Publié par Ftouh Souhail le 15 mai 2017

A l’occasion du pèlerinage juif annuel, le Chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed s’est rendu sur l’île de Djerba, ce dimanche 14 mai 2017 en photo), en visite de séduction à la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique.

 

Dans une tentative d’induire en erreur les médias occidentaux présents sur place, il est allé à la rencontre des visiteurs et de la communauté juive, en déclarant que « la Tunisie est un pays d’ouverture et de cohabitation des religions, » alors que les autorités interdisent même l’entrée, sur le sol tunisien, des détenteurs de passeport ou de tampon israéliens.

Accompagné par son ministre de l’Intérieur Hedi Majdoub et du Tourisme Salma Elloumi, le Chef du gouvernement tunisien joue la carte de la tolérance alors que son pays avait catégoriquement refusé aux 55 000 juifs originaires de Tunisie et leurs descendants en Israël de voter aux élections présidentielle et législative de 2014.

La ministre du Tourisme a souligné, dimanche 14 mai 2017, que le bon déroulement du pèlerinage de la Ghriba et les conditions sécuritaires vont contribuer à la promotion de l’image de la Tunisie où les juifs, même si numériquement très peu nombreux, subissent diverses discriminations qui les menacent jusqu’à leur existence et leur culture.

A l’occasion du pèlerinage juif qui s’est ouvert le vendredi 12 mai 2017 à Djerba, la Fédération tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) s’est déplacée au grand complet à l’île pour assister à cet événement et « apporter des messages de paix, de tolérance et d’espoir » dans un État qui ne reconnaît pas dans sa Constitution la langue berbère ou la culture juive.

La Fédération tunisienne de l’Hôtellerie a salué : « une Tunisie tolérante et à l’histoire trois fois millénaire », avant de souhaiter « un bon pèlerinage à nos compatriotes de confession juive ainsi qu’à nos chers visiteurs » sans mentionner l’exclusion des juifs de la sphère politique, selon la nouvelle Constitution.

Amel Karboul, ancien ministre du Tourisme, avait déploré l’échec de sa tentative de rapprochement entre Juifs et musulmans en Tunisie.

De plus, la Tunisie n’a pas cherché à régler le contentieux avec les Juifs dans le monde, les Israéliens originaires de Tunisie en particulier. Elle refuse toujours de restituer les biens spoliés de milliers de Juifs originaires, éparpillés à travers le monde.

La Tunisie joue la carte de « la Palestine » aux dépens de ses propres intérêts

 

Tunis est devenue depuis 2011 plus royaliste que le roi, plus palestinienne que les Palestiniens. La volonté de ce petit pays de maintenir une base stratégique pour les Palestiniens, pour ne pas dire terroriste, bloque toute évolution en faveur d’un retour à la normale.

Alors que les Jordaniens travaillent avec Israël pour la construction d’un canal Mer Rouge-Mer Morte, alors que les Égyptiens collaborent ouvertement contre le terrorisme islamiste au Sinaï, alors que les Marocains commercent avec les Israéliens et les accueillent avec leur passeport bleu, alors que l’Arabie saoudite a mis les jalons pour une ouverture des liens avec Israël, la Tunisie s’enferme dans sa position intransigeante, inébranlable et stérile d’opposition systématique au « régime sioniste ».

Les dirigeants tunisiens n’ont plus de raisonnement logique lorsqu’il s’agit de marquer leur haine persistante contre l’État juif.

Ils pensent que la Tunisie n’en fait pas assez pour la cause palestinienne alors que cette cause n’occupe plus une place centrale dans les capitales arabes. Seul Habib Bourguiba avait adopté une attitude médiane à l’égard de l’État juif, car sa modération était justifiée par sa volonté de renforcer l’alliance de la Tunisie avec les États-Unis.

Béji Caïd Essebsi, le président tunisien (ci-dessus) déteste Israël et il l’a prouvé à plusieurs reprises. En 1967, en tant que ministre de l’Intérieur, il avait laissé la rue aux émeutiers pendant deux jours pour leur permettre de brûler la grande synagogue de Tunis.

Ce proche collaborateur de Bourguiba n’a pas hérité de sa clairvoyance en matière de politique internationale. La Tunisie utilise encore l’arme périmée du bouc émissaire israélien pour masquer en fait la situation catastrophique du pays.

Aujourd’hui, devant l’échec de son gouvernement pour faire face à la fragilité de la situation économique et sociale en Tunisie, le président tunisien continue d’utiliser un argument usé jusqu’à la corde, celui que les pays arabes utilisaient avant 1979. Cette école qui se sert d’Israël pour détourner l’attention de ses administrés sur ses échecs et sur celui de ses gouvernements successifs

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En avril 2016, contrairement à la majorité des pays arabes et des monarchies sunnites du Conseil de coopération du Golfe qui ont classé le Hezbollah libanais parmi les organisations terroristes, le président tunisien Caïd Essebsi avait affirmé que « le Hezbollah n’est pas un groupe terroriste. La Tunisie soutient tout travail mené par le parti libanais du Hezbollah contre Israël ».

Au lieu de promouvoir une image d’un pays « pacifiste » aux yeux des investisseurs occidentaux, la Tunisie avait autorisé le Hamas à ouvrir un bureau local. Caïd Essebsi n’a pas compris qu’en faisant cela, il écorne l’image de la Tunisie à Washington.

Au moment où de nombreux pays arabes envisagent des relations diplomatiques avec Israël, Caïd Essebsi n’a pas compris qu’il agit contre les intérêts de son pays qui a besoin d’une bouffée économique.

La Tunisie, qui est dans un état de dépendance économique vis-à-vis de l’Occident, axe sa stratégie contre Israël sans rechercher les intérêts des Tunisiens. Cela ne favorisera pas l’arrivée des capitaux américains, car la normalisation avec Israël reste la condition par laquelle les Républicains de la Chambre des représentants des États-Unis et le Congrès pourraient faciliter l’investissement américain à Tunis.

Le représentant républicain de la Floride, Ron DeSantis, a admis qu’il est du devoir de son parti de limiter les aides américaines envers les pays qui adoptent une hostilité diplomatique contre Israël et il a réaffirmé l’engagement envers Israël.

Tant que Caïd Essebsi, allié des islamistes tunisiens, sera au pouvoir alors Israël sera voué aux gémonies, tant qu’aucun ambassadeur israélien ne sera installé en Tunisie, les relations avec les États-Unis ne pas dépasseront la simple aide militaire et sécuritaire.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

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