Publié par Michael Laitman le 25 avril 2017

À la place de Donald Trump, je ferais savoir aux juifs que je m’attends à ce qu’ils s’unissent, parce que tout dépend d’eux.

Tout récemment, l’administration Trump a ouvert un site internet offrant aux Américains l’occasion de partager leurs idées et d’exprimer leurs suggestions quant à « Comment le gouvernement peut-il améliorer son organisation afin de travailler pour le peuple américain ? » Selon moi, c’est une approche de gouvernance mature et bienvenue.

La question posée sur le site était : « Quel département aimeriez-vous réformer ? » Selon moi, voilà l’attrape ! Le problème n’est pas tel ou tel département, mais bien les gens qui les dirigent. Comme cela se passe dans toute la société, ceux qui gouvernent deviennent tellement aliénés et narcissiques que le système lui-même devient dysfonctionnel.

Chaque règle ou réglementation vise à faire face à un défi spécifique ou à un ensemble de défis. Le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis s’occupe de l’antiterrorisme, de la sécurité des frontières, des douanes et de l’immigration, de la cybersécurité et de la prévention et la gestion des désastres, et a été créé à la suite des attaques du 11 septembre. Mais il n’a pas réglé ces problèmes. Ce qui en a résulté, c’est encore plus de règles et de réglementation pour essayer de résoudre en vain ces problèmes.

De même, en 1970, le gouvernement des États-Unis a mis sur pied le département de la protection de l’environnement, afin de protéger la santé humaine et l’environnement, en rédigeant et en appliquant des règlements. Cependant, malgré un budget annuel de huit milliards de dollars, la pollution de l’environnement continue de croître, et la qualité de notre air, notre eau et notre nourriture de se dégrader.

Comme c’est le cas avec les départements de la Sécurité du territoire et de la Protection de l’environnement, c’est également le cas pour les ministères de la Santé et des Services aux citoyens, le ministère de la Justice, celui de l’Éducation, et tous ceux que l’administration a mis en place. Ils sont en train de couler dans un marécage de règlements qui les a rendus dysfonctionnels.

Lorsque les premiers colons juifs arrivèrent dans la vallée de Houla dans le nord d’Israël, la région n’était qu’un marécage. Pour l’assécher, ils ont dû dégager l’embouchure, une partie de la rivière du Jourdain, qui était pleine de vase. Une fois qu’ils eurent fait cela, le marécage de Houla fut drainé en un rien de temps et il laissa derrière lui de luxuriantes terres arables. Presque de la même manière, le bouchon qui empêche le gouvernement de former une administration efficace est l’aliénation et le narcissisme enracinés dans la nature humaine. Pour drainer ce marécage, le président Trump doit d’abord faire face au manque d’unité dans la société américaine, et les juifs de cette administration sont la clé de son succès ou de son échec.

De l’importance des juifs

Le 14 avril, dans son allocution hebdomadaire consacrée à la Pâque juive et aux Pâques, le président a déclaré :

« L’histoire de l’Exode (…) est celle d’un peuple incroyable (…) qui a élevé la physionomie de l’humanité. Au cours des siècles, le peuple juif (…) a élevé le monde au-delà de toute mesure. »

Le caractère unique des juifs est reconnu depuis que les juifs existent. Léon Tolstoï, dans son essai La résolution finale, écrit à leur sujet : « Le juif est le symbole de l’éternité. C’est lui qui depuis si longtemps a gardé le message prophétique et l’a transmis à l’humanité. Le juif est éternel. Il est l’incarnation de l’éternité. »

Pareillement, dans The Complete Essay of Mark Twain, on lit :

« Si les statistiques sont exactes, les juifs ne constituent qu’un pour cent de la race humaine (en fait c’est 0,2 pour cent). Cependant, leurs contributions à la liste des grands noms du monde en littérature, en sciences, en art, en musique, en finances, en médecine et en apprentissages abstraits sont fort disproportionnées par rapport à leur petit nombre. » Il poursuit : « L’Égyptien, le Babylonien et le Perse, se sont élevés, ont couvert la planète de musiques et de splendeurs, puis se sont évanouis dans le domaine du rêve et sont morts. Les Grecs et les Romains ont suivi, ont rempli la Terre de vacarme et ont disparu », et Mark Twain continue : « Le juif les a tous connus, les a tous battus, et est maintenant ce qu’il a toujours été. Tout est mortel, sauf le juif ; toutes les autres puissances passent, mais lui, demeure. Quel est le secret de son immortalité ? »

