Publié par Michael Laitman le 30 mars 2017

Les juifs devenus antisémites rejettent non seulement leur héritage, mais avant tout, ils rejettent leur devoir de révéler au monde entier la méthode de correction.

Après un silence prolongé concernant les alertes à la bombe dans les centres communautaires juifs, le FBI a transmis l’information stupéfiante selon laquelle la majorité des menaces provenaient d’un seul auteur et que le criminel n’était ni un zélote d’extrême droite ni un extrémiste musulman, mais bien un juif américain d’Ashkelon, une petite ville dans le sud d’Israël. En effet, la haine de soi des juifs semble être une fontaine perpétuelle d’ingéniosité sinistre.

L’ONU a enfin reconnu le caractère antisémite de BDS

Un autre exemple de haine de soi est l’implication des juifs dans le mouvement BDS.

Aujourd’hui, l’ONU a enfin reconnu le caractère antisémite de BDS et tient une conférence anti BDS dans le hall de l’Assemblée générale des Nations Unies. Mais, alors que l’État d’Israël et différentes organisations juives ont finalement amassé suffisamment de soutien international pour combattre le mouvement BDS, plusieurs juifs et des anciens Israéliens se trouvent parmi les leaders du mouvement, et plusieurs organisations juives le soutiennent, comme J Street, Jewish Voice for Peace et Jews for Justice for Palestine.

La haine de soi des juifs n’a pas commencé avec BDS. Ni avec George Soros ou Noam Chomsky.

Tout au long de l’Histoire, nous avons eu à affronter des querelles internes qui ont souvent éclaté en guerres totales. La rébellion des Maccabées aux alentours de 160 av. J.-C. fut d’abord et avant tout contre les juifs hellénisés plutôt que contre l’empire séleucide. De même, le commandant des armées romaines qui ont conquis Jérusalem et envoyé les juifs en exil, était Tiberius Julius Alexandre, un juif d’Alexandrie dont le père était le donateur des portes d’or et d’argent du Temple qu’Alexandre a réduit en ruines. En fait, avant la ruine de Jérusalem, Julius Alexandre a anéanti sa propre communauté juive d’Alexandrie, causant « un déluge de sang dans tout le district alors que les corps de 50 000 personnes étaient entassés », selon l’historien juif romain Titus Flavius Josèphe. De la même manière, pendant l’Inquisition espagnole, le Grand Inquisiteur, Tomas de Torquemada, était d’ascendance juive, mais n’en était pas moins zélé pour autant à expulser ou massacrer les juifs. Et tout juste au siècle dernier, l’Association Nationale des Juifs allemands a soutenu et voté pour Hitler et pour le parti nazi.

L’Histoire regorge d’exemples de juifs qui haïssaient leur peuple de manière tellement véhémente qu’ils ont dédié leur vie tout entière à sa destruction. S’il est une haine plus énigmatique que l’antisémitisme, c’est bien l’antisémitisme juif.

Qui êtes-vous, peuple d’Israël ?

Il y a deux ans, j’ai écrit dans le New York Times un article intitulé : “Qui êtes-vous peuple d’Israël ? “qui parlait des origines uniques du peuple juif et des raisons de l’antisémitisme. Les réponses que j’ai reçues des lecteurs m’ont poussé à écrire un essai plus élaboré intitulé : « Pourquoi les gens haïssent les juifs », qui est devenu un mini-site internet offrant un exemplaire gratuit de mon livre : Comme une gerbe de blé: Pourquoi l’unité et la responsabilité mutuelle sont-elles à l’ordre du jour*.

Dans les limites d’une colonne de journal, je ne peux offrir qu’une brève explication, c’est pourquoi je vous invite à suivre les liens ci-dessus.

Si nous cherchons une origine spécifique aux juifs, nous n’en trouverons aucune.

Notre nation est basée sur une idée, et non pas sur la parenté familiale ni l’affinité ethnique ou biologique. Abraham, notre père, est le « géniteur » de la nation juive, et c’est pourquoi nous l’appelons « Abraham, Notre Père ». Le livre Pirkê* de Rabbi Eliezer (chapitre 24) dit qu’Abraham était très préoccupé par les Babyloniens parmi lesquels il vivait. Il les voyait de plus en plus hostiles les uns envers les autres et se demandait pourquoi cela se produisait.

