident avec les Pays-Bas est loin de constituer la première fois qu’Erdogan utilise le mot «islamophobie».

L’an dernier, il a déclaré à CNN qu’il appuyait «une déclaration officielle selon laquelle l’islamophobie est un crime contre l’humanité». Après le Brexit, il a dit que c’était l’islamophobie qui empêchait la Turquie de faire partie de l’UE.

Il y a quelques semaines, la police allemande a mené des raids sur les maisons de quatre clercs musulmans accusés d’espionnage au nom du gouvernement [turc]. La religion n’était qu’une composante accidentelle de l’action policière, mais cela n’a pas empêché le chef de la direction des Affaires religieuses de la Turquie de dénoncer les raids comme étant basés sur «l’islamophobie».

Ne nous y trompons pas : il existe une corrélation entre la position d’Erdogan sur l’islamophobie et son jeu de pouvoir visant à imposer son agenda islamiste à la Turquie.

Cela n’a rien de rassurant.

Le terme d’«islamophobie» est un terme de guerre et, que ce soit ou non l’intention de Mme Khalid (la députée qui a présenté la motion M-103), les législateurs canadiens demandent de lui accorder un sceau d’approbation officielle.

L’un des plus grands arguments avancés en faveur de la motion est que M-103 n’est pas une motion importante parce qu’elle n’a aucune force de loi. Ce n’est pas tout à fait exact. La motion demande qu’un comité se lance dans une étude de manière à ouvrir la voie à une éventuelle législation.

Mais même si nous acceptions cette motion M-103 simplement en tant que symbole (de tolérance), elle demeure un symbole que la grande majorité des Canadiens rejette.

Le sondage CROP au Québec

Ce sondage commandité par Radio Canada et réalisé par la firme CROP posait des questions que plusieurs chroniqueurs ont jugé tendancieuses.

Dans sa chronique du 15 mars dans le Journal de Montréal, Mathieu Bock Côté n’y est pas allé par quatre chemins :

«(…) Radio-Canada vient de lancer une nouvelle offensive idéologique.

Il y a d’abord eu le reportage-poubelle d’Enquête, la semaine passée, assimilant le souverainisme québécois à l’extrême droite européenne.

Le sale travail se poursuit maintenant avec la promotion d’un sondage visant à faire passer les Québécois pour une bande de racistes.

Les questions posées sont hallucinantes. En voici une par rapport à laquelle les sondés doivent se positionner : “Le fait qu’il y ait plus de gais, lesbiennes, musulmans et réfugiés me dérange.”

Comment peut-on tout mélanger ainsi, sauf à s’imaginer que la population, au fond d’elle-même, a une forme d’allergie à la différence ? (…)

Aux questions concernant la menace que représente l’immigration et les réfugiés (mis ensemble dans la question alors que ce sont deux sujets bien distincts dans la réalité), les réponses des Québécois reflètent une certaine méfiance, sans plus.

L’immigration et les réfugiés au Québec :

  • menacent fortement ou un peu l’avenir de la langue française au pays : 66% (pas vraiment ou pas du tout : 33%) ;
  • menacent fortement ou un peu l’héritage chrétien de notre société : 50% (pas vraiment ou pas du tout : 50%) ;
  • menacent fortement ou un peu l’égalité des hommes et des femmes : 51% (pas vraiment ou pas du tout : 50%) ;
  • menacent fortement ou un peu la démocratie dans notre pays : 42% (pas vraiment ou pas du tout : 58%).

À la réflexion selon laquelle “les réfugiés que nous accueillons vont finir par se trouver des emplois et contribuer à notre économie” :

  • 76% des Canadiens sont tout à fait ou plutôt d’accord ;
  • 78 des Québécois sont tout à fait ou plutôt d’accord.

Concernant le port du voile, 62% des répondants au Québec estiment qu’il s’agit davantage d’un signe de soumission alors que cette proportion tombe à 48% dans le reste du Canada.

  • 62% des Québécois veulent interdire le port du voile intégral dans les lieux publics contre 65% des répondants du reste du Canada qui souhaitent l’autoriser.
  • Seulement 42% des Québécois pensent que les musulmans sont très bien intégrés ou plutôt bien intégrés (53% dans le reste du Canada) alors que 72% des répondants québécois pensent que les juifs sont très bien ou plutôt bien intégrés (88% dans le reste du Canada).
  • 57% pensent que les musulmans sont plutôt mal ou très mal intégrés (47% dans le reste du Canada), tandis que seulement 26% pensent que les Juifs sont plutôt mal ou très mal intégrés (12% dans le reste du Canada).

Quand on arrive à la confiance que les Québécois accordent aux médias et aux élites politiques, le portrait est moins drôle :

Sur la phrase, “Les médias m’aident à me faire une idée sur les sujets importants de la vie actuelle”

  • Pour l’ensemble des répondants canadiens, 18% seulement sont tout à fait d’accord (15% pour les Québécois) ;
  • 56% sont plutôt d’accord (54% pour les Québécois) ;
  • 27% sont plutôt en désaccord ou tout à fait en désaccord (31% pour les Québécois).
    Somme toute ce n’est pas si mal…

Mais quand on arrive à la phrase “Les médias sont complices du pouvoir et de l’establishment au pays” :

  • 61% des répondants canadiens pris dans leur ensemble sont tout à fait ou plutôt d’accord ce qui comprend 66% des répondants québécois !

Or la confiance envers les chefs politiques en général, au Québec est à 31% (42% reste du Canada) et ceux qui répondent peu ou pas confiance du tout sont 69% (58% Reste du Canada) !

Ce sondage est réalisé alors qu’au Québec et au Canada, ce sont les Libéraux multiculturalistes, bisounours qui sont au pouvoir !

Les médias de masse, dont Radio-Canada en anglais et en français (qui a pratiquement fait campagne pour les Libéraux en 2015) ont beau faire des pieds et des mains, les Canadiens ne les croient pas !

La légendaire méfiance des Québécois envers les élites se retrouve ici :

  • 61% des répondants Québécoise font peu ou pas confiance du tout aux gouvernements (51% pour les répondants canadiens hors Québec) ;
  • 63% peu ou pas confiance aux dirigeants du monde des affaires (52% pour les Canadiens hors Québec) ;
  • 73 % peu ou pas du tout confiance envers les chefs religieux (59% pour les Canadiens hors Québec).

On constate que les Québécois ne sont en général pas très différents des autres Canadiens, sauf dès qu’il s’agit de la défense de l’identité et de la culture, de la confiance envers les élites et de la méfiance envers les musulmans.

Justin Trudeau a de quoi pleurer en lisant ces résultats.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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