« Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue du Mont des Oliviers.
Jésus envoya deux disciples en disant : allez au village, vous trouverez une ânesse et son petit…Ainsi s’accomplit la parole prononcée par le prophète : dites à la fille de Sion : voici ton roi qui vient vers toi plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.
Les disciples amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux et Jésus s’assit. Les foules criaient : hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Matthieu 21.1-11
Le Mont des Oliviers
Jésus va au-devant de sa passion (qui est célébrée ce dimanche). Il passe par le Mont des Oliviers. Ce lieu joue un rôle essentiel dans la mémoire et dans l’espérance d’Israël. Ainsi, David le gravit lorsqu’il s’éloigne de son fils Absalom qui le poursuit. Salomon, selon le Livre des Rois, s’était laissé influencer par ses concubines et avait bâti des autels aux divinités Kemosh et Milkom. Ezekiel évoque le Mont des Oliviers par où passe la gloire de Dieu lorsqu’elle quitte sa localisation au Temple. Quant à Zakarie, il annonce le jour de vérité où Dieu rassemblera toutes les nations à Jérusalem et lorsque depuis le Mont des Oliviers il se montrera roi de toute la terre.
Le passage de Jésus par ce lieu chargé de messages est donc lié à sa mission et au regard de foi que ses disciples porteront sur sa personne après la résurrection. Jésus prie au Mont des Oliviers, il se prépare non sans angoisse au don de sa vie, à Gethsémani qui est situé au pied du mont, et l’évocation de son ascension est encore rattachée au Mont des Oliviers par le Livre des Actes des Apôtres sous la plume de Luc.
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L’âne
Jésus entre assis sur un âne, symbole de l’humilité des pères d’Israël.
C’est aussi l’image des travailleurs et des artisans du peuple qui circulent avec de lourds fardeaux. L’âne est surtout l’opposé du cheval, symbole de conquête guerrière et de domination. C’est donc une image de douceur et de paix qui correspond aux choix de Jésus. L’âne tient d’ailleurs une place significative dans les récits de la tradition juive. En occident, cet animal est souvent mal considéré puisqu’on mettait naguère un bonnet d’âne aux élèves négligents. Lorsqu’il est question d’une ânesse et de son petit dans l’évangile de Matthieu qui relate la passion de Jésus, ce n’est pas un simple détail anecdotique, mais un message en relation avec l’expérience d’Israël.
Au Livre des Nombres, chapitre 21, nous découvrons une ânesse au profil sympathique, c’est l’ânesse de Balaam. Alors que les Israélites arrivent au pays de Canaan, Balak, roi des Moabites, s’inquiète. Il fait chercher Balaam et le corrompt pour amener la malédiction sur Israël. Balaam accepte le marché et se met en route, monté sur son ânesse. Dieu a interdit à Balaam de maudire Israël et il envoie un ange pour lui barrer la route sur son chemin. Mais Balaam est incapable de voir l’ange et sa détermination à stopper sa mission contraire à la volonté divine. Heureusement, l’ânesse voit l’ange qui bloque le passage, et elle se couche en refusant d’aller plus loin. Balaam excédé la roue de coups, et c’est alors que l’ânesse se met à parler et demande à son maître : “Qu’ai-je fait pour que tu me battes ? »
Balaam furieux répond : « Si j’avais une épée, je te tuerais ! »
Mais Dieu ouvre les yeux de Balaam qui aperçoit à temps l’ange lui barrant la route. Et l’ange interpelle Balaam : « Pour quelle raison as-tu battu ton ânesse ? Je te barre le passage parce que tu ne dois pas lancer de malédiction contre Israël ! Si ton ânesse ne s’était pas arrêtée juste à temps, tu serais mort et elle, serait restée en vie ! »
Balaam reconnut sa faute et alla chez Balak. Cependant, dans son obstination il chercha encore à maudire Israël ! Mais Dieu le rendit incapable de le faire et il l’obligea même à prononcer par trois fois une bénédiction sur son peuple.
L’ânesse de Jésus l’a conduit par le Mont des Oliviers au milieu de son peuple, malgré les menaces et les dangers liés aux stratégies romaines. Comme dans l’histoire de Balaam, l’engagement de Jésus a défié la mort et a été porteur de bénédiction malgré l’adversité.
