Publié par Jean-Patrick Grumberg le 17 mai 2017

Nous vivons dans un tourbillon étourdissant de fake news, ne nous laissons pas emporter par le tourbillon.

Si le New York Times ou Haaretz annoncent que selon “une source proche de la Maison-Blanche”, Trump annule sa visite en Israël, les médias, qui détestent plus Israël que Trump et réciproquement, reprendront l’information au vol sans vérifier, car la recherche de la vérité est une notion passéiste qui n’appartient plus à leur vocabulaire.

Il y a deux jours, la chaîne 2 israélienne annonçait que la Maison-Blanche refusait qu’un officiel israélien accompagne Trump, son gendre et sa fille au Kotel, car, aurait dit l’officiel “c’est en territoire disputé, en quoi ça vous concerne”.

L’information a été rapidement corrigée par la Maison-Blanche comme n’étant pas du tout la position officielle de l’administration Trump.

La partie de Jérusalem où se trouve le Kotel, (Mur des Lamentations), a beau être de l’autre côté de la ligne d’Armistice de 1967 où les Arabes et ceux qui soutiennent la vision palestinienne entendent créer leur capitale, ce n’est ce que veut le Président américain. Cela, aucun média ne l’a relevé.

J’ai recommandé plusieurs fois la prudence, concernant les médias, et je fais un nouvel appel.

Toute personne raisonnable doit, entre maintenant et le 20 mai, date où le Président américain fera son premier voyage à l’étranger (Arabie Saoudite, Israël, Vatican, G7, OTAN, rencontre avec le président français, etc.) fermer ses oreilles aux sirènes des médias sur le sujet Jérusalem.

Croyez-moi sur parole, ce ne sera pas un voyage pour demander pardon de l’arrogance de l’Amérique, comme le fit Obama en 2009. Sans abuser de votre confiance, croyez-moi encore – et là je vais en décevoir certains – la partie la plus importante du voyage, d’un point de vue géopolitique, celle où les paroles de Trump vont résonner pendant longtemps sur la politique étrangère n’est pas Jérusalem, mais l’Arabie saoudite.

Puisque j’en suis à risquer de vous décevoir, je me jette plus profond à l’eau : le déplacement de l’Ambassade des Etats-Unis à Jérusalem peut se produire ou pas, ce n’est pas un dossier existentiel pour Israël. L’Iran oui. Et il s’agira beaucoup de l’Iran, lors de ce voyage.

Les États-Unis de Trump sont en train de couper toute dépendance énergétique des producteurs arabes de pétrole. A l’inverse, l’Arabie saoudite a signé il y a trois jours, lors de la visite du ministre de la Défense saoudienne Mohammed bin Salman, un gigantesque contrat de 100 milliards de dollars de fourniture d’armement, qui pourrait se transformer en 300 milliards sur 10 ans.

Et enfin, pour vous montrer que le sujet n’est pas à prendre de façon manichéenne, l’Arabie saoudite a besoin des États-Unis et surtout d’Israël pour affronter le danger iranien, et les États-Unis du désengagement de la Russie dans son soutien de l’Iran.

Laissant de côté le nœud de la visite de Trump, revenons aux médias.

Chaque jour nous apporte des informations plus folles les unes que les autres, mais qui ont, remarquez-le, une chose en commun : elles tentent de modifier la perception plutôt unanime que Trump est l’ami d’Israël et qu’il s’aligne avec sa politique étrangère. Elles tentent de semer le doute sur le président Trump, et donner à penser qu’il n’est pas homme à tenir ses promesses, qu’il faut se méfier de lui, ne lui accorder aucune confiance.

Sound familiar? Vous remarquez que tout ceci est en phase avec la détestation maladive des médias pour Trump. Comme par hasard…

Autre fait marquant :

  • Pas un mot ces jours-ci n’est publié pour rappeler les messages d’amitié de Trump envers Israël.
  • Plus une mention, ou alors discrète et furtive, sur la visite de son gendre et conseiller Jared Kushner, juif pratiquant, qui l’accompagne lors de ce voyage, qui est très attaché aux mêmes principes de souveraineté israélienne sur la région que celle de la droite israélienne, qui ne défend pas plus que Trump la propagande palestinienne, ou la “solution” à deux États.

J’ouvre une parenthèse.

Je mets le mot “solution” entre guillemets, car il est temps de sortir de cette prison dialectique dans laquelle la gauche nous a enfermés en nous faisant croire qu’il existe une “solution” avec les Arabes.