Comme il réfléchissait sur la situation, écrit Maïmonide dans Mishné Torah* (chapitre 1), il a réalisé que dans toute la nature il y a un équilibre parfait entre le bien et le mal, la connexion et la séparation, la force et la faiblesse. Tout dans la nature est équilibré par son contraire. En même temps, il a remarqué que la nature humaine, contrairement au reste de la nature, est complètement déséquilibrée. Chez les humains, le mal règne en puissance. La haine réciproque des compatriotes d’Abraham lui révéla la vérité sur la nature humaine : « Le penchant du cœur de l’homme est mauvais dès sa jeunesse. » (Genèse 8:21)

Abraham s’est rendu compte que si les gens ne reproduisaient pas de leur propre gré l’équilibre de la nature, ils se détruiraient eux-mêmes et leur société s’effondrerait. Il a commencé à parler de son idée à quiconque voulait l’écouter, et les gens se sont joints à lui en grand nombre. Malheureusement, comme nous le savons de Maïmonide, Midrash Rabah, et d’autres sources, Nimrod, roi de Babylone, n’était pas content du succès d’Abraham et l’a chassé de Babylone.

Tout au long de son errance vers ce qui devint la terre d’Israël, l’expatrié ne cessait de parler de son idée, à savoir que la société humaine doit cultiver l’unité et la fraternité comme un antidote à l’égoïsme et à la haine humaine. Au fil du temps, Abraham regroupa des milliers et même des dizaines de milliers d’adeptes, auxquels lui et ses disciples ont enseigné une méthode de connexion qui avait un principe simple : « Quand la haine éclate, couvrez-la d’amour. » Des siècles plus tard, le roi Salomon le résumait dans le verset : « La haine suscite les conflits, et l’amour couvre tous les crimes. » (Proverbes 10:12)

Malgré leurs efforts pour s’unir, les disciples d’Abraham n’étaient pas considérés comme une nation tant qu’ils n’avaient pas atteint un niveau profond d’unité et de solidarité. Au pied du mont Sinaï, ils se sont engagés à être « comme un seul homme dans un seul cœur ». Puis, et seulement alors, ils ont été officiellement déclarés être une nation. En même temps, on leur a donné la tâche de répandre leur méthode de connexion partout, ou comme le dit la Torah, d’être « une lumière pour les nations ».

« Ce que vous détestez, ne le faites pas à votre prochain. C’est la totalité de la Torah. »

Au fil des générations, le peuple juif a développé sa méthode de connexion et l’a adaptée aux besoins changeants de chaque génération. À l’époque de Moïse, le simple principe qu’Abraham avait enseigné ne suffisait pas à conduire une nation entière sur un chemin d’unité au-dessus de la haine, aussi Moïse leur a-t-il donné la Torah. Mais le principe de couvrir la haine avec l’amour est resté le même. Quand un homme est venu voir le Vieux Hillel et lui a demandé de lui enseigner la Torah, il a simplement dit : « Ce que vous détestez, ne le faites pas à votre prochain. C’est la totalité de la Torah. » (Talmud Babylonien, Massékhet Shabbat, 31a)

Juifs antisémites

Malgré tous leurs efforts, la haine et l’égoïsme parmi les juifs étaient (et sont encore) en montée croissante comme dans toutes les autres nations. Lorsque des factions du peuple juif devinrent trop égocentriques pour adhérer au principe de Hillel, elles se séparèrent du peuple juif et s’assimilèrent ou développèrent des formes moins exigeantes de judaïsme, qui satisfaisaient leur narcissisme croissant. Ces factions disparurent finalement parmi les nations.

Cependant, parfois, comme avec les hellénistes, ces factions déloyales devinrent des ennemis acharnés du judaïsme. Ka’ab al-Aḥbār, par exemple, n’était pas seulement juif, mais un grand rabbin du Yémen qui s’est converti à l’islam et est devenu un personnage important dans l’établissement du sunnisme. Ka’ab accompagna le calife Omar dans son voyage à Jérusalem. Quand Omar lui demanda où il pensait que le calife devrait construire un lieu de culte, Ka’ab lui indiqua le mont du Temple. C’est pourquoi aujourd’hui le Dôme du Rocher est situé là où se trouvait le Second Temple.

