Publié par Magali Marc le 30 mars 2017

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit ce texte de Mitchell Bard publié le 24 mars dernier sur son blogue au Jerusalem Post.

«Sur les campus universitaires américains et au-delà, le soutien aux Palestiniens fait figure de campagne en faveur des droits de l’homme.

Alors que le mouvement antisémite BDS est, selon ses fondateurs et dirigeants, une croisade pour faire disparaître Israël, il a réussi à attirer de nombreux partisans naïfs qui croient qu’ostraciser Israël aidera les Palestiniens à parvenir à l’indépendance.

Le mouvement BDS a été un échec total, mais il a réussi à protéger l’Autorité palestinienne et le Hamas des critiques concernant leurs violations des droits de l’homme.

Malheureusement, les personnes qui clament haut et fort leur préoccupation envers les Palestiniens sont silencieuses quand il s’agit de la façon dont les Palestiniens se traitent entre eux. L’occupation impose des restrictions à la liberté des Palestiniens, mais les Israéliens ne sont pas responsables du déni des droits civils par les hommes (et ce sont tous des hommes) qui dominent environ 98% des Arabes en Cisjordanie et à Gaza.

Commençons par la liberté d’expression et de réunion.

Personne ne peut manifester ou dénoncer les dirigeants du Hamas ou de l’Autorité palestinienne. C’est peut-être l’obstacle le plus grave, quoique complètement ignoré, à la paix.

Pendant des décennies, l’irrédentisme de Yasser Arafat et Mahmoud Abbas a conduit le peuple palestinien à la ruine. Les multiples possibilités de jeter les bases d’un État ont été dilapidées en raison de leur refus de faire des compromis et la population n’avait aucun recours.

L’AP est une dictature qui ne tolère pas la dissidence. La semaine dernière, la police palestinienne a dispersé des manifestants à Ramallah et à Bethléem qui protestaient contre le procès de cinq criminels recherchés.

La seule élection tenue dans les territoires concernait davantage la corruption du Fatah que l’indépendance et, pour assurer son maintien de la règle autocratique, Abbas a refusé de tenir une autre élection pendant plus d’une décennie.

Peut-être, si les Palestiniens voulaient vraiment faire la paix, ils se révolteraient contre leurs dirigeants plutôt que contre les Israéliens, mais ils se sont contentés jusque-là de blâmer les Juifs pour leur sort.

Il n’est pas surprenant que la liberté de la presse soit inexistante. Les journalistes savent ce qu’ils sont et ce qu’ils ne sont pas autorisés à publier et ceux qui osent critiquer les autorités palestiniennes peuvent être arrêtés, torturés ou tués.

Comme dans un État communiste, Mahmoud Abbas croit que la presse devrait être un bras droit de la propagande de l’Autorité palestinienne.

En 2014, le Centre pour le développement et les libertés des médias, un groupe de défense des droits des Palestiniens, a constaté que 80% des journalistes palestiniens pratiquent l’autocensure dans leur écriture, principalement par peur des représailles et des menaces de mort des autorités.

En 2015 seul, un groupe palestinien de défense des droits humains a reçu des plaintes concernant la détention de 35 journalistes palestiniens. Au moins quinze autres ont été interrogés ou détenus pour avoir publié des déclarations controversées sur les médias sociaux.

“La liberté des médias n’existe que lorsque les journalistes dirigent leurs critiques contre Israël”, a déclaré le journaliste Khaled Abu Toameh. “Les journalistes palestiniens savent qu’une fois la journée terminée, ils doivent retourner dans leur famille en Cisjordanie et à Gaza sans avoir à se soucier de recevoir la visite d’hommes masqués venant frapper à leur porte en pleine nuit”.

Même les journalistes à l’étranger ne sont pas en sécurité.

Le service de renseignement général palestinien aurait fourni au ministère palestinien des Affaires étrangères une liste de tous les opposants à Mahmoud Abbas vivant à l’étranger afin qu’il puisse utiliser ses loyalistes pour les faire taire.

La suppression de la critique s’étend également aux médias sociaux, surveillés par les services de sécurité de l’AP pour suivre les gens qui “incitent contre les institutions palestiniennes”.

Et la liberté de religion ?