Une nation avec un but

Les juifs existent en dépit de toutes les persécutions parce que leur existence a sa raison d’être. Ils ont été créés afin d’être « une lumière pour les nations », pour conduire le monde hors des ténèbres vers la lumière, de la haine à l’amour, de la séparation à la connexion. C’est pour cette raison que les juifs sont devenus une nation seulement après s’être engagés à être « comme un seul homme dans un seul cœur ». Quand quelqu’un a demandé au vieux Hillel ce qu’il fallait faire pour se convertir, le sage lui a répondu : « Ce que tu détestes, ne le fais pas aux autres, c’est l’entièreté de la Torah. » (Talmud, Massékhet Shabbat, 31a)

Même les religions qui découlent du judaïsme reconnaissent son importance essentielle. Il est écrit dans le Nouveau Testament : « car la rédemption vient des juifs » (Jean 4:22) et le Coran déclare : « Enfants d’Israël, souvenez-vous de la faveur que je vous ai accordée en faisant de vous une nation qui surpasse toutes les autres. » (La Vache, 2.47, 2.122)

Finalement, il faut réaliser que le monde n’exige de nous rien de moins que Tikoun Olam, la correction du monde. C’est pourquoi les juifs de l’administration Trump et ceux de sa famille sont dans une situation idéale pour endosser la vocation de notre nation.

Plus facile qu’il n’y paraît

« Quand Israël s’unit, pour être tous comme un, et non pas de façon imaginaire, mais en nous unissant véritablement et réellement, nous hâtons et pressons la véritable rédemption, qui est aussi la rédemption complète, après laquelle il n’y a plus d’exil » a écrit Rabbi Menachem Mendel Schneerson (le Rebbe de Loubavitch), dans Torat Menachem. De nombreuses références juives font allusion à la relation entre l’unité d’Israël et l’unité dans le monde. Il est écrit dans l’extrait Akharei Mot, dans le Livre du Zohar : « Voyez comme il est plaisant pour des frères de s’asseoir ensemble. Ce sont des amis quand ils sont assis ensemble et ne sont pas séparés les uns des autres. D’abord, ils ressemblent à des gens en guerre, souhaitant s’entretuer. Puis, ils reviennent à l’amour fraternel. Désormais, vous non plus ne serez pas séparés (…) Et par votre mérite, la paix règnera dans le monde. » Rav Kook, le premier Grand Rabbin d’Israël a écrit (Orot Hakodech) : « Le secret de l’unité dans le monde se trouve en Israël. »

Il y a une raison profonde pour laquelle les juifs ont toujours considéré l’unité comme la solution à tous les problèmes. Comme je l’ai écrit dans « Qui êtes-vous Peuple d’Israël ? », « La raison pour laquelle le monde hait les juifs », et dans de nombreux autres endroits, notre nation a commencé dans l’ancienne Babylone, quand Abraham, notre Père, a vu que son peuple à Ur des Chaldéens devenait de plus en plus aliéné. Comme Maïmonide le décrit dans Mishné Torah (chap. 1) et comme le Midrash (Beréchit Rabba) le rapporte en détail, Abraham voulait aider ses concitoyens à surmonter leur aversion mutuelle. Il a réfléchi et médité jusqu’à réaliser que la haine ne pouvait pas être surmontée, parce qu’elle est engendrée par l’ego humain, qui grandit sans cesse. Des siècles plus tard, le Midrash (Kohelet Rabba) a résumé l’essence de l’égoïsme humain dans cet adage intemporel : « L’homme quitte ce monde sans avoir réalisé la moitié de ses désirs. Plutôt, s’il en a cent, il en veut deux cents et s’il en a deux cents, il en veut quatre cents. »

Tout en ayant compris que l’ego s’accroît continuellement, Abraham a aussi réalisé que plutôt que de le combattre inutilement, les gens devraient se concentrer à resserrer leurs liens d’unité afin de contrebalancer leur haine mutuelle. Cette prise de conscience a été la force du caractère unique de la nation qui a émergé de ses descendants : le peuple juif. La nature de l’unité préconisée par Abraham n’était pas ordinaire, mais elle en était une forgée afin de surmonter une haine féroce.

Tout au long des générations, les juifs ont vécu d’innombrables conflits intérieurs et des guerres, mais toutes servaient à accroître leur unité et leur amour des autres. Le Livre du Zohar (Beshalach) résume : « Toutes les guerres dans la Torah sont pour la paix et l’amour », et le roi Salomon l’a dit d’une façon poétique (Proverbes 10:12) : « La haine engendre les conflits et l’amour couvre tous les crimes. »

Abraham a accueilli tout le monde dans son groupe, sans aucune discrimination ou condition préalable autre que la volonté de s’unir. Il en a résulté que les gens qui sont devenus ses disciples provenaient des quatre coins de Babylone. Ceci fait de la nation juive une nation unique, façonnée non par des affinités tribales, mais par l’idéologie de l’unité au-dessus de la haine et consistant en des « représentants » de toutes les nations du monde. Tikoun Olam est donc dans notre ADN !

Quand Moïse est sorti d’Égypte, il a voulu reprendre le flambeau d’Abraham. Il est écrit dans Le commentaire de la Torah par le Ramchal que Moïse « souhaitait achever la correction du monde. Cependant, il n’a pas réussi à cause de corruptions survenues pendant le voyage ». Néanmoins, aussitôt que les juifs ont été déclarés nation, ils ont reçu la tâche d’être « une lumière pour les nations », c’est-à-dire, d’achever d’unir le monde.

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La Babylone moderne

Sous plusieurs aspects, les États-Unis sont la Babylone moderne : un ensemble d’ethnies, de cultures et de races. Comme Babylone l’était du temps d’Abraham, les États-Unis sont en crise. Le marécage dans lequel l’Amérique se noie n’est pas causé par le labyrinthe bureaucratique dont Trump a hérité de son prédécesseur, mais bien par la haine et l’aliénation qui engloutissent la société américaine. Les juifs dans l’administration Trump ont un rôle déterminant à jouer dans le drainage : commencer à travailler à leur propre unité et de ce fait ôter le bouchon qui bloque le drain. S’ils commencent à cultiver « une unité réelle et véritable » comme le Rebbe de Loubavitch le disait, ils libéreront les forces de l’unité qui remonte à la naissance du peuple juif.

Mais il ne faut pas en finir là. L’unité doit comprendre l’ensemble du peuple juif et ensuite toute la société américaine. Tikoun Olam commence à l’intérieur, mais ne doit pas se limiter à cela. Lorsque des gens profèrent des diatribes comme celle de Mel Gibson : « Les juifs sont responsables de toutes les guerres dans le monde », cela implique que nous portons la responsabilité de les régler. Même nos sources nous le disent : « Nulle calamité ne survient dans le monde si ce n’est pour Israël. » (Talmud Massékhet Yevamot, 63a) Quelle que soit la crise, l’endroit ou le moment où elle éclate, les juifs en sont tenus responsables, et c’est ce que les gens sentent en leur for intérieur. Et en effet nous le sommes.

Si j’étais Donald Trump, je presserais les juifs de s’unir. Non pas de façon violente, mais je leur ferais comprendre que c’est ce qu’on attend d’eux. Même un antisémite enragé comme Henry Ford a compris le rôle que les juifs devraient jouer : « Les réformateurs modernes, qui construisent des systèmes sociaux modernes feraient bien d’étudier le système social sous lequel les anciens juifs étaient organisés. » (Le juif international – Le principal problème du monde). Si Ford l’a constaté, comment se fait-il que nous ne le puissions pas ?

Quand nous nous unirons, cela aura un effet immédiat sur le monde entier. Comme Ford le dit, l’humanité aspire à suivre l’exemple des juifs. Et puisque les juifs sont séparés les uns des autres, ils ont besoin de se faire rappeler ce qu’est leur mission.

Nous ne devons pas attendre que les autres nous y contraignent. Nous devons nous souvenir que la séparation entre nous s’intensifie précisément dans le but de faire aussi grandir notre unité, et nous devons couvrir notre haine par de l’amour réciproque, tout comme l’ont fait nos ancêtres. Plus tôt nous commencerons, plus facilement se fera le drainage du marécage de la haine répandue partout à travers l’Amérique.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michaël Laitmann pour Dreuz.info.

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