En acceptant mal leurs origines, les juifs devenus antisémites rejettent non seulement leur héritage, mais avant tout leur rôle de détenteurs de la méthode de connexion pour le monde entier.

Pourtant, que cela leur plaise ou non, les juifs sont traités différemment malgré tous leurs efforts pour se fondre, se mêler et s’assimiler dans la culture locale. Tout récemment, le Dr Andreas Zick de l’Université de Bielefeld en Allemagne a révélé que l’antisémitisme est encore très répandu en Allemagne. De plus, le Dr Zick attribue ceci au fait que les juifs « ne sont pas considérés comme faisant partie intégrante de la société, mais plutôt comme des étrangers ».

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Nous serons considérés comme des étrangers jusqu’à ce que nous reconnaissions que nous avons été formés par l’unité et que notre vocation est de partager avec le monde cette méthode pour atteindre l’unité au-dessus de la haine. Toutes nos sources indiquent que le Temple transformé en mosquée par le converti Ka’ab al-Aḥbār a été détruit par notre haine les uns des autres et que c’est la raison qui a mené à notre exil et notre dispersion. Nous continuerons d’être des parias jusqu’à ce que nous rétablissions notre responsabilité mutuelle, notre sens de l’unité et l’amour envers les autres. Lorsque nous le ferons, nous serons partout les bienvenus. Le plus célèbre antisémite de l’Histoire américaine, Henry Ford, exprimait cette exigence spécifique dans son livre Le juif international – Le principal problème du monde : « Les réformateurs modernes, qui construisent des systèmes sociaux modèles, feraient bien d’examiner le système social sous lequel les premiers juifs étaient organisés. »

Éliminer la haine

l’esclavage dont nous devons sortir est notre propre haine envers les frères de notre tribu

Pendant cette période de l’année où les familles se réunissent pour célébrer la Pâque, la fête de la liberté, nous devons nous rappeler que l’esclavage dont nous devons sortir est notre propre haine envers les frères de notre tribu. Le hametz [levain] est notre haine sans fondement, et l’éliminer, même si ce n’est que pour une semaine de fête, sera le plus grand nettoyage possible de notre vie. Ce sera aussi le plus grand service que nous puissions nous rendre à nous-mêmes, à notre nation et au monde.

Être « une lumière pour les nations », c’est donner l’exemple de l’unité et de la fraternité.

Avec notre haine actuelle, nous donnons l’exemple inverse. Biour hametz [rechercher et éliminer le levain] symbolise éliminer la haine de notre cœur, nous préparer pour l’unité et l’établissement de notre nation. C’est pourquoi dans la Torah, la Pâque vient avant la réception de la Torah, qui comme nous l’avons dit est « l’amour de notre prochain comme nous-même » qui représente le début de notre nation.

En ces temps de conflit et d’aliénation, soyons de vrais juifs unis dans l’amour qui couvre tous les crimes et liés dans la fraternité et la responsabilité mutuelle.

Joyeuse Pâque casher (sans haine) !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michael Laitman pour Dreuz.info.

Michael Laitman est Professeur en Ontologie, PhD en Philosophie et Kabbale, et MSc en Biocybernétique Médicale. Il était le disciple le plus notoire du kabbaliste, Rav Baruch Ashlag (le RABASH). Prof. Laitman a écrit plus de 40 livres, traduits dans une douzaine de langues ; il est le fondateur et le président de l’Institut ARI, et il est un conférencier recherché. Son dernier livre, “Comme une gerbe de blé: Pourquoi l’unité et la responsabilité mutuelle sont-elles à l’ordre du jour*”, explique la racine, la cause et la solution à l’antisémitisme.

* En achetant le livre avec ce lien, vous soutenez Dreuz qui reçoit une commission de 5%. Cette information est fournie pour assurer une parfaite transparence des conséquences de votre action, conformément à la recommandation 16 CFR § 255.5 de la Federal Trade Commission.

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