Publié par Magali Marc le 5 avril 2017

André Drouin, ex-conseiller municipal de Hérouxville, est décédé d’un cancer à l’âge de 70 ans.

En janvier 2007, il avait rédigé et fait adopter par le conseil municipal de la petite communauté de Hérouxville (1 300 âmes), un Code de vie à l’intention des immigrants.

En 2007, en pleine crise des «accommodements raisonnables», André Drouin avait rédigé un document controversé à l’intention des immigrants pour préciser les comportements jugés acceptables par sa municipalité.

Le document a rapidement fait le tour du pays et même du monde.

Face au tollé soulevé dans les médias, le Premier ministre de l’époque, Jean Charest, avait lancé une commission de consultation sur les accommodements raisonnables, qui est devenue la commission Bouchard-Taylor.

Ce que disait le Code :

Voici en gros ce que disait le Code de vie de cette petite municipalité située en Mauricie (une région très appréciée des touristes, située à mi-chemin entre Montréal et Québec) qui se voulait un exposé des normes de comportement des habitants:

(Code de vie adopté le 27 janvier 2007 par les élus de Hérouxville. )

Les normes

À propos des femmes

Nous considérons que les hommes et les femmes ont la même valeur. À cet effet, une femme peut, entre autres: conduire une voiture, voter librement, signer des chèques, danser, décider par elle-même, s’exprimer librement, se vêtir comme elle le désire tout en respectant les normes de décence démocratiquement votées et les normes de sécurité publique, déambuler seule dans les endroits publics, étudier, avoir une profession, posséder des biens, disposer de ses biens à sa guise. Cela fait partie de nos normes et mode de vie.

Par conséquent, nous considérons comme hors norme toute action ou tout geste s’inscrivant à l’encontre de ce prononcé, tel le fait de tuer les femmes par lapidation sur la place publique ou en les faisant brûler vive, les brûler avec de l’acide, les exciser, etc.

À propos des enfants

Nos enfants sont requis de fréquenter les écoles reconnues par le Ministère de l’Éducation du Québec, pour assurer leur développement social et favoriser leur intégration à notre société. Toute forme de violence à l’endroit des enfants est proscrite.

À propos des festivités

Nous écoutons de la musique et nous buvons des boissons alcoolisées dans les lieux publics ou privés, nous dansons, et vers la fin de chaque année civile nous décorons, individuellement ou collectivement, un sapin ou une épinette avec des boules et quelques lumières. C’est ce que nous appelons communément ‘décorations de Noël’ ou ‘arbres de Noël’ faisant ici appel à la notion de réjouissances patrimoniales qui ne leur confèrent pas obligatoirement un caractère religieux. Ces festivités sont autorisées autant dans les lieux publics, écoles ou institutions que les lieux privés.

À propos des soins de santé

Dans les résidences pour personnes âgées, les hommes et les femmes sont pris en charge par des hommes ou des femmes responsables. À savoir qu’aucune loi démocratiquement votée n’empêche une femme d’être soignée par un homme. Ni l’inverse. De même dans nos hôpitaux et nos CLSC, les femmes médecins peuvent soigner et les hommes et les femmes. Les hommes médecins exercent aussi ce droit.

Le même principe simple s’applique aux infirmiers, infirmières, ambulanciers et ambulancières, pompiers et pompières.(…)
Dans les établissements précités, les patients mangent la nourriture traditionnelle qu’on leur offre. Il est fréquent d’y entendre de la musique, d’y voir des revues, magazines ou journaux ou toute autre forme de contenus multimédias conformes à l’esprit communautaire régissant nos normes de vie.

À propos de l’éducation

Dans nos écoles des hommes et des femmes diplômées enseignent.
Les femmes et les hommes peuvent enseigner et aux garçons et aux filles sans distinction de sexe. Les enseignants et les enseignantes accomplissent leurs fonctions à visage découvert.

Dans nos écoles les enfants ne doivent porter aucune arme ou semblant d’arme, que ces armes soient chargées ou non, réelles ou fausses, symboliques ou non. Les enfants peuvent aussi chanter et applaudir et pratiquer des sports ou jouer en groupe.

(…)

Depuis plusieurs années, en vertu de la laïcisation de nos écoles, aucun local n’est fourni pour les prières ou toutes formes d’incantations. D’ailleurs, dans plusieurs de nos écoles il n’y a plus aucune prière. On y enseigne de plus en plus la science et de moins en moins la foi.

(…)

À propos des sports et loisirs

Depuis très longtemps les garçons et les filles pratiquent les mêmes sports et souvent ensemble. Lors de votre arrivée chez nous vous verrez des garçons et des filles se baigner ensemble dans la même piscine par exemple. Ne soyez pas surpris, car, pour nous, c’est normal.