En théorie, elle existe, en pratique, cependant les chrétiens sont confrontés aux persécutions autant à Gaza qu’en Cisjordanie.

L’islam est la religion officielle de l’Autorité palestinienne.

Lorsque le Hamas a pris le pouvoir à Gaza, le cheikh Abu Saqer, dirigeant d’un groupe qui applique la loi islamique, a déclaré : “Je m’attends à ce que nos voisins chrétiens comprennent la nouvelle règle du Hamas. Ils doivent être prêts pour la domination islamique s’ils veulent vivre en paix à Gaza”.

Par la suite, la plupart des chrétiens ont fui et ceux qui sont restés aimeraient mieux partir plutôt que de vivre sous la férule des islamistes.

En Cisjordanie, il y a eu des cas où les musulmans ont exproprié des maisons et des terres appartenant à des catholiques et les autorités ont ignoré les actes de violence contre les jeunes femmes ou les délits contre la foi chrétienne.

En 2015, la minuscule minorité de chrétiens restant à Bethléem a été contrainte de limiter les célébrations religieuses après que les extrémistes musulmans aient menacé de cibler les chrétiens et leurs lieux saints.

Les Palestiniens respectent-ils les droits des femmes ou des homosexuels ?

Les femmes sont traitées comme des citoyens de seconde classe grâce à une panoplie de règles basées sur la loi islamique, la tradition et les normes culturelles.

Le viol est illégal en vertu des lois de l’AP, mais la définition légale ne traite pas du viol conjugal ni n’interdit explicitement la violence domestique.

Les “crimes d’honneur” sont censés être illégaux. Toutefois, ils continuent de se produire, au moins 28 homicides d’honneur ont été signalés en 2015.

Il est généralement admis que ce chiffre sous-représente significativement le nombre réel de crimes d’honneurs en raison de la réticence des gens à les signaler.

Aucune loi ne protège les femmes contre le harcèlement sexuel, qui se produit fréquemment.

La situation est encore pire à Gaza où la “police de la morale” du Hamas punit les femmes qui conduisent des motocyclettes, fument des cigarettes ou des pipes d’eau, laissent leurs cheveux découverts et s’habillent “de façon inappropriée”.

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Gaza pénalise rarement les auteurs de violences familiales.

La loi palestinienne, basée sur le Code pénal jordanien de 1960, interdit l’activité sexuelle consensuelle de personnes du même sexe et les gais sont persécutés sur la base d’interdictions coraniques interdisant l’homosexualité.

Le rapport du Département d’État sur les droits de l’homme a souligné que “la discrimination sociale fondée sur les traditions culturelles et religieuses était monnaie courante, faisant de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza des environnements difficiles pour les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles et intersexuelles”.

Il est bien connu que de nombreux Palestiniens gais se réfugient en Israël où existe une communauté gaie prospère qui est protégée par des lois interdisant la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.

Si un Palestinien est persécuté, violé ou assassiné dans une forêt et qu’aucun Juif n’est présent, est-ce vraiment arrivé ?

Pas à en croire le comportement de la “communauté des droits de l’homme” et des partisans des Palestiniens qui ont gardé le silence tandis que les Palestiniens en Syrie étaient massacrés et déplacés et qui se sont désintéressés des abus quotidiens commis par leurs compatriotes palestiniens dont sont victimes les Arabes en Cisjordanie et à Gaza.

Si les Palestiniens acceptaient de vivre en paix avec Israël, les défenseurs des droits de l’homme s’intéresseraient-ils à ces violations ? Ne comptez pas sur eux.
Ils ne s’en soucieraient pas.

Leur objectif serait simplement de critiquer la façon dont Israël traite ses citoyens arabes, de véhiculer les plaintes concernant la taille de l’État palestinien, les limites imposées à sa souveraineté et tout autre grief palestinien pouvant être imputé à leurs bourreaux préférés. Il y a un terme pour les gens qui utilisent les Juifs comme boucs émissaires, qui résume les motivations de ces Croisés myopes en faveur des droits des Palestiniens –antisémites.»

Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

* Le Dr. Mitchell Bard est l’auteur/rédacteur en chef de 24 livres dont l’édition de 2017 Mythes et faits : Guide du conflit israélo-arabe, Le lobby arabe et le roman Après Anatevka : Tevye en Palestine.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous