Publié par Jean-Patrick Grumberg le 24 avril 2017

Personne ne me suspectera d’être de gauche, encore moins socialiste, ni sympathisant de gauche, ni tolérant des idées de gauche, et certainement pas prêt à apporter le moindre soutien à Emmanuel Macron.

Et chacun sait car je l’ai dit et redit, que je ne suis pas de droite, pas d’extrême droite, car je n’aime pas la politique ni les politiciens et je n’ai pas d’idée politique.

C’est dans ce contexte que je veux dire ceci :

  • Je suis, mes lecteurs le savent, un esprit libéré de toute contrainte de bien-pensance et de politiquement correct– et je parle ici du politiquement correct dans lequel baignent– chacun le sien– les sympathisants de droite, de gauche, d’extrême gauche et d’extrême droite : personne n’en a le monopole.
  • Je me souviens, ici sur Dreuz, sur Twitter et sur des forums en anglais, avoir attaqué les gens qui avant même qu’il devienne président, avaient décidé que Donald Trump serait un épouvantable président. je leur ai dit : «la moindre des choses serait de lui donner sa chance, il sera toujours temps de juger sur pièces.»
  • J’ai dit, écrit, pensé et répété, qu’Emmanuel Macron sera un épouvantable président. Je suis convaincu qu’il continuera la ligne socialiste Hollande, convaincu que cet homme est une photocopieuse qui ressort le bon texte au bon moment, mais sans structure mentale solide, et qu’il n’a pas de colonne vertébrale, pas de vision, pas de pensée propre : c’est une poupée gonflable comme dit justement Guy Millière.

En disant, écrivant, pensant et répétant que Macron sera un épouvantable président, n’ai-je donc pas fait exactement ce que je reproche à ceux qui attaquent Trump ?

Il semble que oui.

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Il me semble que je doive faire une meilleure performance d’honnêteté intellectuelle, ne pas tomber dans le double standard que je dénonce à gauche, ne pas être hypocrite.

Il me semble que je doive, par rectitude morale, donner sa chance à Emmanuel Macron, et le juger sur pièces.

Je doute qu’il soit un bon président. Mais au moins, je dois m’interdire de condamner ses actions avant qu’il ne les entreprenne.

Conclusion

A y réfléchir deux fois, il ne me semble pas qu’une telle posture me fasse soupçonner de complicité, de traîtrise, mais d’ouverture d’esprit. Et sans ouverture d’esprit, à quoi bon écrire pour Dreuz, autant aller frapper à la porte du Monde ou de Libération.

Je ne crois pas que le rôle de Dreuz soit de taper aveuglément sur nos opposants, mais de taper lucidement sur leurs dérives, leurs travers, leurs vices et leurs idées malfaisantes.

Je rectifie :

Je ne crois pas rendre service aux lecteurs de Dreuz en tapant aveuglément sur nos opposants.

Rendre service à nos lecteurs, leur apporter une analyse honnête et approfondie de notre monde et notre environnement comme ils n’en lisent pas dans les médias traditionnels, demande de prendre du recul sans la moindre faiblesse, de juger sans la moindre compromission morale, de regarder la réalité sans lui faire des yeux doux ni élaborer des théories conspirationnistes.

Autrement dit, me souffle un ami, je cognerai sans pitié, mais je ne cognerai pas sans matière.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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