(…)

À propos de la sécurité

Notre immense territoire est patrouillé par quelques policiers et policières de la Sûreté du Québec. (…) Il est aussi à propos de se montrer à visage découvert, en tout temps, dans les lieux publics pour mieux faciliter notre identification. La seule exemption possible à cette règle se produit à l’Halloween. Pour respecter les lois votées démocratiquement nous acceptons d’avoir notre photo sur les passeports, cartes d’assurance maladie et permis de conduire.

À propos des lieux de travail

Les employeurs sont tenus de respecter les lois gouvernementales régissant les normes du travail. À cet effet les jours fériés sont connus et acceptés d’avance par les employés. Les conventions de travail sont négociées de façon démocratique et, une fois acceptées, les deux parties les respectent. Aucune convention de travail ne commande actuellement à nos employeurs d’assurer à leurs employés ni des lieux réservés aux prières ni des moments pour le faire durant les heures de travail. Aussi vous verrez hommes et femmes y travailler côte à côte. (…)

À propos des commerces

Nos commerces sont régis par une multitude de lois municipales, provinciales et fédérales, lesquelles lois découlent de la démocratie. Dans nos commerces hommes et femmes travaillent ensemble en même temps. Les deux peuvent parler et aux clients et aux clientes.

À propos des familles

Vous saurez apprécier le fait que les parents gèrent ensemble les besoins de la famille et que les deux ont la même autorité légale, léguée par convention démocratiquement obtenue. Les personnes formant le couple peuvent être de même race ou non, de même pays ou non, de même religion ou non, de même sexe ou non.

(…)

Dans nos familles les garçons et les filles mangent ensemble, à la même table, la même nourriture. Ils peuvent manger toutes sortes de viandes, fruits et légumes. (…)

Autres

Vous saurez voir encore quelques croix du chemin témoignant de notre passé. Elles sont partie intégrante de notre histoire et de notre patrimoine et doivent être considérées comme telles.

(…)

Signé solidairement et conjointement par le maire et les 6 conseillers et conseillères de Hérouxville, démocratiquement élus. Hérouxville, le 26 janvier 2007.»

Cette démarche inhabituelle a aussitôt suscité les railleries dans la presse québécoise. Drouin et le maire ont été traités de tous les noms : illuminés, fachos, obscurantistes, idiots, débiles, intolérants…

Selon Richard Martineau (chronique du 4 mars dans Le Journal de Montréal), «… la rédaction du «Code de vie » était un peu maladroite. Mais les citoyens de Hérouxville (et le peuple du Québec) avaient parfaitement raison de se questionner sur les conséquences néfastes du multiculturalisme.

La polémique lancée par André Drouin a donné lieu à une parodie rigolote qui a circulé sur YouTube :

Les Paroles :

Arrive à la porte de l’école un immigrant

Mr Drouin lui a demandé ce qu’il voulait, ce qu’il souhaitait
Ah je voudrais bien monsieur, je voudrais bien mon kirpān

Ah bien il dit tu peux oublier le kirpān, on ne fait pas
d’accommodements

Prend donc une hache comme nous autres, puis comme nous autres
Sois un québécois ou sinon tu sacres ton camp*, à Hérouxville

Arrive au magasin un musulman

Mr Drouin lui a demandé ce qu’il voulait, ce qu’il souhaitait
Ah je voudrais juste avoir, je voudrais juste du petit bois
Ah bien il dit tu n’auras pas d’accommodement, je vous connais les talibans

Je ne vous vendrais pas du bois de chauffage, on a pas le droit de brûler les femmes dans le village, à Hérouxville

Arriva à la boucherie un hassidique**

Mr Drouin lui a demandé ce qu’il voulait, ce qu’il souhaitait
Ah je voudrais bien monsieur, je voudrais pas manger de porc
Oh bien il dit mangez-en bien gentiment, on ne fait pas
d’accommodements
Mangez du bacon comme nous autres, puis comme nous autres
Soyez québécois et tout le monde va être content, à Hérouxville

Arrive au village un bouddhiste un hindou un hébreu un mormon un
Jéhovah un baptiste et puis toute la gang

Mr Drouin leur a demandé ce qu’ils voulaient, ce qu’ils souhaitaient
Ah on voudrait bien monsieur, on voudrait pas fêter Noël
Ah bien il dit pas question mes sacrements***, on ne fait pas
d’accommodements
Fêtez donc Noël comme nous autres, puis comme nous autres
Avec le petit Jésus, les cadeaux puis les sapins, à Hérouxville

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* « sacrer son camp («foutre le camp»).
** À noter qu’il n’est nullement question des hassidim dans le Code de Hérouxville.
*** «mes sacrements» (bande de crétins)

Saluons le courage et la clairvoyance d’André Drouin, ce Québécois qui a su prévoir les problèmes que causerait une immigration refusant de s’intégrer, et cela plusieurs années avant la crise des réfugiés.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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