Il n’existe pas de “solution” avec les Arabes, l’histoire le prouve.

Le traité de paix avec l’Égypte qui a failli voler en éclat si Morsi était resté au pouvoir est le dernier exemple. Avant cela, souvenons-nous de l’Afghanistan des années 70, les filles en mini-jupes, la vie européenne, pareil en Iran, pareil en Égypte, dans les années 60. Avec le monde musulman, il n’y a pas de “solution”, concept inventé par la gauche pour nous faire accepter des concessions définitives contre une “solution” définitive. Avec le monde musulman, il n’y a que des trêves. Albert Soued dénonça parfaitement ce leurre : on n’échange pas du tangible (des terres) contre de l’intangible (un traité de paix).

Je ferme la parenthèse.

Ce qui se passe dans les médias israéliens en ce moment concernant la visite de Trump, et qui est largement repris par la presse occidentale, est une fabrication de journalistes israéliens furieux que le Président Trump et le Premier ministre israélien soient amis. Ils ont perdu l’un de leurs plus puissants arguments pour attaquer Netanyahu sur le dossier palestinien.

Les deux dirigeants étant amis, cela les empêche d’accuser Netanyahu, et sa politique de prudent entêtement envers les Arabes, d’isoler Israël des États-Unis comme ils l’ont fait pendant les 8 ans d’Obama, en faisant croire que les mauvais choix du Premier ministre israélien sont la cause de sa mauvaise entendre avec Obama – la réalité étant qu’Obama détestait l’agile Netanyahu qui a eu le courage de résister au mauvais président du plus puissant pays au monde, et plus proche allié d’Israël.

Trump ami de Netanyahu, les journalistes israéliens de gauche n’ont plus l’argument pour détruire la politique du gouvernement de centre droite.

Il leur reste la vieille ficelle : diviser pour régner. Tenter de diviser les deux pays par leurs calomnies infondées et non sourcées, et c’est ce qu’ils font ces jours-ci en mode turbo pour troubler les esprits israéliens, et faire passer un message subliminal : Netanyahu est un fou dangereux qui met le pays en danger en plaçant sa confiance dans un Trump instable, dangereux, traître.

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Cela va jusqu’à prétendre, ces dernières 24 heures, que Trump aurait communiqué aux Russes des Secrets défense fournis par Israël aux services de renseignement américains concernant ISIS en Syrie, et aurait décidé les services israéliens à ne plus partager aucune information avec l’Amérique tant que Trump sera président. Et la boucle est bouclée.

Sauf que le Conseiller national à la sécurité intérieur de l’administration Trump, le général H.R. McMaster était présent lors de la réunion avec les Russes, et a vigoureusement contesté l’information, le jour même où la fausse info du Washington Post a été publiée, et a été reprise en boucle par le monde entier :

“Cette histoire est fausse !. Le président a seulement discuté des menaces courantes auxquelles les deux pays sont confrontés.”

“J’étais dans la pièce,” a ajouté McMaster. “[ce qui est rapporté] Ca n’est pas arrivé.”

Cela, aucun média ne s’est donné la peine de le publier, évidemment.

Nous ne sommes séparés que de quelques jours de la réalité, c’est-à-dire la visite de Trump en Israël, et de ce qu’il dira.

Et même là, il faudra écouter ce que dit Trump, et non pas ce qu’en rapporteront les médias, car ils suppriment des pans entiers des déclarations de Trump, et transforment ses paroles – et je parle d’expérience, car j’ai suivi l’information à sa source et observé les distorsions des médias en participant à la réalisation de notre dossier quotidien sur les 100 jours de Trump.

Enfin, lorsque je vois que Haaretz annonce que la Maison-Blanche aurait déclaré que “le Mur des Lamentations est en territoires disputés”, cela m’a inspiré le titre de cet article : tout leur est bon. Je ne peux m’empêcher de penser à Emmanuel Navon qui me disait : “si c’est écrit dans Haaretz, c’est probablement faux.”

N’oublions pas qu’Haaretz s’est perdu si loin dans l’extrémisme, la propagande post-sioniste et anti-israélienne, qu’il est devenu la source chérie des médias occidentaux, et qu’il est rejeté par 94% des Israéliens.

Seuls 6% des Israéliens lisent encore Haaretz. Ce n’est plus un média digne de confiance, donc il est parfait pour la propagande anti-israélienne.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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