Remarquons que la foule criait « hoshianna au Fils de David ! » la racine hébraïque « hosh » est la même que celle du nom de Jésus « Iehoshouah », qui évoque le sauvetage par Dieu de ceux qu’il aime.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez prêtre, pour Dreuz.info.
Merci pour cet article, j’ai appris quelquechose avec la racine hébraïque « hosh » que je ne connaissais pas!
et on peut y ajouter Hoshea…Osée, le prophète!
Merci Père Arbez, en ce Dimanche des Rameaux, votre mise au point est la bienvenue.
Ces derniers temps, j’ai été profondément agacée et déçue que les Évangiles lus durent les célébrations continuent de faire des allusions malsonnantes aux «Juifs».
Il y a eu la guérison de l’aveugle par Jésus, dont les parents, convoqués par les Pharisiens, ont peur des «Juifs» (Jean 9-22), alors qu’auparavant, lors du récit de la rencontre avec la Samaritaine, Jésus dit que le «salut vient des Juifs» (Jean 4-22) ce qui devrait signaler que «Jean» n’était certes pas un antisémite! Ensuite, lors de la résurrection de Lazare, le texte dit que «beaucoup de Juifs étaient venus chez Marthe…» à Béthanie, comme si Jésus et ses apôtres étaient des Moldaves!
Pour Pâques, j’attends avec appréhension la lecture intégrale de la Passion du Christ et de sa comparution devant Pilate et des «Juifs» qui crient »crucifie-le!» (Jean 18-5).
Pourquoi les textes n’ont-ils pas été corrigés? Passe encore que l’édition que j’ai date de 1977, mais ce qui est lu pendant les célébrations ne pourrait-il pas être à jour? Vais-je encore devoir entendre le texte qui raconte que les disciples se cachent «par crainte des Juifs» (Jean 20-19), etc…
Je croyais que le Vatican avait fait corriger les textes qui ne sont que de mauvaises traductions ou des ajouts a posteriori par des auteurs souhaitant se distancer des Juifs qui rejetaient le Christ à une époque de fort antagonisme avec les premiers Chrétiens.
À qui dois-je parler ou écrire au Québec pour protester?
Vous êtes inquiète, mais est-ce bien nécessaire ?
Vous pouvez toujours protester ou avoir des doutes, mais gardez à l’esprit cette déclaration de DUVIVIER à propos de son film “Panique” (adaptation du livre monsieur Hire) « Que dit Panique ? Il dit que les gens ne sont pas gentils, que la foule est imbécile, que les indépendants ont toujours tort… J’ai bien l’impression que nous traversons une époque où les gens ne s’aiment pas »
N’était-ce pas tout simplement déjà le cas ?
la mention “les juifs” dans l’évangile de Jean pose en effet problème. Car elle ne désigne pas le peuple juif – qui à l’époque était majoritairement pharisien et dont Jésus partage l’essentiel des convictions – mais les chefs religieux judéens, c’est à dire les sadducéens alliés et collaborateurs des Romains, et qui contrôlaient l’activité du temple. C’est contre leur pouvoir et leur double jeu que Jésus renverse les tables des changeurs qui les enrichissaient.
Votre questionnement est légitime, il faudrait modifier les traductions destinées à être lues en grand public ou du moins ajouter des explications claires en ce sens. Vous pouvez exposer votre ressenti à l’évêque de votre région afin de le rendre attentif.
Merci!
@ Magali Marc
Cl. Tresmontant expliquait de manière concise (“Le Christ Hébreu” et ses traductions des Écritures) pourquoi il avait opté pour la leçon de “Judéens” -dans Jn. surtout- en lieu et place de “Juifs”.
Cet auteur est peu reconnu, raillé même, pourtant sa lecture apporte grande fraîcheur à l’exégèse ordinaire et “savante” : on est avec lui à des années-lumière des concepts ressassés mais paralysants ce celle-ci (J’ai en tête les élaborations stérilisantes pour la foi que sont les notions de Elohiste-Yahviste-sacerdotal-deutéronomiste, etc. ou encore “la source Q”, pléonasme sans portée pour le croyant [Q est l’initiale de “Quelle”, “source” All.]. Je me plais à entendre le Maître* m’appeler à sa suite : “Viens et vois !”, où Il ne me demande pas une foi imbécile, mais d’être témoin de chacun de Ses Gestes).
Heureuses Pâques à vous et aux vôtres
PesaH kasher veSameaH à tous les Benei-Ysrael lecteurs de Dreuz
*”Adonaï veLohaï!” (car Teom-Jumeau a vu juste)
vous avez raison de recommander Tresmontant, il clarifie beaucoup l’approche des Ecrits néo-testamentaires.
Tres bien.
Tant que l’on apprend on reste jeune , merci !
Mon rêve depuis des années, prendre la place de l’âne de Jesus!
Aller là où il va, sentir sa présence physiquement sur mon dos, me reposer près de Lui, assister et même participer à tout ce qu’il fait et enfin l’aider! Wouah quel bonheurs !
Sainte-Thérèse d’Avila, refusant obstinément et par humilité son élection
de Prieure du Carmel, appelle Dieu à son secours, et devant son silence, elle
ouvre la Bible résolue à faire ce que le hasard lui dictera, et elle tombe sur
ce passage : “Aller me chercher ce petit ânon”… et elle s’exclame :
“Mon Seigneur et mon Dieu!”.
Merci !!!
De qui, la superbe peinture illustrant votre article, Monsieur?
L’âne accompagne Jésus, de sa naissance ( représentations de la Nativité, dans
nos contrées, avec le boeuf: deux animaux parfaitement doux, patients,
intelligents— belles réussites du Créateur—), au moment de sa Passion.
N’oublions pas la fuite en Egypte, où Marie est portée par un âne.
J’ai sous les yeux, un livre de peintures , édité en 1990, chez Gautier-
Languereau: ” Marie , les grands imagiers racontent sa vie”.
De superbes toiles illustrent la “fuite en Egypte”.
Je vous recommande tout particulièrement celle du TINTORET.
@Blum,
Ce tableau dont le titre est Arrivée du Christ à Jérusalem, est de Pietro Lorenzetti, 1320.
Le titre sur Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Entr%C3%A9e_de_J%C3%A9sus_%C3%A0_J%C3%A9rusalem
Bonnes Fêtes
Merci, Aline 1, pour votre aimable réponse, et pour votre recherche sur wikip. !En retour,
j’espère que vous trouverez, par le même biais, l'”entrée à Jérusalem”, peinte par DUCCIO,
( 13ème siècle), ainsi que ” La fuite en Egypte”, dans des tons de couchant doré,
ou rougeoyant: dans ces deux scènes émouvantes, l’âne, l’ânesse et l’ânon ne
sont pas les derniers à être conscients de leur mission, dans le plan divin.
Bonnes fêtes à vous aussi.
Yah-Hosh-Shua serait selon moi plus pertinent. Ne chantons-nous pas, par toute la terre: Hallelu-YAH!
@ Guy Poron
Yehoshûa’ n’est qu’une élision -euphonique- pour YAH-W-Shûa’.
Littéralement : “Yah-Salut”, soit : “Le Salut, c’est Yah”.
Il nous faut entendre “Il n’est qu’un seul Salut, et c’est Yah !”.
Ils sont trois à porter ce Nom dans l’Ecriture : Yehoshûa’ bin-Nûn, lieutenant de Moshè, qui parachèvera la délivrance de la servitude du pays-de-l’étroitesse (Egypte = MiSrayim = “le double resserrement”) ; Yehoshûa’ ben-YehoSadaq qui, avec Haggaï et Zorobavel, paracheva la délivrance de l’Exil et releva la Maison ; Yehoshûa’ ben-Yosef, Le PARLER-de-YHWH qui relève… bien-plus-que-la-Maison.
Chacun marque un franchissement sur le chemin de Retour (Teshûvah) : un premier saut de l’âme à l’Esprit (nephesh > RûaH), le deuxième de l’Esprit à la “fine pointe” (RûaH > Neshamah), le dernier “au-delà-de-tout” (les noms n’importent plus ici).
Qu’il te bénit, YHWH, et qu’il te garde ! (Cf. Ex. VI, 22-27)
B. ‘E
Bjr merci de me renseigner sur ces questions:
RELIGION :
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(1) Quel est le nom de celui qui avait écrit la bible ?
(2) A qui appartenait le coq qui avait chanté quand pierre renia Jésus ?
(3) Quel est le nom du propriétaire de l’àne que Jésus utilise en entrant triomphalement à Jérusalem ?
(4) Comment s’appelait l’enfant que Jésus avait pris dans ses bras en disant :” Laissez les petits enfants venir à moi ?” Une indice, ce fut un garçon.
(5) Quel est le nom du menuisier qui avait fabriqué la Croix de Jésus?
Merci